Tamara de Lempicka, l’artiste fatale.
Mystère, exil, amour, tourment, quels mots employer pour une telle dame qui s’éprend à Florence de Botticelli et apprend à Montparnasse auprès d’André Lhote le « cubisme doux » ? Peignant les princes et les stars mais aussi des pauvres et des émigrés, « garçonne » qui ne compte ni ses amants ni ses amies, Tamara de Lempicka est un diamant à facette scintillantes mais avec des éclipses. Elle mit son talent au service d’une esthétique raffinée, tantôt axée à l’horizontale autour d’un divan, tantôt cadrée à la verticale par des gratte-ciels.
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Si les portraits aux modelés géométriques, aux couleurs nettes et glacées peints durant les années dites folles lui assurent sa célébrité, ceux qu’elle signe en revanche après la seconde guerre n’offrent plus les mêmes reliefs provocateurs.
Entre Varsovie, Paris, Hollywood et Cuernavaca où elle meurt en 1980, la « diva de l’Art Déco » a promené sa silhouette élégante, sa modernité romantique, son désir de « mener l’assaut sur les conventions humaines ».
Que serait à notre époque un art de l’oubli ? Il aurait pour lueur les empreintes qui finissent par être recouvertes le long des ruines, après les incendies : recueil de silhouettes que ces traces laissées par la flamme, anthologie de mémoires entassées, ou bien infinitude de visages de ce qui continue de croître avec pour seuls guides les reflets et les affres. Il serait intéressant de savoir ce que serait une rhétorique de l’éloignement, une symphonie de notes délébiles, qui s’effaceraient à mesure que le geste les exécuterait.
Ce chamanisme mercantile consiste d’abord à aligner l’économie du livre sur celle de l’art, puis à indexer le marché de l’art sur celui du luxe.
Si on ouvrait des gens, on trouverait des paysages.
(Agnès Varda)
Le bonheur est fragile, car l’homme est condamné au glissement, à la répétition, à l’incertain.