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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce récit est à la fois une biographie se rapportant au père de l'auteur, - un homme humble qui n'a pas été épargné par la vie et une courte autobiographie de l'écrivain.
Un livre vrai, sans fioriture, sans haine, Les références à Albert Camus donnent encore plus d'intérêt et de chaleur.. D'ailleurs l'auteur était présent à l'Estival Camus qui s'est tenu à Lourmarin en ce début du mois d'octobre 2022?
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Xavier le Clerc raconte ici avec sobriété mais beaucoup d'amour, l'histoire de sa famille venue d'Algérie. Il nous dépeint son père comme quelqu'un de taiseux mais extrêmement digne. Né en 1939 il est venu en France et deviendra ouvrier métallurgiste pour faire vivre ses 9 enfants et sa femme. Il travaillera dur pendant plus de 20 ans sans se plaindre.
Ce récit rend hommage aux hommes venus en France et remerciés par des mesures politiques violentes, deshumanisées. C'est aussi un livre sur l'identité, l'integration, la misere, "un cri de révolte contre l'injustice et la misère organisée..."
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Voilà un beau et court livre de 125 pages.

Le mot reconnaissance me vient à l'esprit et, jouant sur les mots comme le fait parfois l'auteur, il s'agit d'une double reconnaissance.
Celle envers un père qui aura trimé toute sa vie pour remplir son devoir d'homme de mari et de père.
Et celle, re-connaissance de soi même pour qui veut bien réfléchir au delà ce qu'il est et ici d'où il vient plutôt que d'être simplement que ce qu'il est.
La différence entre ces deux approches, l'une ouverte à la réflexion donc à la progression, l'autre se suffisant à elle même, restons comme on est, ce qui est on ne peut plus discutable pour les associaux, égocentrés, violents de tout type et autres gracieusetés du même ordre.

Un homme sans titre est le père de Xavier le Clerc, alias Hamid Aït-Taleb ou l'inverse.

Pour survivre, tu as dû te nourrir de racines, puis ( jouons sur les mots ), te déraciner.

Autre époque, pas si lointaine, autre contrée, la Kabylie où c'était pire qu'ici, la France..

Le père grandit dans la pauvreté en ces jours où parfois on ne mange qu'un jour sur trois le peu qu'il y a. Pas d'instruction, le travail dès que possible, le colonialisme dont l'exploitation frise l'esclavage, la révolte et la guerre d'Algérie, chapitre peu développé dans un homme sans titre.
Puis l'appel de la France en mal de main d'oeuvre. Une vie d'HLM et d'ouvrier où le plaisir ne semble pas avoir droit de cité.

Ajoutons un mariage arrangé avec une jeune cousine comme c'était l'usage, des enfants en nombre, et une photo du père en fin de livre que je regarde en me disant quelle vie, il a fait ce qu'il a pu et il mérite bien cette reconnaissance, valeur dont la société actuelle semble être en manque.

Quelques commentaires.

- Ce souvenir de ce jeune patient dont les grand parents vivaient dans une ferme avec pour seul sol, de la terre et de la paille battues. C'était mieux qu'un repas sur trois mais tout de même. Avant, c'était autrement et ce n'est pas si loin.
- Combien d'anonymes pas plus titrés que l'homme sans titre.
- La mère, aura t elle elle aussi sa reconnaissance.
- Que sait on vraiment de la vie de quelqu'un et doit elle se limiter à ce que l'on en a perçu, fut elle celle via le regard d'un fils.
- le temps qui semble avoir passé trop vite faute d'une écriture d'auteur qui ne s'est pas arrêté sur ces journées où il se passe pourtant tant de choses.
- le père assis sur son banc, à quoi pensait il ?

L'homme sans titre, c'est aussi quelques éléments de début et de vie de l'auteur.

Un homme sans titre. le mot reconnaissance me vient à l'esprit et cela est réconfortant. Si les reproches et les règlements de compte sont d'actualité, n'oublions pas tout ce qu'il y a de positif en chacun d'entre nous et tâchons de faire évoluer la vie au mieux plutôt que de nous faire croire que nous détruisons tout.

Le mot de la fin. Une lettre de Xavier à son père Mohand-Saïd, que celui ci n'aura jamais lue mais qui s'adresse à tous. le réconfort du devoir accompli, c'est bien.
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Un père très jeune qui vient en France en 1962, pour travailler « comme tant d'Algériens qui se retrouvaient exhumé à coup de pelle sur les chantiers ». C'est le récit du père Kabyle de l'auteur et « …d'autres jeunes qui rêvaient de revenir un jour en Kabylie et que les cheveux grisonnants renonçaient à l'illusion d'un retour en Algérie ». L'écrivain est l'un des nombreux enfants de ce père qui travailla toute sa vie dans une usine. Avant sa retraite, l'usine le licencie pour raison économique. Il commença à s'ennuyer, et ses peurs remontaient, car il se rappelait la guerre d'Algérie qu'il avait vécue. le livre se termine avec une lettre à son père signée Xavier. Très touchant ! Pas facile d'être un émigré ! HS
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Ce livre est un hommage émouvant au père de l'écrivain et à toute une génération d'algérien qui ont fui leur pays, et aussi les conditions déplorables pour venir s'installer en France.
Les écrits d'Albert Camus évoqués au début du livre vont permettre à l'auteur de combler sa méconnaissance sur l'Algérie, sur les conditions de vie, sur les non-dits de son père.
Dans ce récit, Xavier le Clerc évoque la vie de son père, Mohand-Saïd Aït-Taleb qui a grandi, dans un village kabyle, sans eau ni électricité. Son grand-père Saïd est mort pour la France, en 1917, dans les tranchées de Verdun. Son père, Abdallah, marchait des heures et des heures pour aller travailler sur les terres de colons. Mohand-Saïd Aït-Taleb est arrivé d'Algérie en 1962. Après avoir travaillé cinq ans dans la construction des câblages, il est embauché à la SMN en 1968, il y travaillera 24 ans pour nourrir sa femme et ses neuf enfants. Il sera mis en préretraite forcée.
A travers ce portrait Xavier le Clerc rend hommage à tous ces hommes , très souvent illettrés qui ont contribué à reconstruire la France d'après-guerre.
Le jeune Hamid -Aid-Taleb , devenu Xavier le Clerc rend un vibrant hommage à son père Mohand-Saïd,décédé en 2020, cet homme sans titre. Hamid Aid Taleb trouve refuge à l'école, dans la lecture des livres de bibliothèque, chez Camus, Rimbaud …
Ce livre est poignant, c'est le récit de toute une vie. Chaque mot semble avoir été choisi minutieusement. Ce ne sont pas des pages pour dénoncer , mais pour faire réfléchir à mieux cerner ce que fut le colonialisme et ses excès et les révoltes qui ont suivi.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
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Un très beau roman qui n'en ai pas vraiment un puisque l'auteur raconte l'histoire de sa famille et principalement celle de son père, un Kabyle ayant vécu dans l'extrême pauvreté, qui a subi la guerre d'Algérie dans ses plus sombres aspects et qui a vécu l'exil vers la France en tant qu'ouvrier non qualifié en Normandie où il fonda sa famille.
C'est l'histoire poignante d'un homme illettré et analphabète qui a dû survivre toute sa vie pour lui et pour ses enfants.
L'auteur est au milieu de la fratrie et est un peu différent du reste de sa famille. du coup, le regard qu'il pose est tendre et en même temps pragmatique. C'est joliment raconté, l'histoire de ce père qui n'a jamais vraiment aimé et transmettre mais qui a laisser malgré tout une place importante et forte.
Il nous explique aussi pourquoi ce nom de Xavier le Clerc et là encore, tout a un sens.
Une bien jolie lecture, rapide mais intense.
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Un hommage au père analphabète, né pauvre sur les terres désolées de Kabylie, rendu par un fils, admirateur de Camus qui n'est jamais loin, et qui a francisé son nom pour franchir le plafond de verre et s'arracher à la fatalité de l'homme qui a faim.
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Hamid Aït-Taleb, né en Algérie en 1979, a changé de nom et est devenu Xavier le clerc par souci d'intégration.
Il raconte la vie de son père, Saïd, ouvrier non qualifié, arrivé d'Algérie en 1962, un hommage au parcours des immigrés de Kabylie.
Un récit sobre, bouleversant et touchant, qui fait réfléchir sur l'identité et l'intégration
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📚 Début de l'histoire : En Kabylie en 1939, le jeune Mohand-Saïd Aït-Taleb grandit dans une famille pauvre.
🖊️ J'ai failli abandonner la lecture à la page 28, pour deux raisons :
1️⃣ Plusieurs fois, j'ai dû relire des paragraphes, revenir en arrière. J'étais perdu dans mon inculture concernant l'histoire de l'Algérie.
2️⃣ le narrateur, l'auteur du livre, un des fils à venir de Mohand-Saïd Aït-Taleb, s'adresse dans ce début de texte à nous à plusieurs reprises avec des "et je dirai seulement que..." ou encore des "m'a-t-il raconté" qui, à chaque fois, m'ont fait sortir de l'histoire.
🖊️ Mon rapport au texte s'est modifié, chapitre 6, page 35, lorsque ce futur père quitte sa terre natale après l'indépendance de l'Algérie en 1962, espérant trouver un travail en France. le texte devient plus sensible. Peut-être parce que le narrateur allait en faire partie très bientôt.
🤩 Bilan de cette lecture ? de très beaux paragraphes dans ce texte, j'ai mis quelques exemples en photos. Les dernières pages sont magnifiques, porteuses de tout l'amour non dit d'un fils à son père. Ce texte méritait d'être lu. J'aurais pu passer à côté.
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