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Critique de YsaM


Avec ce roman, Karine LEBERT rend hommage aux Rochambelles, des infirmières et ambulancières de la 2è division blindée du Général Leclerc qui ont servi la France durant la seconde guerre mondiale et dont l'histoire est encore trop méconnue. Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout et ce livre rend parfaitement justice à ces femmes qui ont risqué leur vie, aux côtés des hommes et qui n'ont malheureusement pas été honorées comme elles le méritaient.

L'autrice mélange habilement fiction et faits historiques ce qui donne un certain cachet au roman et le rend si attractif et addictif. Elle y ajoute un secret à découvrir et tout s'emballe, on ne peut pas lâcher le livre avant de résoudre l'énigme et forcément, après nous avoir donné des pistes sans issues, l'autrice nous livre enfin ce qui était bien gardé, mais à la fin du roman seulement ! Avec Karine Lebert, dont je commence à avoir lu pas mal de livres, suspense et rebondissements sont au rendez-vous, on est jamais au bout de nos surprises et c'est du bonheur.

Marion, agent immobilier célibataire, vit avec Elise sa mère et Alma sa grand-mère de 96 ans à Trouville, dans la villa Augustine, une bâtisse familiale de trois étages à laquelle elles sont toutes très attachées. C'est un grand jour pour mamie Alma, elle va être décorée pour services rendus à la nation. Tandis qu'elles écoutent attentivement le discours du Maire, Alma a un gros malaise et avant de perdre connaissance elle balbutie quelques mots à peine audibles et demande pardon à Lucie. Marion est interpellée, de la vie d'Alma elle ne connaît finalement pas grand chose, sa jeunesse et sa mission dans les Rochambelles l'intriguent, elle décide de mener l'enquête afin de découvrir le secret de sa grand-mère qui est emmenée à l'hôpital et risque de ne pas se réveiller.

On retourne dans le passé d'Alma, de Rabat au Maroc où tout débute, en passant par l'Angleterre et la France où les femmes débarquent en Août 1944 pour filer en direction de l'Allemagne. et ainsi libérer la France. Il y a sa vie d'héroïne dans l'unité Rochambeau, son indéfectible amitié avec Lucie, sa solidarité avec les autres femmes qui font partie de son équipe, mais aussi une histoire d'amour à sens unique qu'elle a du mal à accepter et qui pourrait bien la pousser au pire.

Karine LEBERT nous embarque avec Alma, sur le terrain, où tout est tellement bien argumenté qu'on s'y croirait. On se retrouve à ses côtés dans l'ambulance, sur le terrain, quand il faut soigner et transporter des blessés, quand les bombes pleuvent, quand la faim tenaille, quand la fatigue prend le dessus. Il y a des jalousies, des rivalités, il y a surtout des femmes courageuses prêtes à tout pour sauver leur pays.

Marcher dans les pas d'Alma et découvrir son passé c'est très enrichissant, on ne peut qu'admirer l'héroïsme de ces jeunes femmes qui affrontent tout et ont parfois donné leur vie pour la France.

Ce roman est à double temporalité et alterne entre passé avec l'histoire d'Alma et présent avec Marion qui mène l'enquête. J'ai bien sûr une préférence pour le passé d'Alma parce que pour moi, l'héroïne du roman c'est bien elle. Mais Marion ne démérite pas, elle ne néglige pas ses efforts pour reconstituer le puzzle dont beaucoup de pièces sont encore manquantes. Elle compte bien trouver le secret de sa grand-mère et pourquoi celle-ci a demandé pardon à Lucie avant de sombrer dans le coma.

Le chemin est tortueux, l'autrice joue un peu avec nos nerfs, on pense avoir trouvé, puis l'affaire part dans une autre direction, on fait chou blanc, ça rebondit, ça stagne, puis ça repart ….. la route n'est pas un long fleuve tranquille et action rime avec émotions parce que des émotions il y en a à foison dans ce roman.

La culpabilité, la résilience, le remord, le pardon, le courage, c'est une recette que Karine Lebert applique et dose à la perfection on ne peut qu'apprécier. Mais c'est surtout cet hommage rendu aux Rochambelles qui fait du bien et réchauffe, parce qu'elles ont longtemps été oubliées et qu'elle sont encore trop méconnues. Merci à l'autrice de nous les faire renaître à travers des personnages de fiction mais aussi Florence Conard qui est citée dans le roman et qui est bien réelle puisqu'elle est la fondatrice du groupe Rochambeau. A noter que dans le groupe des Rochambelles il existait une Lucie.

J'ai passé un super bon moment avec cette lecture, une histoire qu'on ne voit pas passer tellement on est dedans, un livre qu'on ne veut pas lâcher parce qu'on a hâte de découvrir ce qui se cache derrière. Quand enfin les dernières pièces du puzzle sont assemblées on est à la fois surpris et enchantés de finalement n'avoir pas tout trouvé.
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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