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EAN : 9781094543680
460 pages
Les éditions du Loir (25/08/2021)
4.58/5   13 notes
Résumé :
Deauville, ses belles demeures, sa plage aux parasols multicolores, tel un fragment de paradis.
Et soudain, sur le sable blond d'un matin calme, un cadavre atrocement mutilé.
Règlement de compte, trafic humain ?
Fraîchement promue capitaine et mutée sur la côte normande, Hadija Mounier va devoir prendre en charge cette affaire sensible.
Secondée par un jeune OPJ au tempérament atypique, elle va être confrontée aux profiteurs sans scrupule... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Elle allait vers lui, là-bas en Normandie,
Il descendait dans le Forez, le Forez,
ils se sont croisés le long du che-e-min... ».

Comme le laissait penser la fin de son roman précédent, « Le prix du silence », Jean-Michel Leboulanger a fait jouer ses personnages aux chaises musicales. Hadija Mounier a pris la place d'Alan Ortiz à Deauville, alors qu'Alan se retrouve à Saint-Étienne dans l'ancien service de la jeune femme.
Ils ont malgré tout prévu de se retrouver pour de petits séjours câlins, afin d'entretenir l'idylle née dans l'opus ci-dessus cité.

L'intrigue policière se concentre principalement en Normandie où Hadija se trouve confrontée à un crime sordide, des morceaux d'un corps ayant échoué sur une plage.
L'enquête l'amène à s'intéresser aux groupes de migrants qui cherchent à rejoindre l'Angleterre, aux associations humanitaires qui leur viennent en aide ainsi qu'à des groupuscules extrémistes qui s'en prennent à eux violemment.

Même si dans « Le prix du silence » les deux policiers avaient eu droit à leur lot de morts violentes, il y a dans « Le rêve d'Habib » une noirceur supplémentaire. En alternance avec les chapitres décrivant les investigations que mènent le capitaine Mounier et ses hommes, d'autres nous propulsent en Syrie où Daech fait régner la terreur sur un site archéologique.
Et il ne faut pas espérer un peu de douceur dans la relation entre Hadija et Alan, la jeune femme faisant preuve d' une jalousie fortement avivée par l'éloignement.

Malgré l'ambiance un peu pesante, l'intrigue est savamment construite par Jean-Michel Leboulanger dont le talent de scénariste s'exprime à nouveau de façon éclatante, bien servie par une aisance de dialoguiste indéniable.
J'avoue avoir été quelque peu décontenancé par les sautes d'humeur d'Hadija pour qui je ressentais une empathie particulière. Mais la délicate collaboration qu'elle arrive à mettre en place avec un jeune collègue au comportement atypique – lire le roman pour comprendre –, m'a particulièrement touché.

Jean-Michel Leboulanger propose à nouveau une excellente histoire qui, de par les contextes évoqués, embarque le lecteur bien au-delà du simple polar.
Un très bon roman de cet auteur qui m'avait déjà enthousiasmé avec son ouvrage précédent.
J'en recommande chaudement la lecture pour découvrir le rêve d'Habib.

Et le troisième de cette série, « L'argent du diable », se trouve dans toutes les bonnes librairies, pour faire durer le plaisir.
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😊 A la découverte de 😊
Le rêve d'Habib de Jean-Michel Leboulanger
M+ Éditions

Hadija, policière récemment arrivée à Deauville, fait une macabre découverte lors de son footing matinal : un torse humain dénué de bras, jambes ou tête échoué sur la plage. Dans l'estomac du cadavre, les policiers trouvent un petit bijou qui s'avère être une antiquité vieille de 2000 ans.
Parallèlement l'auteur nous entraîne au milieu des combattants de Daesh, bien loin de Deauville. Nizar et Habib sont deux frères entraînés dans cette tourmente de violence malgré eux.

Deux histoires qui alternent et qui sont liées.
D' un côté la violence absolue de l'Etat Islamique qui va entraîner la fuite éperdue de deux frères, candidats parmi les milliers de migrants qui se ruent dans le nord de la France en espérant gagner l'Angleterre. Leur parcours est jalonné de dangers et de profiteurs qui prospèrent sur la misère des autres.
De l'autre côté Hadija qui se perd dans cette enquête impossible qui l'entraîne au coeur des migrants en quête d'une vie meilleure mais malheureusement à la merci des passeurs, de la police, des mouvements d'extrêmes droite….
La réunion des deux va mettre en lumière toutes ces épreuves vécues par ces hommes, ces femmes, ces enfants qui mettent leur vie en danger pour tenter de chercher un peu d'espoir en terre promise.
Des parcours et des vies se dévoilent, ceux qui fuient la guerre et Daesh, ceux qui se sont fait embrigader et qui cherchent à rejoindre la Syrie et l'Etat Islamique, ceux qui partent en zone de combat à la recherche d'un enfant ou d'un frère à sauver de l'enfer.

Une enquête compliquée pour Hadija qui se retrouve confrontée à la réalité de la misère humaine. Ce ne sont plus des reportages mais bien la réalité vécue par ces gens qu'elle côtoie.
Surtout elle va découvrir que le danger n'est pas seulement à des milliers de kilomètres, mais aussi ici, partout autour d'elle, pour ces migrants à la merci de tous mais aussi pour elle.
Cette affaire la touche intimement, elle la marocaine exilée en France. Elle s'est éloignée de ses racines mais ne les a jamais oubliées. Elle ne peut concevoir toute la violence et l'horreur véhiculée par ceux qui défigurent sa religion.

Une enquête prenante servie par des personnages auxquels on s'attache et qui se révèlent à nous au fur et à mesure de l'histoire. On a envie de retrouver Hadija, Alan et Francis dans une nouvelle affaire.

📖 Retrouvez le livre par ici https://mpluseditions.fr/leboulanger--habib.html
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L'auteur vous propose un polar sous haute tension.
*****
Voici un livre qui n'a eu de cesse de me toucher au fur et à mesure de mon avancée.
Tout commence avec les restes d'un corps découvert sur la plage de Deauville. C'est le capitaine Hadija Mounier qui sera en charge de l'enquête.
En parallèle, nous suivons deux frères syrien Nizar et Habib, prisonniers de Daech.
Si on peut se demander dès le départ quel lien peuvent avoir ces deux fils conducteurs, vous verrez que très vite tout sera relié et de façon très intelligente. Et même si le thème ne vous attire pas comme ça de prime abord, sachez que l'auteur ne se contente pas de rester en surface. J'ai trouvé qu'il abordait le sujet de façon très humaine.

Concernant ses personnages, il a réussi à me convaincre alors que ce n'était pas gagné au départ. En effet, je dois vous avouer que j'ai eu du mal avec ce personnage d'Hadija au début. Je la trouvais trop légère, trop exubérante. Tous ces « trop » ont eu pour effet de me braquer. Et puis, petit à petit, je trouve qu'elle évolue, je vais également apprendre à la connaitre mais surtout à la comprendre. Et là, mon opinion à son sujet va complètement changer, je vais la voir extrêmement forte et combative et le dernier tiers de l'histoire ne va faire qu'amplifier ce sentiment que j'ai à son égard.
D'autres personnages vont également me toucher à l'instar de Francis et de ces deux frères syriens par exemple.

L'intrigue, quant à elle, est bien loin de l'idée que j'avais pu m'en faire et c'est un bon point. Plus on avance dans les pages, plus on en prend plein la figure. Je n'étais pas prête à partager autant de douleur, autant de résilience, autant de combativité en si peu de temps.
Les dernières pages mettent le lecteur sous haute tension et le bouquet final est juste parfait.

Au final, c'est un livre qui mérite d'être mis en avant car je ne l'avais pas vu passer sur les réseaux sociaux alors qu'il en vaut la peine.
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Comment un cadavre atrocement mutilé sur une plage de Deauville nous emmène dans le triste univers des migrants en attente d'un eldorado hors d'atteinte pour la plupart...
Nizar et Habib en Syrie,
rêvent d'échapper à la folie meurtrière des hommes de Daesh...
Le récit criant de vérité des horreurs perpétrées par ces fous de dieu est parfois insoutenable...
presque trop vrai pour moi...
On retrouve Hadija Mounier(le prix du silence )
en proie à tous les doutes sur ses croyances, et ses amours.
Une écriture limpide, des chapitres courts, un bon rythme...
Un bon moment de lecture.
Et je lirais avec plaisir le troisième volet de cette histoire...
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Avec la fermeture du camp de la jungle de Calais, l'errance des migrants en quête d'un passage vers l'Angleterre s'est déportée vers Ouistreham. Hadija, fliquette d'origine marocaine se voit chargée d'un enquête dans le coeur du cyclone de cette problématique. Les migrants sont des victimes, exploitées par un système mafieux qui leur fait miroiter l'eldorado du XXIème siècle contre bijoux ou devises. Doublement victimes car déjà obligés de fuir leur pays d'origine, de traverser des régions et des mers hostiles, c'est l'humiliation qui les accueille. Certes des associations tentent d'adoucir leur sort et de répondre à leurs besoins essentiels quand elles le peuvent, mais c'est bien toute la détresse du monde qui se déverse sous nos yeux.
Jean-Michel Leboulanger, avec beaucoup d'humanité et de bienveillance, sans voyeurisme, nous retrace l'histoire de deux frères qui ont usé d'expédients pour survivre, succombant aux passeurs sans scrupules pour s'échouer sur les côtes normandes. En alternant le récit des frères et celui d'un père qui recherche sa fille, avec le déroulé de l'enquête, il convoque avec succès notre empathie. Ses personnages sont idéalistes plutôt que fatalistes et heureusement, car cette quête est leur moteur.
Hadija n'est pas mieux lotie que les sujets de son enquête mais cette fille d'immigrés, cette fille des cités, est forte de son histoire. Elle est un exemple d'intégration même si ses racines lui rappellent parfois son passé de souffrance.
Une belle aventure, très documentée et souvent douloureuse, d'une actualité brulante qui montre aussi les difficultés que rencontrent les représentants de la loi à remplir leur mission auprès des victimes et de leurs familles.
Très bon moment de lecture avec ces aventures d'Hadija, déjà rencontrée dans le prix du silence que vous retrouverez dans L'argent du diable https://collectifpolar.blog/2022/03/18/largent-du-diable-de-jean-michel-leboulanger/
en précisant toutefois que les 3 volumes peuvent se lire dans un ordre différent de celui de leur publication.

Je remercie les éditions M+ et Nelly Burglin-Razik pour ses conseils de lecture.
Lu en version numérique 8.99 €

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Hadija et Francis travaillaient en silence devant leur ordinateur respectif. Ils s’étaient réparti les tâches, Hadija essayant de trouver une concordance avec les empreintes de la victime sur le FAED, le Fichier Automatisé des Empreintes Digitales. L’analyse ADN n’avait pas encore confirmé l’appartenance du bras au reste du corps, mais tenant compte de l’avis préliminaire du légiste, Hadija était partie du principe qu’il s’agissait du même individu. Dans le cas contraire, cela signifierait que deux personnes avaient été découpées en morceaux. Pas suffisant pour parler de tueur en série.
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– Qu’est-ce que tu en penses ? demanda Hadija. Neuville fit une moue dubitative.
– C’est un mec, pas d’erreur. Pour le reste, il faudra attendre l’autopsie. En tout cas, il n’a pas séjourné longtemps dans l’eau. On peut continuer à manger du crabe sans crainte d’anthropophagie, rigola-t-il brièvement, voyant qu’Hadija n’accrochait pas à sa blague. Tu vois ici où on a les découpes ? Un séjour prolongé dans l’eau altère la peau et les chairs sur les bords, les faisant ressembler à des peaux molles et livides. Ce n’est pas le cas ici. De plus, il n’est pas gonflé du tout. Ton gars n’a pas séjourné plus de vingt-quatre heures dans l’eau. À mon avis, on a certainement essayé de le lester avec des pierres ou des parpaings, mais ça n’a pas fonctionné. Tu vois les lésions en croix sur son torse ? Ce sont des traces de cordages. Sauf que le mouvement des vagues, ainsi que le poids du lest, ont fait que les liens se sont distendus et qu’il s’est détaché. D’habitude, un corps ne remonte que plusieurs jours, voire plusieurs semaines après. Il faut que les chairs se remplissent des gaz de décomposition pour qu’il apparaisse à la surface. Ce qui n’est pas le cas pour celui-ci. Il a dû être balancé tout près des côtes pour que la mer le ramène aussi vite. Soit depuis un bateau, ou d’une falaise, ou bien même de la jetée. Seulement, le courant l’a tout de suite ramené sur le sable. À moins qu’on l’ait déposé directement sur la plage. Je dis ça, mais j’y crois pas.
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Hadija aimait ce moment particulier de la course, cette liberté enivrante du second souffle, avec ce sentiment qu’elle pourrait courir ainsi jusqu’au bout du monde.
Avec l’entraînement, Hadija était devenue une montre suisse, maîtresse du temps et de l’espace. Parvenue sur les planches, la jeune femme ferma les yeux. À cette heure matinale, elle ne risquait pas de percuter le peu de promeneurs qui pouvaient s’y balader. Mentalement, elle visualisa l’infini rectiligne du bois tendre et dur à la fois, sa peinture grise doucement émoussée par le sable fin que le vent saupoudrait à sa surface, comme autant de poussières de mer. Paupières closes, elle se concentra sur la résonance sourde de son pas rapide. Une langue de sable, le bois, un léger tapis de sable à nouveau…
Et puis, la chaleur du soleil dans son dos. Le soleil, enfin. Pour un vrai premier beau jour d’avril. Il lui manquait tellement depuis qu’elle était arrivée à Deauville, six mois auparavant.
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– Quel âge à ton avis ? Il me paraît jeune…
– Très jeune. Je dirais la petite vingtaine. Dix-neuf, vingt ans, guère plus. Pas bien nourri ces derniers temps, mais avec une musculature fine et sportive. La peau bronzée, mate. Un beau brun.
– Pourquoi tu dis un beau brun ? Pas de tête.
– Une impression…
– Daniel, je ne te demande pas des impressions, mais des faits. Quoi d’autre ?
Daniel se dit qu’il ne fallait pas dépasser les limites de la blague.
– Donc, il est très brun et il est circoncis. Ce n’est pas une pratique courante par chez nous. Et je ne vois pas de pathologie qui expliquerait une circoncision chez lui. Donc plutôt une pratique rituelle, comme chez les Juifs ou les Musulmans.
– On ne dit pas rituelle, mais religieuse, rectifia Hadija, mal à l’aise avec ses derniers commentaires, Neuville tenant le sexe de l’homme entre deux doigts gantés. C’est tout ?
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– Vous avez quel âge ? continua-t-il. Vous êtes étudiants ?
Nizar était surpris par le ton calme, voire bienveillant de l’officier. Une raison de plus pour s’en méfier.
– J’ai vingt et un ans, et mon frère dix-sept. Il est encore au lycée. Moi, je suis étudiant en architecture.
– Tu es en archi ? s’enthousiasma l’homme en treillis. Comme moi. Je suis architecte dans le civil. Allah m’a appelé pour construire sa maison, et je dois bâtir son plus beau palais. J’ai besoin de garçons comme vous pour m’aider. Tu vois le groupe près du feu, là-bas ? Tu vas y aller avec ton frère. Je crois qu’ils ont encore du mouton. Avec un peu de chance, vous mangerez à votre faim ce soir. Ensuite, vous vous reposerez. Demain matin, une longue journée commencera pour vous.
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