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Citations sur Brouillard sur le pavillon haut (21)

L'arbre au-dehors

L'arbre vint à moi.
Comme un petit oiseau, un chien, un chat.
Sur la terrasse où j'étais assise,
ses branches poussées depuis le bas
par un peu d'air léger,
s'accrochaient à ma frange.
Derrière, sous la véranda,
une rumeur de vent de plaine,
de conversations inlassables.
Des pétales tombaient à mes pieds.
L'arbre contait bien des choses
que je ne saurais dire.
Ses odeurs énergiques
de sève en ruisseaux, d'écorce saignante,
me soulevaient.
Je perdais consistance,
mes yeux infirmes s'ouvraient.
Je voyais la ronde
des poussières sous mes doigts,
pensais :
«Si tu sais regarder
à l'intérieur,
c'est tout le paysage
qui s'élargit
aux quatre coins des perspectives.
Le passé est là tout entier
qui se dépose autour de toi,
chaque particule,
l'éclat d'une vie qui
passa la frontière invisible
en un lointain jadis.
Le monde est en train de passer en toi.
Personne ne te le volera».
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[...]
Parce que j'ai beau te regarder,
tu peins sans sourciller,
la forêt, ses nuages et la pluie,
mille monts aux nombreux arbres rouges,
les cloches d'un monastère plein de brume,
et les brouillards, les murmures
qui hantent là-haut,
tout en haut sur les sommets,
ledit Pavillon Haut.


(p.85, fin du dernier poème "JADE CHERCHAIT TOUJOURS")
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[...]
Du pavillon où nous arrivions,
il ne restait plus,
à pinceau levé,
qu'un seul trait,
ébauché
comme on fait un signe.


(p.18, extrait de "DES VENERABLES AUX PIEDS CROTTES")
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[...]
Des paroles fracassantes
traceraient sur les pages
la pureté de leurs signes,
se formeraient des paysages,
ondoiements
intacts et anciens.
Une bulle de silence heureux
alors
s'évaderait par la fenêtre.



(p.15-16, "SIGOU LE CHAT SAVAIT", extrait)
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* Il rêvait. *



Quand il s'éveilla
au bruit des cordes pincées,
à l'odeur de vieilles roses tombées
sous la pluie,
rosée de nuit,
à la suave érosion de l'aube sur sa peau,
brûlure glissée au long de son dos,
il était devenu
papillon.



(p.36 - "LE CITHARISTE")
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Cheval à la bouche dure,
descendu au galop avec l'éclair,
abîme dans la nuit,
d'où viens-tu ?
Ce n'est pas le tonnerre
que j'avais d'abord perçu,
mais ce long cri de torrent des montagnes,
de furieux tremblement.
Minérale, implacable,
ta crinière se hérissait dans la tempête.

(p.49 - extrait de "L'ORAGE")
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Shuimo

Il peignait.


Ciel dégagé, rosissant au loin,
se grisant soudain,
se couvrant de brume,
vapeur de rivière
qui s'élève enfin jusqu'au lendemain.

Pins étirés noirs
regardant devant,
clous échevelés,
frange irrégulière sur le crêt des monts,
squelettes dessinés sur les nuées,
molle écharpe mauve qui se détend,
se dissout vers l'Est,
rôde près des arêtes
en se défaisant.

Un nuage énorme, masse violacée,
dresse à l'arrière-plan
son galbe au vertige
de vive montagne,
de roc écrasant.

Ses contours se découpent en se chevauchant.

La lumière faiblit,
fleurs de cerisier
emportées,
léger vent levé.

Feuillage étagé d'une poignée de cèdres,
géants rapetissés, enchevêtrés.

Une silhouette infime est arrêtée
comme s'interrogeant
sur un sentier.

Lueur ténue derrière les nues,
la lumière n'est plus.

Et puis flotte encore
la ligne confuse
qui ne sépare plus
le haut et le bas.
Car elle n'est plus rien
qu'ombre diffuse,
le vaste trou
du noir.
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Je feuilletais l'un de ces livres quand, entre les lignes, ces voix...


(p.16)
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Les narines dilatées par le thé des montagnes,
une bouffée de terre grasse,
d'herbe humide et de tourbe fumée,
il s'affaissa sur le lit de brique rouge,
parmi les coussins brodés
de pruniers des frimas.


(p.21 - extrait de "EN COULISSE")
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Comme le héros du livre, je rêvais de lointains. Je connaissais ce pays.


(p.46)
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