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Citations sur Mon étrange soeur (30)

Faut-il donc des êtres qui souffrent pour que les autres puissent goûter avec plus de délices leur misérable bonheur, savourer leurs joies dérisoires, s’empiffrer de leurs minuscules plaisirs d’un bout à l’autre de la vie ?
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Pour approcher ton mystère et te trouver, j'ai écarté les tentures d'un brouillard dense et froid .
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Certaines maladies n'ont pas bonne réputation, désordres mentaux, affections plus que jamais taboues, comme si le cerveau n'était pas un organe comme un autre.
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J'ai grandi dans ses bras, dans ses mains, sur ses genoux ou son coeur, sous son regard noir et pénétrant qui lançait des éclairs au moindre contact avec mon visage. Elle n'était plus seule, enfin. Elle n'avait pas de fiancé mais elle avait une soeur. La Soeur avait une soeur, si petite qu'on crut bien souvent qu'il s'agissait de son enfant.
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Sanglée dans la vie qu'on lui avait imposée, celle d'une aliénée comdamnée à se taire, à seulement obéir, elle remuait si fort que les pierres de sa muraille jaillissaient et cognaient mon visage trop jeune qui en garderait définitivement les traces.
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Pourquoi s’en être pris à cette jeune fille si belle sur son lit, depuis le début, depuis sa naissance et plus encore maintenant ? Elle a vingt-six ans. Les jeunes filles de son âge sont déjà des femmes, des épouses, des mères. Elle, elle est seule. Elle a compris. « Si j’avais été comme les autres… », murmure-t-elle souvent d’une voix frêle. Elle vit au conditionnel. Elle ne vit plus. Il ne se passera plus jamais rien. Elle restera ici pour toujours, dans ce dortoir, dans ce lit la nuit auprès des femmes à la peau sèche et ridée, aux cheveux gris ou blancs, qui traînent leurs savates sur le sol, prennent appui sur des cannes pour les plus vieilles. Il y en a même qui meurent, tout près. Alors, elle hurle de peur devant la bouche et les yeux ouverts qui ne voient plus. Et celle-ci qu’elle aimait bien, qui souffrait tellement, gémissait la nuit et ne pouvait plus se lever… Elle est partie un matin, de bonne heure. Oui, « partie chez le bon Dieu, au ciel ! », lui a-t-on dit.
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Aujourd'hui les drogue toujours plus puissantes maintiennent les êtres en vie longtemps tandis que la maladie perdure. Les fous marchent sur la crête de la vie, un souffle les renverse.
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(...) la vie a tout prix parce qu'il est interdit de mourir quand on a mal et que l'on a compris que ce mal allait durer et se répandre, traverser les personnes que l'on aime, les empoisonner lentement et tout aussi surement que son propre corps et son cerveau fêlé, sa raison en éclats, pulvérisée.Faut-il donc des êtres qui souffrent pour que les autres puissent goûter avec plus de délices leur misérable bonheur, savourer leurs joies dérisoires,(...).
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Elle m'embrassait à m'étouffer. Je porte à jamais la trace de ses bras, et depuis sa mort, la douleur inscrite dans la poitrine et le dos, enclume sur le plexus solaire, étau qui se resserre au moindre trouble, à la moindre inquiétude, au moindre effort et même au moment d'une joie soudaine. Le souffle me manque, un long couteau me traverse. Assise ou allongée, j'attends, coeur et corps brisés, éprouvant cette fêlure incurable qu'elle m'a laissée en quittant la vie.
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Nous nous sommes tout de suite reconnues et il était écrit que j’allais obéir à tes ordres muets. Entraînée dans ta folie, je ne connaîtrai de la vie que ce que tu m’en diras, frontière entre le monde et moi.
Il suffisait d’un geste, d’un mouvement si singulier de ton corps, d’une inclination de ta tête et alors tout ce qui t’entourait cessait d’exister pour l’enfant que j’étais et qui avait capté le moindre dérangement de ta personne. Fascinée par ce que j’ignorais être ton drame, j’ai tout appris de ta vie, dans ton regard et dans celui des êtres qui te considéraient avec une pitié teintée de répulsion, une fausse compassion ou une réelle empathie parfois, avec surtout la curiosité des gens que l’on dit normaux et leur prétendue supériorité.
Dix-neuf ans, oui. Tu avais dix-neuf ans de plus que moi. Sans doute m’avais-tu tellement appelée dans ton exil sur la Terre, dans tes rêves ou tes prières ! J’ai fini par t’entendre. J’ai fini par naître. Ce fut comme si j’étais sortie de toi et non de notre mère. Jouets d’un destin absurde, deux sœurs unies dans un seul être, bancal, errant, perdu.
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