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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chère Aurélie,

Lorsque j'ai commencé ton livre, je m'attendais à un récit dont l'essentiel serait consacré à ce qu'on appelle encore aujourd'hui les années sida. Et puis, non, il ne s'agit pas de cela, mais plutôt de la description d'une histoire d'amour, celle d'une fille pour son père, celle d'une enfant qui se retrouve bien trop vite jeune orpheline, victime collatérale du sida.
Dès le début j'ai été bouleversée par tes mots, émue par ton histoire. Tu nous décris la vie de cet homme à travers tes yeux, à travers ces bribes que tu as recueilli au fil du temps. Tu nous dresses son portrait et on le voit apparaître, débordant d'une énergie joyeuse, rayonnante et vers laquelle tu aimais te réfugier.
Mais plus que lui, c'est toi que l'on voit grandir, que l'on voit se construire à travers ta perception de lui, à travers son amour et ces instants qu'il te consacrait. Tu te sens à ta place auprès de lui, et le monde qu'il te laissait entrevoir te correspondait pleinement.
Ce premier roman, autobiographique, m'a complètement convaincu, j'ai apprécié ton style, ta façon de dévoiler cette tranche de vie, l'émotion et la tendresse contenues dans chacune de tes phrases. Tu sais nous transmettre tous tes sentiments, tous tes ressentis avec franchise, avec le recul nécessaire pour nous laisser être spectateur de ton vécu. Ton oeuvre se lit comme un hommage, sincère à un père que tu n'as pas assez connu et qui reste un élément essentiel de ce que tu es aujourd'hui.

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La Feuille Volante n° 1321

Pour te voir cinq minutes encoreAurélie le Floch – Éditions « les ateliers Henry Dougier ».

Tout d'abord je remercie les éditions « Les ateliers Henry Dougier » de m'avoir fait parvenir directement cet ouvrage.

On a beau philosopher sur la mort, parler de la condition humaine, de la brièveté et de la fragilité de la vie, quand elle frappe les proches qu'on a aimés, c'est le vide, le deuil, le sentiment d'injustice. On se sent abandonné de tous, même si bien des gens se pressent autour du cercueil par sympathie ou par convenances et tentent de trouver les mots pour réconforter ceux qui restent. Bientôt, pour eux, l'oubli s'installera parce que la nature humaine est ainsi faite. Il y a peut-être des prises de parole ou peut-être rien, mais chacun, dans son for intérieur, évoque sans la nommer la maladie, le gâchis de mourir à trente-six ans quand on a la vie devant soi et une fille à chérir, la révolte... La cérémonie achevée, la narratrice se retrouve seule avec son chagrin, ses larmes, sa peine. Elle l'évoque avec des mots simples, parce qu'ils ne peuvent être que simples. A l'époque, elle a quinze ans et son père vient de mourir en ce mois de janvier 1994. Pour elle le temps s'est arrêté.

Beaucoup de choses se bousculent dans sa tête à propos de ses parents, des souvenirs, des amours, des épisodes d'une vie qui s'arrête là, des projets qui ne verront jamais leur réalisation alors, pour rendre hommage à cet homme, pour que son souvenir ne se perde pas pour les générations à venir, on sent la nécessité de faire quelque chose, un acte de mémoire, on fixe avec des mots l'histoire de celui qui vient de disparaître, on écrit, même si c'est longtemps après, même si cela peut paraître dérisoire. C'est donc ce que fait Aurélie le Floch dans ce premier ouvrage biographique, rédigé à la première personne. Il lui faut remonter le temps, interroger les proches et les anciens, découvrir et parfois accepter une généalogie compliquée et longtemps cachée, parfois pleine de surprises. de ses parents elle évoque les moments de révolte, de joie quand ils étaient amoureux, ce temps qu'ils auraient voulu voir durer toujours. Leur histoire aurait dû être une belle histoire, mais la vie reprend ses droits, les passions la bouleverse. A l'époque on commençait à divorcer facilement et c'est ce qu'ils ont fait; comme c'est toujours le cas, ce sont les enfants qui en font les frais. Elle a été confiée à sa mère qu'elle n'aime pas et qui multiplie les amants de passage, ne voit son père qu'au rythme du traditionnel « droit de visite », deux mondes qui désormais ne se rencontreront plus. Elle est tiraillée entre l'univers triste et glacé de sa mère et celui de son père associé au travail, à la réussite sociale mais aussi au soleil, à la mer, aux vacances. Elle grandit, s'étonne, se pose des questions sur ce qu'elle voit, sur les amis de son père, un univers essentiellement masculin, sur leurs relations cachées...

Elle l'aimait très fort ce père, l'idéalisait même et dans sa tête il ne pouvait rien lui arriver. Pourtant malgré son jeune âge, malgré la volonté de cet homme et de son entourage de lui cacher son mal, elle entend des mots nouveaux, « système immunitaire défaillant », « séropositivité », « sida », cette maladie venue d'ailleurs, un acronyme, le VIH, et les morts qui se multiplient sans que la médecin y puisse rien. Malgré le sourire fragile de cet homme, l'inévitable n'était pas loin.

Plus tard viendront les différentes facettes du travail de deuil, le rapprochement avec Dieu dont on se demande à quoi il sert vraiment dans ces circonstances, les tentatives de résilience, la prière pour ceux qui croient à son pouvoir, le temps qui passe et qui est censé cautériser ce genre de plaie, même s'il n'en est rien,  la difficile réalité qui est celle de l'absence définitive des morts. Reste la mémoire confiée aux mots, le souvenir dont se chargent certains vivants le temps de leur vie, le rituel de la Toussaint qui une fois l'an refleurit les tombes, les larmes et le chagrin qui vous font voir la vie autrement, parce que les morts ne le sont vraiment que lorsque les vivants ne pensent plus à eux.

Aurélie le Floch nous livre ici un récit authentique et bouleversant que, pour des raisons personnelles j'ai lu avec émotion, même si les circonstances pour moi sont bien différentes. La mort fait partie de la vie, en est simplement la fin, elle nous frappe et c'est toujours une épreuve d'autant plus dure que nous vivons en occident comme si elle n'existait pas. Tout au long de ma lecture, j'ai associé ce texte, sans trop savoir pourquoi, à la voix chaude de Jean Ferrat disant à son père qu'il « aurait pu vivre encore un peu ».

Je ne connaissais pas cette collection « une vie, une voix » ni son slogan auquel je souscris « Des vies ordinaires, des voix singulières dessinent notre patrimoine sensible, notre mémoire est commune . Ces récits sont réels. Ces histoires sont la nôtre ». Elle était ordinaire la vie de cet homme, mais elle était aussi unique.

©Hervé GAUTIER – Février 2019. http://hervegautier.e-monsite.com


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Encore une couverture minimaliste mais qui retient le noyau essentiel de ce qui reste en suspens, au moment où l'on termine le livre.. Aurélie le Floch nous livre un récit personnel, très intime au sujet tabou – encore en 2019. Son père est décédé du sida en 1994, triste époque de l'éclosion de cette maladie très vite jugée de « maladie des pédés.. » Comme elle le dit si bien, il y a encore trop peu de personnes avec lesquelles elle peut parler librement du décès de son père sans craindre de réaction épouvantée ou indélicate.

Dans ce roman, elle raconte son avant-être, les années d'amours passionnelles des adultes, des secrets de famille quelquefois mal cachés et qui une fois mis en lumière, ‘cataclysment' les utopiques vies maintes fois rêvées et tracées.

On découvre sa tendre enfance, son adolescence, ses doutes, ses questionnements, ses certitudes, son mal-être. Au divorce de ses parents, elle se baladera contre son gré entre deux mondes bien distincts. le monde de sa mère, froid, dans lequel elle ne trouve pas sa place, rempli d'humiliations répétées, quand sa mère ne l'oublie pas à la sortie de la piscine… de l'autre, ce trop peu avec son père qu'elle ne voit que lorsqu'il exerce son droit de visite : une vie de lumière et de chaleur, un monde où règne l'amour, un monde où on l'aime « trop ».. Un monde où elle existe et elle vit.

En grandissant, ce qu'Aurélie préfère, ce sont les été à Rennes : ses « Endless Summer », tous les étés se ressemblent mais elle ne s'en lasse jamais : la joie, les copains de papa, la plage, la chaleur, la liberté, toujours.. D'ailleurs, les copains de papa, c'est vers 10 ou 11 ans qu'elle rentre enfin dans les secrets de la plage, qu'elle a enfin le droit d'aller se balader avec lui et découvrir son cercle d'amis si proches.

Le rapport à la maladie n'arrive qu'en fin de roman en fait, le dernier quart : son père l'a quitté 1 an après l'annonce de la maladie, quand l'entourage ose enfin parler, avouer. Tous ces mois dans l'ignorance, certainement pour la protéger mais où les vrais mots lui arrivent comme des certitudes en cours d'éducation sexuelle.. Ces derniers mois perdus, ces quelques minutes qu'elle aurait voulues – encore avec lui.

Malgré un sujet dur de ce roman, elle y met quelques petites touches d'humour, héritage évident du tempérament de son cher père.. Par la plume, le vocabulaire lors de certaines situations « Ils savent y faire, les gars » et l'épisode de la douche lorsque Daniel habite en cachette chez Françoise !

Ce roman, bien que ‘simple » tranche de vie personnelle au départ, soulève aussi des sujets – que je partage pour beaucoup : l'éducation, la vision de la vie que l'on donne à nos enfants, les sujets ou discutions que l'on aborde avec eux, forment indéniablement les adultes de demain. Les aléas de la vie, parfois cruelle soulèvent eux aussi des interrogations et des réflexions avancées sur l'existence, la mort, la sexualité, les relations amoureuses.

Ce qui se dégage évidement de ce témoignage, c'est tout l'amour que cette jeune fille à pour son père, toute cette adoration pour son rayon de soleil et de vie et pour les valeurs qu'il lui a inculqué : le travail malgré tout, la réussite et le gout des choses bien faites, mais aussi la liberté de vivre dans la joie et l'amour.
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« Les plus rigolos sont aussi les plus tristes, leur humour flamboyant est tout ce qu'ils ont trouvé pour tenir à distance la dégueulasserie de la vie. »

Avez-vous déjà tenté de sortir de votre zone habituelle de confort, en essayant un autre genre littéraire que vous ne lisez d'habitude jamais ?

Pour la première fois, j'ai lu un ouvrage autobiographique. Et j'ai bien fait. Je remercie donc Babelio et les éditions Henry Dougier de m'avoir fait parvenir Pour te voir cinq minutes encore, écrit par Aurélie le Floch, une très belle découverte !

Une couverture très minimaliste, mais qui, pourtant, résume parfaitement ce dont il est question dans cet ouvrage. La maladie. « Trouver les mots pour te voir cinq minutes encore, pour garder ton image » Qui que nous soyons, n'avons-nous pas tous déjà vu un proche, un ami, un membre de la famille, être pris dans ce tourbillon violent de la maladie, ne sachant comment en sortir, passant des journées entières à l'hôpital, comptant ses derniers instants avant le moment fatal qui mettra fin à sa vie et le fera devenir qu'un souvenir à nos yeux ? Pour l'autrice, cette personne, c'était son père. Son père si gai, souriant, attentionné, son père avec lequel elle aimait passer toutes ses journées, son père qui lui semblait si parfait, et qui lui faisait la promesse de ne jamais partir, de la voir grandir, de l'aider à affronter ce chemin plein d'obstacles qu'est la vie. Malheureusement, le sida lui a fait rejoindre les étoiles au moment où sa fille avait le plus besoin de lui.

C'est donc la belle enfance d'Aurélie le Floch que l'on suit tout au long de ce court ouvrage pourtant très intense et bouleversant. J'ai adoré me sentir aussi proche d'elle, et je ne suis pas ressortie de cette lecture indemne. L'autrice met les bons mots sur ses sentiments, et fait de son histoire une histoire très poignante que le lecteur découvre très ému. J'éprouve aussi une certaine admiration à son égard, elle qui a eu le courage de se livrer sur un sujet si délicat en revenant sur un passé si douloureux. Je vous conseille à tous très sincèrement cet ouvrage.
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« Pour te voir cinq minutes » est un roman autobiographique, un récit court mais intense où l'auteure, Aurélie le Floch, parle de son père, cet être si lumineux qu'elle ne voyait pas assez souvent. Elle lui rend un bel hommage qui est décédé du sida, maladie taboue en 1994, bien qu'elle le soit toujours de nos jours. Aurélie nous décrit deux enfances distinctes: celles vécue avec sa mère et celle avec son père; et c'est troublant de constater autant de différences entre les deux et le manque d'amour d'un côté et le trop d'amour de l'autre. Aurélie vit une enfance et adolescence peu communes où elle doit tenter de trouver sa place entre une mère froide et un papa absent. Mais elle ne va retenir dans son livre que le bon, les moments partagés avec son père qui la laissera entrer dans son univers bien à lui avec tous ses amis tout aussi attentionnés envers elle.

« Pour te voir cinq minutes encore » est un roman sur l'amour que porte une fille à son papa, sur les forces que lui a donné ce papa, sur l'éducation reçue et sa volonté de bien faire les choses. Dans son livre, l'auteure parle de divorce, d'homosexualité, de maladie, de deuil, d'amour parental. Aurélie raconte aussi l'apparition du sida dans notre société, maladie qui était, et est encore, assimilée aux « pédés » mais une maladie dont sa famille paternelle ne lui parle pas alors qu'elle voit son papa faiblir. le sida reste une maladie honteuse dont moins on en parle, mieux c'est mais est-ce que cela n'était pas pour la protéger également? Dans son livre, Aurélie livre tout l'amour qu'elle a pour son père, tout l'amour que celui-ci lui a donné et tout l'amour qui lui reste malgré la disparition de son père. C'est un roman d'amour, un roman qui lui permet de rendre hommage à ce père aimant, solaire, heureux, libre, un roman pour ne jamais oublier!!
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