Citations sur Pour l'honneur des Rochambelles (113)
Je serais très fière de pouvoir dire que ma grand-mère a été une grande originale, la suffragette des temps modernes qu'elle symbolisait dans ses jeunes années, mais la vérité, c'est qu'après la Libération elle a fait comme ces femmes qui ont redonné les rênes du pouvoir aux hommes de 1918, à la fois amères et soumises.
Je me sentais aussi inutile qu’un morceau de papier qui vole au vent sur un trottoir.
Je ne suis pas la seule à avoir les larmes aux yeux. Penser que nous sommes un bataillon de quelques femmes dans une division de dix-huit mille hommes me fait frissonner de fierté. Nous avons connu des épreuves, des désertions. Néanmoins nous avons réussi à débarquer en Normandie puis à libérer Paris !
Les timbres étrangers auraient dû me mettre sur la voie. Je reconnais le roi du Maroc, souriant, en costume traditionnel. Il porte un drôle de chapeau rouge et carré, ainsi qu'une sorte de djellaba incrustée de broderies jaunes - un homme peut-il être vêtu d'une djellaba, surtout un roi ?
Notre colonne de quatre mille véhicules s'étire sur une cinquantaine de kilomètres. La libération de la France a commencé, elle se poursuit, elle n'est pas achevée, loin de là. Cette file de chars, de blindés, d'ambulances, doit soulager ces gens : on œuvre pour les sauver.
En tant que femmes, je dirais, hélas, qu'il faut nous montrer encore plus compétentes car rien ne nous sera pardonné. Pour certains, nous n'avons pas notre place dans l'armée et il faut leur prouver qu'ils se trompent en accomplissant notre travail à la perfection, sans une plainte.
L'entrée dans Paris est un moment qui, j'en suis sûre, restera à jamais gravé dans ma mémoire. Mon instant de gloire, que je partage avec toutes les Rochambelles, toute la division Leclerc.
Le lendemain, le général de Gaulle confirme la libération de la capitale en y faisant une entrée solemnelle avec le général Leclerc et son cortège officiel, sous les ovations des Parisiens.
La suite est plus décevante : pas la moindre trace du général de Gaulle. En revanche, nous assistons à l'arrivée du général allemand Dietrich von Choltitz, fait prisonnier, sous bonne garde de nos soldats.
L'entrée dans Paris est un moment qui, j'en suis sûre, restera à jamais gravé dans ma mémoire. Mon instant de gloire, que je partage avec toutes les Rochambelles, toute la division Leclerc.