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Citations sur Le rêve d'Habib (20)

La loi était injuste, elle le savait bien, mais il fallait la faire appliquer au moins pour avoir un semblant d’ordre dans cette immigration clandestine où on ne savait pas, ni qui ni quoi, entrait sans contrôle sur le territoire. Cependant, entre laisser un être humain se geler dehors en pleine nuit et lui confier un bout de canapé, même pour elle, le choix était vite fait.
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Quel aurait été son destin si ses parents n’avaient pas décidé de venir en France ? Aurait-elle eu alors le cran de refuser le mariage arrangé que son père voulait lui imposer ? Sans doute que non. Parce que son caractère n’aurait pas été forgé au béton des cités, à la lame acérée du racisme ambiant des banlieues et de la lutte quotidienne qui la forçait à trouver sa place dans cette société étrangère à ses coutumes. À présent, elle serait mariée à un homme probablement plus vieux qu’elle, qui lui aurait fait une escadrille de mioches tous plus morveux les uns que les autres, et qu’elle aurait aimés de tout son cœur servile, résignée au bonheur qu’on aurait choisi pour elle. Son mari se serait appelé Mehdi, Mohammed, Abderrahmane ou… Karim ?
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Les gouvernements font semblant de gérer le problème de l’immigration, soit en parquant les immigrés dans des jungles tout en disant que ces camps sont illégaux, soit en les chassant et en les refoulant d’une frontière à l’autre. Mais la vraie cause du problème est ailleurs. Bien en amont. Pourquoi les Soudanais partent par milliers de leur pays ? À cause de la guerre du Darfour ? Pourquoi la guerre ? Parce que les anciens pays colonisateurs ont laissé le Soudan, et tous les autres pays du même genre, sombrer et se démerder tout seuls, tout en laissant des dictateurs locaux faire leur loi et mener des guéguerres entre rivaux au bénéfice des pays occidentaux qui leur vendent des armes à prix d’or. Alors que si on les avait accompagnés pour maintenir leur économie, l’éducation, la santé et je passe le reste, tous ces gens ne seraient pas partis de chez eux pour venir errer sur la planète en quête de survie. Mais c’est sûr qu’on vendrait moins d’armes. Vous savez, une fuite d’eau s’arrête au robinet, pas dans l’évier à essayer de le vider. Alors, le moins qu’on puisse faire, c’est de les aider du mieux qu’on peut. Avec nos petits moyens, au quotidien, et sans forcément tenir compte de la législation qui réprime ceux qui aident des hommes, des femmes et des enfants à rester dignes.
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Il y a tout un réseau d’associations qui se relaient. Certaines assos leur trouvent des endroits pour dormir, chez des particuliers qui n’ont pas peur des lois anti-migrants : le « délit de solidarité », ça s’appelle. Si tu héberges, nourris ou soignes un migrant, tu es passible de prison pour avoir aidé quelqu’un qui a franchi la frontière illégalement. C’est totalement contradictoire avec un autre texte qui s’appelle « non-assistance à personne en danger ». Et puis, d’autres fondamentaux du style, aider son prochain… Tout simplement.
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Ouistreham était une charmante petite cité balnéaire normande. Une carte postale telle que tout touriste en balade souhaitait découvrir, comme un cliché attendu et sans surprise. Surpeuplée l’été avec son cortège de Parisiens en quête de mer bleue et de sable fin, d’Anglais revanchards et conquérants depuis que le Duché de Normandie avait quitté le Royaume-Uni, et d’Allemands amnésiques qui revenaient en vainqueurs sur la côte normande, grâce à l’abondance de leurs euros. En dehors des périodes de vacances, Ouistreham était un trou paumé. Un joli trou, bordé de vagues saphir et d’écume étincelante, mais un trou malgré tout.
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Hadija et Francis travaillaient en silence devant leur ordinateur respectif. Ils s’étaient réparti les tâches, Hadija essayant de trouver une concordance avec les empreintes de la victime sur le FAED, le Fichier Automatisé des Empreintes Digitales. L’analyse ADN n’avait pas encore confirmé l’appartenance du bras au reste du corps, mais tenant compte de l’avis préliminaire du légiste, Hadija était partie du principe qu’il s’agissait du même individu. Dans le cas contraire, cela signifierait que deux personnes avaient été découpées en morceaux. Pas suffisant pour parler de tueur en série.
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– Vous avez quel âge ? continua-t-il. Vous êtes étudiants ?
Nizar était surpris par le ton calme, voire bienveillant de l’officier. Une raison de plus pour s’en méfier.
– J’ai vingt et un ans, et mon frère dix-sept. Il est encore au lycée. Moi, je suis étudiant en architecture.
– Tu es en archi ? s’enthousiasma l’homme en treillis. Comme moi. Je suis architecte dans le civil. Allah m’a appelé pour construire sa maison, et je dois bâtir son plus beau palais. J’ai besoin de garçons comme vous pour m’aider. Tu vois le groupe près du feu, là-bas ? Tu vas y aller avec ton frère. Je crois qu’ils ont encore du mouton. Avec un peu de chance, vous mangerez à votre faim ce soir. Ensuite, vous vous reposerez. Demain matin, une longue journée commencera pour vous.
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Chaque nouvelle journée de conquête attirait des centaines d’hommes qui venaient grossir les rangs de cette armée pour le grand projet : l’État Islamique. Un khalifat qui unirait indistinctement ces pays factices nés de rien, tels l’Irak et la Syrie, découpés au cordeau à l’aide d’une règle et d’un crayon à l’issue de la première guerre mondiale. Désormais ne gouverneraient que les lois d’Allah dans son acceptation la plus stricte : la charia.
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– Vingt ans… Ce garçon n’a pas eu une vie facile ces dernières années. Il a dû vivre tragédie sur tragédie. J’en ai vu des cadavres, des drames, des corps en lambeaux. Mais il y a des fois où j’ai honte d’appartenir à l’espèce humaine quand je vois comment certains maltraitent leurs congénères. Je ne sais pas qui c’est, ce gars, mais j’espère vraiment que vous pourrez lui redonner une identité et lui rendre un peu de justice. Je pense qu’on lui doit bien ça…
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Notre ami présente aussi des signes de dénutrition et chose curieuse, ses poumons sont légèrement silicosés. Pas des poussières de charbon, comme chez les mineurs, mais plutôt une sorte de sable fin. Je vais le faire analyser. Pour compléter le tableau, je pense qu’il a également subi des violences sexuelles. Son anus est abîmé et il porte là encore des déchirures récentes.
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