- Alors, tu as la réponse... Nous avons deux vies, nous les femmes. Celle que les conventions nous imposent et celle, plus secrète, que nous soufflent nos sentiments. J'ai conquis le droit d'aimer qui je veux, mais cela ne s'est pas fait sans mal. Et, aujourd'hui encore, la liberté que j'ai arrachée à la société m'est souvent reprochée. Il en sera ainsi tant que les femmes ne seront pas libres de leurs choix.
Même si elles avaient obtenu que figure dans la Constitution de 1946 l’interdiction de toute discrimination entre les salaires masculins et féminins et que l’égalité des sexes dans tous les domaines y soit clairement proclamée, il restait à inscrire cet acquis dans les faits et dans les mentalités.
Ce jour-là, Gilberte s’était souvenue avec dérision de l’association de Louise Weiss, La Femme nouvelle, dont les membres avaient offert aux sénateurs en juin 36 des chaussettes portant cette inscription : « Même si vous nous donne le droit de vote, vos chaussettes seront raccommodées.
L’image monstrueuse du champignon atomique s’élevant dans le ciel, de son immense nuage blanc et de la fournaise embrasant tout sur son passage à une vitesse de 1200km/h sur un rayon de quatre kilomètres fut pour des décennies un avertissement adressé à l’humanité tout entière : l’arme de dissuasion qui retint les pays en sa possession d’y recourir et ceux qui n’en disposaient pas de leur déclarer la guerre. Il ne restait plus aux hommes d’autre issue que de construire la paix, s’ils ne voulaient pas détruire la planète et disparaître avec elle
Il faut garder foi dans la nature humaine, avait conclu le père Joseph en réponse au défaitisme ambiant. A quoi l’instituteur avait répondu : _ la nature humaine, elle devient ce qu’on en fait, mon père. Ce n’est pas une question de foi. Il faut l’éduquer. On tuteure les arbres pour qu’ils poussent droit. Les hommes, c’est pareil. Sinon, ils grandissent de travers.
Les choses nous lâchent, c’est comme les gens. Normal, ce sont les hommes qui les fabriquent.
On ne peut rien contre un peuple entier qui se lève et dit non !
Comment Hitler avait-il réussi à asservir les esprits au point de balayer au plus haut degré de l’Etat toute conscience morale ?
On ne gouverne pas un peuple en lui braquant une arme sur la tempe. Ça ne peut que se terminer dans un bain de sang. Voyez comment les choses ont tourné en Russie. Qu’y ont-ils gagné ? La Révolution !
Le pape déclarait déjà en 29 après avoir lu Mein Kampf : « ou bien je me trompe, ou bien tout cela ne se terminera pas bien. » pour lui, Hitler était un être entièrement possédé de lui-même, un homme à enjamber des cadavres. Il ne comprenait pas comment tant de gens en Allemagne, même parmi les meilleurs, ne tiraient aucune leçon de ce qu’il écrivait et déclarait. « Qui, parmi eux, s’interrogeait-il, a seulement lu ce livre à faire dresser les cheveux sur la tête ? »