Est-ce son cabotinage télévisuel (ah ! Le chocolat Lanvin !), son goût immodéré de l’argent (Breton jamais à court d’anagrammes le surnommait « Avida Dollars ») ses prises de position politiques pas toujours de la meilleure eaux ? Qu’importe pour le tout-venant, Dali, c’est comme Louis XIV ou Napoléon : In-tou-cha-ble. On peut le contester, le dénigrer mais personne n’a jamais accepté qu’on l’ôte de son piédestal. Quoi qu’il ait fait ou dit, les français (et pas seulement eux) ont pour lui l’indulgence qu’on accorde aux gamins turbulents et facétieux mais pas méchants dans le fond.
Ce n’est qu’en France que je ressens cette étiquette d’auteur de bande dessinée. C’est régressif, absurde, mu du genou et du cerveau, et il ne faudrait pas continuer dans cette voie. Faisons en sorte que l’on arrête de construire es barrières absurdes entre les différents arts.
Enki Bilal
Le public de bande dessinée est très souvent nostalgique.