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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles d'Ursula K. Le Guin. On se rend assez rapidement compte que l'autrice a toujours préféré se consacrer à l'aspect social et humain de ses récits, nous proposant régulièrement des héros et des interactions entre les protagonistes intéressantes, touchantes, mais aussi pleine de réflexions. Elle démontre aussi ici sa capacité à nous faire réfléchir sur de nombreux sujets et aussi à nous plonger dans des univers qui ne manquent pas d'attrait et donnent envie d'en apprendre plus. Il y a, je trouve, une vraie richesse, un vrai dépaysement qui se dégage aussi de l'ambiance de ses écrits, de la façon dont il nous happe, nous fait voyager voir nous fait réagir. Alors oui, c'est vrai, tous les textes du recueil ne m'ont pas touché, captivé, de la même façon, mais pour autant je ne regrette pas du tout ma lecture de ce recueil intelligent, qui m'a offert un bon voir un très bon moment de lecture.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Aux douze vents du monde
Ursula K. le Guin
traductions diverses révisées par Pierre-Paul Durastanti
Le livre de poche 2021

Ce recueil comprend 17 fictions courtes écrites de 1963 à 1974 – dont un prix Hugo et un prix Nebula –, la plupart en lien avec des romans ultérieurs, et présentées par Ursula le Guin elle-même. Suit une bibliographie d'Alain Sprauel, actualisée au printemps 2018.
Le collier de Semlé
Sur Fomalhaut II coexistent plusieurs espèces vivantes hautement évoluées dont les Angyars ou « Seigneurs », à peau foncée et cheveux blonds. Semlé appartient à cette ethnie, mais se désespère de devoir repriser toujours la même robe bleue alors que certains de ses sujets affichent leur richesse. Elle décide alors de retrouver un collier fabuleux appartenant à sa famille, mais perdu bien des générations avant la sienne. Dans cette nouvelle, on rencontre Rocannon, seigneur des étoiles, qui prendra toute sa dimension dans le premier roman d'Ursula : le Monde de Rocannon.
Avril à Paris
Dans une chambre de bonne avec vue sur Notre-Dame de Paris, un rituel magique initie la rencontre d'un alchimiste du Moyen-Âge, d'une anthropologue interstellaire, d'une esclave gauloise et d'un professeur américain du XXe siècle. Ah ! sans oublier la petite chienne perdue Jolie.
Les Maîtres
Comment un homme seul et nu dans l'obscurité, tenant une torche fumante censée représenter l'intelligence humaine, va abandonner ce qu'elle représente pour découvrir le concept du calcul, de l'algèbre, des mathématiques… mais dans un environnement totalement empreint d'obscurantisme.
La boîte d'ombre
Dans cette nouvelle inspirée par une réflexion enfantine, la « boîte d'ombre » rendue par la mer va brouiller les cartes d'un combat entre deux frères ennemis pour la possession de la cité de leur père, réputée imprenable.
Le mot de déliement
Cette nouvelle présage la fin du troisième roman de Terremer : le dernier rivage. On y voit Festin, un mage prisonnier d'un autre mage renégat, Voll, dont le nom s'est imposé à lui mais qui n'apparait jamais. Comment alors le combattre ?
La règle des noms
Monsieur Taupin est un petit magicien, plutôt inefficace qui vit dans une taupinière, sorte de caverne dont il a calfeutré l'entrée par un sort, efficace celui-là. Un jour aborde dans l'île Barbenoire, colporteur assez sûr de lui, qui pose beaucoup de questions. le cas Taupin (ce n'est pas son vrainom, bien entendu) semble beaucoup l'intéresser.
Le roi de Nivôse
Qui a lu La Main gauche de la nuit sait que les habitants de Nivôse n'ont pas de sexe défini, sauf lorsqu'ils entrent en kemma, période qui précède l'accouplement. Depuis l'émergence de la question du genre, on a parfois reproché à Ursula le Guin d'avoir utilisé le pronom personnel générique “il” pour désigner ces personnes en principe neutres. Ne pouvant se faire aux “iel” ou “ille”, elle décide, dans cette nouvelle de remplacer le “il” par “elle”. C'est donc l'histoire d'Argaven, roi de Nivôse, qui va faire preuve d'une grande sagesse pour déjouer un complot visant à faire d'elle un tyran.
Voyage
Cette nouvelle d'août 1970, traduite par Alain le Bussy, est parue en français dans le fanzine L'Aube enclavée N°4 du 2e trimestre 1972 que j'ai justement sous les yeux. À l'époque, elle a été rapprochée du mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague qui se faisait le miroir de son temps. Elle raconte l'histoire d'un garçon qui recherche désespérément sa femme disparue, aidé en cela par un stimulateur de l'acuité sensorielle et cérébrale.
Neuf existences
Sur la planète Libra, des équipes de décaclones (dix clones issus de la même souche) sont utilisés pour l'exploitation des mines. Ils sont au top de leur potentiel et la décade forme un tout quasi autosuffisant. Mais qu'arrive t-il lorsqu'accidentellement l'un d'eux se retrouve seul ?
Les choses
Très belle nouvelle métaphorique qui exprime l'incomplétude des « choses » matérielles.
La forêt de l'oubli
Étrange dialogue entre « l'autre » et un homme qui a perdu son nom.
Plus vaste qu'un empire
Le Gum est parti de la Terre pour découvrir une planète lointaine et verdâtre baptisée Monde 4470, avec à son bord, une équipe de dix explorateurs à l'esprit plus ou moins dérangé. Et la cohabitation va se révéler très problématique.
Étoile des profondeurs
C'est l'histoire d'un astronome qui doit se réfugier dans une mine après que des soldats ont brûlé son observatoire. Et là, que découvre-t-il ?
« C'est une chose inimaginable, mais dans la nuit de l'espace règne la lumière : une orgie de lumière solaire. Je l'ai vu. Je l'ai vu nuit après nuit, et j'ai dressé la carte des étoiles, les phares de Dieu sur les rivages de la nuit. Et ici aussi, dans la mine, il y a de la lumière ! Nul lieu au monde n'est privé de la lumière, du bien-être et du rayonnement de l‘esprit créateur. Nul lieu au monde n'est proscrit, banni, abandonné. Nul n'est livré à la nuit. Là où s'est posé le regard de Dieu, la lumière brille. Il faut approfondir les choses. Il y a de la lumière pour qui veut la voir. Ce ne sont pas seulement nos yeux, mais nos mains, notre esprit, notre coeur, notre foi qui nous révèlent l'invisible et lèvent le voile du mystère. Et les ténèbres de la terre brillent comme une étoile dormante. »
Le champ de vision
Dans le cadre de la création d'une ville sous dôme sur Mars, la mission Psyché XIV, contrairement aux précédentes, n'est pas une réussite. À leur retour sur Terre, le commandant de bord est mort et les deux autres membres de l'équipage ont un comportement totalement aberrant. S'agit-il d'un virus martien ? d'une altération des fonctions cérébrales ? et dans cette hypothèse, quelle en serait la cause ?
Le Chêne et la mort
Et si notre perception du monde était fausse. Et si les objets inanimés augmentaient et rapetissaient autour de nous pour nous faire croire que nous nous déplaçons. Partir de cette hypothèse permet d'envisager les choses d'une manière pour le moins saisissante, surtout du point de vue du chêne.
« Voilà donc cinquante ou soixante ans que je m'érige en défenseur de l'Ordre Naturel et que j'entretiens les créatures humaines dans leur illusion d'aller quelque part. »
Ceux qui partent d'Omelas
En guise de variation sur le thème du bouc émissaire, déjà exploité par William James ou Dostoïevski dans Les Frères Karamazov, Ursula le Guin échaffaude une cité utopique dont le bonheur repose sur le malheur d'un seul, un enfant qui plus est !
À la veille de la révolution
Cette dernière nouvelle est en relation directe avec l'un des chefs-d'oeuvre de l'auteure : Les Dépossédés (Sur Anarres, les proscrits d'Urras ont édifié, il y a cent soixante-dix ans, une utopie concrète fondée sur la liberté absolue des personnes et la coopération. Ce n'est pas un paradis, car Anarres est un monde pauvre et dur. Mais cela fonctionne.) Elle se déroule juste avant le roman, alors qu'Odo est encore vivante :
«Odo, qui était Odo ? Une célèbre révolutionnaire qui avait écrit L'Analogie, Communauté, etc. Elle, qui était-elle ? Une vieille femme aux cheveux gris et au visage rougi, assise sur le perron poussiéreux d'un taudis et qui parlait toute seule.»
Ce recueil est idéal pour toute personne qui ne sait comment aborder l'oeuvre d'Ursula le Guin, écrivaine essentielle du XXe siècle, saluée par le National Book Award pour l'ensemble de sa carrière. CB
Chronique parue dans Gandahar 29 en septembre 2021
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Le 22 janvier 2018, une grande dame de la science-fiction nous quittait à l'âge de 88 ans : Ursula K. le Guin. Si ce nom ne vous dit rien, vous faites partie de ceux qui ont la chance de ne pas connaître l'une des voix les plus formidables de la littérature de l'imaginaire. Devant vous s'ouvre donc une oeuvre conséquente et passionnante qui navigue entre science-fiction, fantasy et fantastique et reposant en grande partie sur deux cycles cultes : Terremer et l'Ekumen. Cependant, il ne s'agit pas aujourd'hui de vous parler des romans d'Ursula K. le Guin mais de ses nouvelles. Les éditions du Bélial', toujours très friandes de ce genre de choses, se sont en effet fendues de la traduction d'un de ses plus célèbres recueils : Aux Douze Vents du Monde ( The Wind's Twelve Quarters) paru en 1975. Publié sous la direction de Pierre-Paul Durastanti qui a également profité de l'occasion pour réviser la traduction des textes réunis ici, l'ouvrage compte au final dix sept-nouvelles de tailles variables dont la parution originelle s'étale de 1962 à 1974. Ursula K. le Guin ne fait d'ailleurs pas qu'écrire une préface au présent recueil mais accompagne également chaque nouvelle d'un texte introductif pour éclairer le lecteur sur l'origine du récit ou sur d'autres anecdotes liées à l'histoire. Aux Douze Vents du Monde offre ainsi une occasion unique pour le lecteur néophyte comme pour l'amateur éclairé de parcourir les mondes imaginaires de l'américaine.

Ursula K. le Guin est une conteuse. Peut-être plus encore qu'aucune autre écrivaine de son époque, l'américaine plonge le lecteur dans des univers doux-amers où l'action refuse de venir anéantir le pouvoir de réflexion des personnages mais aussi du lecteur lui-même. Aux Douze Vents du Monde ne pouvait certainement pas faire l'impasse sur les nouvelles liées aux romans les plus célèbres de l'auteure. le Collier de Semlé renvoie au Monde Rocannon, premier opus du cycle de l'Ekumen tandis que le dernier texte, À la veille de la révolution, nous ramène vers l'un des plus grands romans de l'américaine toujours dans le même cycle science-fictif : Les Dépossédés. Au milieu, le Roi de Nivôse rappelle le magnifique souvenir de la Main Gauche de la Nuit, troisième jalon de ce recueil pour signifier au lecteur curieux qu'il lui reste encore beaucoup à découvrir. La plupart des nouvelles présentées ici partagent cependant toutes (ou peu s'en faut) une apparence de conte, le genre d'histoire que l'on raconte avec douceur et tendresse au coin du feu pour en tirer un enseignement majeur ou mineur, peu importe. le plaisir d'Aux Douze Vents du Monde réside dans l'écriture fine et subtile d'une Ursula K. le Guin qui avoue bien volontiers elle-même ne pas être friande d'une science-fiction privilégiant la technologie à l'individu.

Ainsi, tous ses textes évitent le piège de l'artefact technologique pour se recentrer sur ce qu'elle aime le plus : l'homme. Au gré des dix-sept nouvelles que compte ce recueil, l'américaine nous parle de personnages éminemment humains, de Semlé, une princesse trop préoccupée par l'image qu'elle donne pour se rendre compte de l'amour véritable de son époux, au maître Ganil, frêle scientifique perdu dans un monde d'obscurantisme en passant par John Chow, un decaclone devant apprendre à vivre privé de lui-même. Ursula K. le Guin ne correspond pas à ce stéréotype populaire de l'écrivaine de SF perdu dans d'obscurs calculs scientifiques. Ce qui l'intéresse et qui imprègne chacun des textes de ce recueil, ce sont les sentiments humains, la jalousie et la haine, l'amour et la tristesse, la mélancolie et la joie. Dès lors, quand Ursula nous parle d'un monde à des milliers d'années lumières comme dans Plus vaste qu'un empire, c'est pour mieux saisir les inadaptés qu'elle embarque avec elle, c'est pour mieux disséquer la peur de l'étranger comme dans le Collier de Semlé et ses multiples races incapables de voir au-delà de leurs apparences physiques.

La préoccupation humaine d'Ursula K. le Guin passe aussi par l'impact des technologies du futur sur l'homme. Par le décalage entraîné par la relativité du temps ou par les conséquences sensorielles de la découverte d'une mystérieuse cité sur Mars dans le Champ de vision. Avec lenteur (et langueur), l'auteure américaine construit ses propres mythes, jongle avec les registres et finit toujours par dégager un sentiment poétique de son écriture ou de son univers. Cependant, au-delà de son aspect humaniste incontestable, Ursula K. le Guin apparaît aussi comme une écrivaine engagée. Dans Les Maîtres ou Étoiles de Profondeurs, elle imagine des mondes où la science et le progrès sont des tabous, des hérésies. À travers la noire oppression de ces histoires, elle extirpe pourtant les rêveurs, ceux qui veulent connaître les étoiles et la gravité, ceux qui cherchent des constellations même au plus profond de la terre. L'américaine croit en l'avenir et à la raison, elle rêve et s'éprend même d'un système anarchiste idéal qui aurait triomphé de l'horreur capitaliste et fasciste dans À la veille de la révolution. Ces thèmes graves ne doivent pourtant pas faire oublier le ton souvent drôle et poignant de ses autres textes comme ce chêne qui se lamente d'être devenu immortel dans le Chêne et la Mort, ou de cette rencontre improbable à mi-chemin entre voyage temporel et magie noire dans la nouvelle Avril à Paris.

En réalité, ces histoires ne font pas qu'ouvrir la porte d'une écriture à échelle humaine, elles invitent à rencontrer l'autre, à faire fi des différences et à briser sa solitude, à ne pas rester bloquer dans sa propre boucle temporelle infernale comme dans La Boîte d'Ombre. Elles demandent au lecteur l'effort du rêve pour en déceler les failles comme dans la sublime Ceux qui partent d'Omelas, métaphore terriblement actuelle d'un monde incapable de se regarder en face. Même si certaines histoires s'avèrent tout à fait anecdotiques telles que Voyage ou La forêt de l'oubli, le reste réjouit et interroge, émerveille et enchante, révolte et apaise. Terminons par louer la qualité de l'objet-livre, une nouvelle fois remarquable et complété par une bibliographie exhaustive des oeuvres d'Ursula K. le Guin pour rappeler que le Bélial' accomplit encore un travail éditorial impeccable.

Recueil tendre et humain, Aux Douze Vents du Monde fait honneur au talent d'une conteuse venue d'ailleurs, Ursula K. le Guin. Dix-sept nouvelles pour raconter l'homme face aux étoiles et lui faire rencontrer l'autre, dix-sept récits qui portent l'imaginaire vers des rivages trop souvent oubliés.
Lien : https://justaword.fr/aux-dou..
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Ce recueil se compose de quelques textes relatifs aux deux cycles les plus réputés d'Ursula le Guin que sont L'Ekumen et Terremer. Il permet surtout de découvrir la plume de cette grande dame, une conteuse hors pair, qui parvient à captiver le lecteur quelque soit le registre choisi. Elle verse avec élégance et intelligence aussi bien dans la SF que dans la fantasy, même si les thématiques sont plus emblématiques et perceptibles dans le cas de la première.

Cependant, que ce soit sous l'apparence d'un conte, d'un récit de fantasy ou encore d'un texte « plus vecteur » comme la SF, Ursula glisse toujours des idées, et remet en question nos certitudes. Sa prédilection pour l'étude du coeur de l'homme est le fil rouge de ce recueil, autrement assez divers en dramaturgie, levier, ressort ou sous-genre, tandis que son attachement transparait systématiquement.

Cet ouvrage s'adresse ainsi à tous ceux qui souhaite se familiariser avec l'auteur sans s'investir directement dans un de ses cycles phares, aux lecteurs qui veulent approfondir la connaissance des textes et tous ceux qui sont sensibles à la chaleur d'une plume et la pertinence d'un propos.

critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2019/0..
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Ursula K. le Guin figure tout en haut de mon Panthéon personnel des auteurs de SF/Fantasy. Cet ouvrage est un recueil de nouvelles, initialement paru en 1975. Il s'agit donc de textes écrits entre le début de sa carrière d'écrivaine et la parution de chefs d'oeuvre (La Main gauche de la nuit - Les Dépossédés notamment). Malheureusement cet assemblage de textes tombe dans le travers, il est vrai presque inévitable, d'être trop disparate. Tout n'a pas le même intérêt mais vaut quand même d'être connu. A noter que cette édition du Bélial est vraiment soignée avec en fin de volume une impressionnante bibliographie complète.
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Voilà un recueil de nouvelles de SFF assez varié ça, c'est certain ! En voyant la couverture je m'attendais à lire pas mal d'histoires de fantasy mais finalement c'est beaucoup de science-fiction et très peu de dragons (cf la couverture...).
Ça ne m'a pas dérangée j'aime lire les deux.

17 nouvelles parlant de sujets vraiment variés : on passe du clonage à la découverte d'une vie sur une planète, à la drogue, à des voyages, mais surtout à une réflexion sur l'Humain dans son ensemble.

C'est très bien écrit, aucun doute là-dessus, le seul bémol c'est que chaque nouvelle a un univers très travaillé et assez complexe, ce qui fait que parfois j'étais un peu perdue et j'étais assez frustrée de découvrir une histoire si courte dans laquelle j'avais du mal à tout saisir.
J'ai moyennement apprécié ce recueil finalement parce que j'ai parfois eu du mal à saisir le sens de certaines nouvelles. Il y en a une qui est ressortie du lot et qui ne ressemble à aucune autre c'est : Avril à Paris. Vraiment c'était un petit ovni dans le recueil et pourtant c'est celle que j'ai aimé le plus.

Je pense que si vous aimez l'auteure vous pouvez apprécier ce recueil mais de là à dire que c'est une bonne introduction pour son oeuvre ; pas du tout. En tout cas moi ça m'a paru trop nébuleux pour avoir envie de poursuivre l'aventure. C'est dommage.
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Aux douze vents du monde est un beau recueil de nouvelles pour qui veut découvrir l'auteur. Je n'avais jamais eu l'occasion de la lire même si plusieurs de ses livres sont dans mon pense-bête.

J'aime beaucoup les thèmes qu'elle aborde et sa façon de les traiter : l'hérésie dans Les maîtres, les clones dans Neuf existences, l'autisme et les facultés exceptionnelles dans Plus vaste qu'un empire. J'ai quand même un peu de mal avec le style, mais je pense que ça vient simplement du format "nouvelles", dont je ne suis pas fan. le style m'a un peu fait penser à Tanith Lee, dont le style me donnait également du fil à retordre.

Je me lancerai prochainement dans un autre Le Guin, pas un recueil, histoire de vraiment m'immerger dans une histoire de son cru, et voir si le style est vraiment un obstacle pour moi.
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Dix-sept nouvelles disséminées aux douze vents du monde depuis un des piliers de la littérature de l'imaginaire.
Dans ce recueil, introduit et commenté par Ursula K. le Guin elle-même, on voyage dix-sept fois, dans le temps, l'espace, les dimensions, la pensée... Préparez-vous à vous faire souffler !

J'ai adoré, sa vision du monde, et ce qu'est la littérature imaginaire pour elle: de l'intelligence, du recul, de la réflexion, de la critique et de l'auto-critique, de l'humour, et un grand amour pour la nature, un respect fondamental pour l'égalité des genres.

Toutes ces histoires ont un point commun : l'exploration du et des mondes, la relation à l'autre - qu'il soit de la même espèce ou non, la nature, la peur de ce qui nous dépasse, la censure, le progrès, la mort et la solitude.

Je n'avais jamais lue de livre de cette grande dame auparavant, et je me trouve chanceux, car un nouvel horizon s'ouvre a moi.

Un conseil, pour vraiment profiter de ces histoires et ce qu'elles apportent, lisez ce livre plutôt petit à petit pour bien en savourer les tenants et aboutissants et apprécier le décor.

Dernières chose, la traduction est juste parfaite !
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Dix-sept nouvelles disséminées aux douze vents du monde depuis un des piliers de la littérature de l'imaginaire, dont plusieurs ont servi de bouture à des romans par la suite. Dans ce recueil, introduit et commenté par Ursula K. le Guin elle-même, fini par une bibliographie exhaustive (?), on voyage dix-sept fois, dans le temps, l'espace, les dimensions, la pensée... Préparez-vous à vous faire souffler !

Premièrement, ce que j'ai adoré, ce sont les commentaires de l'auteure, sa vision de la science-fiction, de ses textes, de ses personnages, du monde en général... Je trouve qu'ils reflètent un des meilleurs aspects de son écriture dans ses différents romans et nouvelles : de l'intelligence, du recul, de la réflexion, de la critique et de l'auto-critique, de l'humour, et un grand amour pour la nature, un respect fondamental pour l'égalité des genres. Ça m'a donné l'impression que je pourrais juste lire ce qu'elle a à dire, même en dehors de la fiction, et ça m'a fait sentir plus proche encore de cette dame que j'admire depuis peu - paix à son âme.

Parce qu'il est difficile de parler de chaque nouvelle séparément, et parce que j'ai eu la mauvaise idée de littéralement dévorer le livre de A à Z sans prendre la peine de m'arrêter - oups, je ne recommande pas, je dirai que ça se lit plutôt petit à petit pour bien en savourer les tenants et aboutissants et apprécier le décor -, je vais plutôt parler de celles que j'ai préférées. Mais avant ceci, disons qu'en général les nouvelles qui figurent ici ont toutes un point commun : l'exploration du et des mondes, la relation à l'autre - qu'il soit de la même espèce ou non, la nature, la peur de ce qui nous dépasse, la censure, le progrès, la mort et la solitude. Ursula K. le Guin a une écriture très descriptive, usant d'analogies qui permet de se représenter les choses au mieux, une facilité à nous insérer dans des univers nouveaux même en quelques pages.

La nouvelle la plus surprenante à mes yeux est le Chêne de la Mort : elle met en scène un arbre, qui est aussi le narrateur. Un changement de perspective intéressant, audacieux, imagé, presque un petit conte pour enfants, sauf que ça finit mal.
La plus malaisante est peut-être Ceux qui partent d'Omelas, qui se base sur le principe de bouc émissaire. Bien que Plus vaste qu'un empire soit aussi très perturbante, avec son personnage autiste torturé par son empathie extrême et cette nature encore totalement sauvage qui apprend à ressentir elle aussi.
Le Champ de vision bouleverse les perceptions et questionne sur une Cité étrange découverte dans l'espace. Philip K. Dick aurait adoré.
Alors que la question de restitution de patrimoine culturel de la part des musées commence à faire débat, le Collier de Semlé tombe à point, avec entraide et bienveillance.
Je ne cite que celles-ci mais toutes sont à la fois pertinentes, touchantes, parfois tragiques, et ouvrent des portes à la fois philosophiques, temporelles et spirituelles.

Pour finir, je dirai que c'est un livre parfait pour débuter l'oeuvre d'Ursula K. le Guin, car il montre l'étendue de ses thématiques, paysages et compétences littéraires. Qu'elles soient courtes ou longues, les nouvelles se suffisent à elles-mêmes et sont parfaitement installées, et débouchent pour certaines ensuite sur les deux grands cycles de l'auteure.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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J'ai trouvé les premières nouvelles intéressantes mais pas exceptionnelles (comme le Guin l'avoue elle-même), puis à partir des nouvelles incluses dans le cycle de Terremer j'ai été subjuguée et mon enthousiasme n'est jamais retombé. On retrouve tous les thèmes chers à Le Guin : l'importance de bien nommer les choses, son amour pour les arbres, les questions sur les effets de la technologie. Chaque nouvelle est introduite par l'autrice, et j'aime presque autant sa manière de parler de son écriture que ses écrits. Elle se bat pour exister en tant que femme qui écrit de la SFFF, essaie d'échapper aux carcans de son époque tout en restant parfois cloisonnée par ses biais (sa résistance face à l'écriture inclusive se solde par une tentative de dire la non-binarité au goût d'inachevé par exemple).
C'est une immense écrivaine qui n'a pas peur d'avouer ses failles.
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