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Citations sur L’initiateur de la naissance sans violence (3)

À Paris, au 50 de la rue Vaneau, j’étais l’élève zélé de Mahesh
(Shri Mahalingappa Ghatradyal Mahesh), un Hindou originaire de la région de Mysore. J’allais chez lui deux fois par semaine pendant trois ans, à sept heures du matin. Autant dire aux aurores pour moi. Le yoga prenait le relais de ma psychanalyse terminée depuis quelque temps, bien que celle-ci ne se termine jamais puisque c’est un cheminement intérieur sans fin.
Mahesh et moi nous étions liés d’amitié à l’occasion de la
projection de mon premier film, déjà abondamment diffusé, dans la salle parisienne Adyar, du nom d’un faubourg de Madras qui était le lieu de résidence de personnalités influentes comme Jiddu Krishnamurti et Rukmini Devi à l’époque où la ville se posait en capitale des études spirituelles et des arts traditionnels. Notre soirée cinématographique connut une forte affluence. Très jeune, il s’était voué à répandre le yoga dans un Occident qui en ignorait presque tout. Il l’enseignait avec assiduité, rigueur
et un désintéressement forçant l’admiration. Mon estime lui
est acquis, mon affection de même, et je suis aujourd’hui navré de l’avoir involontairement peiné, peut-être blessé, en publiant un livre sur le yoga non pas à ses côtés mais en compagnie d’un compatriote à lui : B.K.S. Iyengar, de Poona, que j’avais rencontré lors de mon troisième séjour en Inde. Non que j’estimais l’un supérieur à l’autre. C’était un simple concours de circonstances.
À l’instar de la danse bharata natyam de Savitry, les disciplines enseignées étaient finalement des exercices visant à faire de nous des êtres de mieux en mieux intégrés, autrement dit réaliser en soi-même l’unification de ces pièces détachées dont nous sommes à notre insu composés. Transformer peu à peu notre désordre inné
en harmonie.
Cet ordre désirable je l’ai mieux perçu chez Mahesh, avec
une acuité particulière. Peut-être parce que dans sa manière
d’inculquer son art on percevait à quel point, en raison d’une
logique ou d’une nécessité interne, chacune des postures découlait obligatoirement de la précédente et commandait l’arrivée de la suivante. Faute de la perception de cet ordre tout n’aurait été qu’acrobaties. Leur enchaînement correspondait aux « perles d’un collier », expression récurrente en Inde. Un même fil secret les relie.
Le merveilleux dans l’enseignement de Mahesh était justement sa façon d’élaborer une succession de poses d’après un rythme d’une extrême précision, et parallèlement, très secret. Sa respiration – autre élément capital de cette filière – différait entièrement de celle préconisée par Iyengar. Nul autre que lui ne m’a inculqué une si admirable technique du souffle.
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Un matin de printemps à Channa, avant mon entretien habituel, je me promène dans les champs autour de l’ashram, la brise est douce, le riz éclate de verdeur, quand j’aperçois à quelque distance une chèvre apparemment mal en point, blessée par un chien ou avec une patte cassée. M’approchant, je constate l’abdomen énorme de l’animal en passe de mettre bas et c’est de toute évidence une rude
besogne. Mon sang de médecin ne fait qu’un tour et je m’empresse de lui porter secours :
– Permettez-moi de me présenter : Docteur Leboyer, de la
Faculté de médecine de Paris. C’est le ciel qui m’envoie pour ...
La vérité me saute à la figure car la chèvre n’a absolument pas besoin de docteur. Pour ne pas l’apeurer je m’éloigne. Son instinct lui avait dicté de se choisir un coin à l’écart afin d’affronter l’épreuve de la naissance, semée d’embûches pour les bêtes comme pour les humains. J’ai tiré ce jour-là une première grande leçon : éviter de me mêler de ce qui ne me regarde pas : not to meddle, comme on dit en anglais. Ne pas interférer, ne pas déranger, ni être indiscret.
La chèvre me donna une deuxième leçon. À la regarder j’en ai plus appris sur le pranayama, la discipline du souffle en yoga, qu’avec le plus doué des yogis. Je restais fasciné à suivre les mouvements de la tête dont elle accompagnait chaque respiration. Chose essentielle : le caprin était si évidemment capable d’accoucher sans moi que j’ai dû reconnaître que j’avais pendant toutes ces années volé aux
femmes leur accouchement.
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Le plus grand des bonheurs, la plus intense des jouissances dans l’amour, la sexualité, devient le pire des supplices si au lieu d’être reçu et accepté, si au lieu que la femme s’ouvre, s’offre à lui, il lui est imposé, arraché de force avec toute la violence, la férocité ... d’un viol.
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