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Critique de Diabolau


[Livre du domaine public disponible gratuitement sur liseuse]
J'ai lu ce livre pour poursuivre mon tour d'horizon des romans écrits sur (et parfois pendant) la première guerre mondiale, et ayant cette dernière comme cadre, mais ce n'est qu'ensuite que j'ai réalisé qu'il faisait partie de la série des Arsène Lupin.
Oh, ne vous attendez pas à ce que le gentleman cambrioleur en fasse des caisses, il n'apparaît que quelques pages, déguisé en médecin major pour conseiller le héros Paul Delroze, on ne sait trop pourquoi, et pfuit, on ne le reverra plus.
Lupin n'est donc là que comme faire-valoir dans un livre d'exaltation patriotique. Il faut dire qu'il fut rédigé en 1916, ceci explique cela. Et Leblanc a la main lourde : violeurs, meurtriers de femmes et d'enfants, les Allemands sont décrits comme des barbares sans foi ni loi et il prend un plaisir tout particulier à les ridiculiser, au risque de paraître bien souvent ridicule lui-même, en tout cas avec 100 ans de recul.
En faisant abstraction du devoir nationaliste et du style exclamatif propre à l'époque, riche en oh ! en ah ! et en superlatifs fleuris ("incroyable, horrible, épouvantable, affreux" et j'en passe) je dirais que le début m'a pas mal intéressé, et m'a semblé d'ailleurs assez bien documenté... mais très rapidement, l'intrigue totalement abracadabrante m'a fait lever les yeux au ciel. Deus ex machina et coïncidences plus que douteuses en pagaille, sauvetages inespérés, plans machiavéliques dignes d'un génie du mal que je finissais par imaginer sous les traits de Fantomas, avec son rire sardonique, ça finit par tourner au dessin animé, voire à la pitrerie, et j'ai eu l'impression de lire un Thierry Bourcy 100 ans avant Thierry Bourcy (si vous ne connaissez pas les nanars de ce dernier sur la première guerre mondiale, tant mieux pour vous !)
Parfois, Leblanc se trolle lui-même en prenant la peine d'expliquer pourquoi ce qu'il écrit est invraisemblable.
Exemple : "L'idée de creuser pendant 20 ans un tunnel [sous la frontière] destiné au bombardement possible d'une petite place forte ne viendrait jamais à un Français. Il faut pour cela un degré de civilisation auquel nous ne pouvons prétendre. Ah ! Les bougres !"
Traduisez par : les Français ne feraient jamais un truc aussi con, seuls les Allemands en sont capables ! CQFD.
Mission accomplie, j'ai rempli le blanc laissé par Maurice dans ma bibliographie, mais je doute d'y revenir une seconde fois.
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