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Critique de LeCombatOculaire


Dix-sept nouvelles disséminées aux douze vents du monde depuis un des piliers de la littérature de l'imaginaire, dont plusieurs ont servi de bouture à des romans par la suite. Dans ce recueil, introduit et commenté par Ursula K. le Guin elle-même, fini par une bibliographie exhaustive (?), on voyage dix-sept fois, dans le temps, l'espace, les dimensions, la pensée... Préparez-vous à vous faire souffler !

Premièrement, ce que j'ai adoré, ce sont les commentaires de l'auteure, sa vision de la science-fiction, de ses textes, de ses personnages, du monde en général... Je trouve qu'ils reflètent un des meilleurs aspects de son écriture dans ses différents romans et nouvelles : de l'intelligence, du recul, de la réflexion, de la critique et de l'auto-critique, de l'humour, et un grand amour pour la nature, un respect fondamental pour l'égalité des genres. Ça m'a donné l'impression que je pourrais juste lire ce qu'elle a à dire, même en dehors de la fiction, et ça m'a fait sentir plus proche encore de cette dame que j'admire depuis peu - paix à son âme.

Parce qu'il est difficile de parler de chaque nouvelle séparément, et parce que j'ai eu la mauvaise idée de littéralement dévorer le livre de A à Z sans prendre la peine de m'arrêter - oups, je ne recommande pas, je dirai que ça se lit plutôt petit à petit pour bien en savourer les tenants et aboutissants et apprécier le décor -, je vais plutôt parler de celles que j'ai préférées. Mais avant ceci, disons qu'en général les nouvelles qui figurent ici ont toutes un point commun : l'exploration du et des mondes, la relation à l'autre - qu'il soit de la même espèce ou non, la nature, la peur de ce qui nous dépasse, la censure, le progrès, la mort et la solitude. Ursula K. le Guin a une écriture très descriptive, usant d'analogies qui permet de se représenter les choses au mieux, une facilité à nous insérer dans des univers nouveaux même en quelques pages.

La nouvelle la plus surprenante à mes yeux est le Chêne de la Mort : elle met en scène un arbre, qui est aussi le narrateur. Un changement de perspective intéressant, audacieux, imagé, presque un petit conte pour enfants, sauf que ça finit mal.
La plus malaisante est peut-être Ceux qui partent d'Omelas, qui se base sur le principe de bouc émissaire. Bien que Plus vaste qu'un empire soit aussi très perturbante, avec son personnage autiste torturé par son empathie extrême et cette nature encore totalement sauvage qui apprend à ressentir elle aussi.
Le Champ de vision bouleverse les perceptions et questionne sur une Cité étrange découverte dans l'espace. Philip K. Dick aurait adoré.
Alors que la question de restitution de patrimoine culturel de la part des musées commence à faire débat, le Collier de Semlé tombe à point, avec entraide et bienveillance.
Je ne cite que celles-ci mais toutes sont à la fois pertinentes, touchantes, parfois tragiques, et ouvrent des portes à la fois philosophiques, temporelles et spirituelles.

Pour finir, je dirai que c'est un livre parfait pour débuter l'oeuvre d'Ursula K. le Guin, car il montre l'étendue de ses thématiques, paysages et compétences littéraires. Qu'elles soient courtes ou longues, les nouvelles se suffisent à elles-mêmes et sont parfaitement installées, et débouchent pour certaines ensuite sur les deux grands cycles de l'auteure.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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