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Critique de Alfr


Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Omnibus pour ce formidable coffret. Il faut bien avouer qu'à la réception du colis, j'étais totalement novice, je n'avais absolument jamais ouvert une nouvelle de Maurice Leblanc et je ne connaissais Arsène Lupin que de nom, comme tout le monde ! Toutes les conditions étaient cependant réunies pour me faire passer d'excellents moments en compagnie de ce gentleman cambrioleur.

Parlons d'abord de ce sublime coffret, sobre mais tellement efficace ! Revoir la silhouette fugitive d'Arsène avant d'ouvrir le livre est un formidable clin d'oeil à ses multiples identités ! le bleu domine ce coffret : de la couverture, en passant par les titres jusqu'aux délicats dessins à chaque coin de pages.

Dans les premières pages, il est très intéressant d'en apprendre un peu plus sur Maurice Leblanc et sur ses ambitions littéraires similaires à celle de ses compatriotes normands Flaubert ou Maupassant. Sa première oeuvre ne rencontrant pas le succès attendu, il s'est tourné vers un autre genre. Et finalement quelle chance (pour lui comme pour nous !), car sans ce premier échec, jamais Arsène Lupin n'aurait vu le jour ! Raconter les aventures d'un personnage aussi charismatique dans un style très dix-neuvième est tout simplement savoureux ; et les découvertes lexicales sont très enrichissantes.

L'avantage ce coffret n'est pas des moindres, c'est une édition totalement illustrée ! Cette édition regroupe l'ensemble des textes parus dans le magazine « Je sais tout » entre 1905 et 1913. Les illustrateurs sont différents à chaque nouvelle, ce qui permet de varier assez bien les représentations de Lupin. le petit plus reste aussi les couvertures du magazine, ce qui nous replonge immédiatement au début du vingtième siècle.

L'organisation des nouvelles est judicieuse, surtout pour une novice comme moi ! En effet, le coffret regroupe neuf nouvelles dans la première partie « Arsène Lupin Gentleman cambrioleur » : ce sont les toutes premières nouvelles publiées dans le magazine, ce qui permet de connaître petit à petit le personnage (vous resterez malgré tout toujours surpris des dénouements !). Puis vient la partie « Arsène Lupin contre Herlock Sholmès » ; sentez-vous cette légère moquerie ? Ensuite l'oeuvre la plus célèbre de Maurice Leblanc « L'aiguille creuse » et enfin « Les confidences d'Arsène Lupin » recueillant neuf nouvelles ». de quoi passer le temps avec d'agréables compagnons.

Ces quatre parties m'ont apporté un réel plaisir de lecture, et les raisons en sont chaque fois différentes. C'est là un sacré tour de force, puisque je ne me suis jamais lassée au fil de pages.
Dans la première partie « Arsène Lupin Gentleman cambrioleur », les nouvelles sont courtes et très fluides, idéales pour apprivoiser le personnage ! L'humour est de mise, et la satire de la police française à travers le personnage de Ganimard est savoureuse !

La deuxième partie apporte une autre tournure aux nouvelles, puisqu'il ne s'agit plus seulement de se moquer de la police française mais aussi de tordre le cou à cet enquêteur à succès d'outre-Manche : Sherlock Holmes. le ton est léger, la caricature n'est pas trop grossière, bref le rire est vraiment de mise !

J'ai ensuite savouré « L'aiguille creuse » autant pour l'intrigue que pour les illustrations. Les rebondissements sont multiples et inattendus et l'arrivée de Beautrelet, un étudiant qui semble tout résoudre permet de relancer de nouveau un binôme chasseur / chassé (ou encore élève/maître). L'enquête est vraiment approfondie, les lieux sont décrits avec précision et les multiples identités d'Arsène Lupin sont renversantes...

Enfin les dernières nouvelles « les confidences d'Arsène Lupin » nous dévoilent un personnage un peu plus tourné vers les autres, parfois à la « Robin des Bois » mais le plaisir n'en est pas moindre puisque qu'Arsène Lupin reste Arsène Lupin…

Pour vous donner l'eau à la bouche, je vous propose quelques mots-clés qui représentent tous les thèmes abordés dans ce coffret : Architecture, presse, disparitions, milieux bourgeois, bijoux, trains, routes, amour, déguisements, humour, orgueil… Les lieux arpentés par tous ces personnages sont tout aussi délectables : des boulevards aux ruelles de Paris, des routes nationales de Paris au Havre, les fermes de Normandie, les champs de course, les bords de Seine…

Attention, toutefois, toutes ces nouvelles exigent une lecture beaucoup plus minutieuse que pour les polars d'aujourd'hui. Ce point de vue ne sera peut-être pas partagé de tous, mais il m'a semblé plus facile de chercher la solution des énigmes dans ces nouvelles (ce qui ne m'a hélas pas empêché de me tromper à chaque fois !) que dans les simples romans policiers d'aujourd'hui où le lecteur est réellement noyé sous un flot d'informations et n'a plus qu'à suivre la machine. La magie de Maurice Leblanc est certainement de distiller ses indices, de donner l'impression que la solution est à portée de doigt tout en réussissant néanmoins à toujours nous surprendre à la fin … Ne nous prendrait-il par pour de simples inspecteurs français par hasard ?
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