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EAN : 9782383570257
336 pages
L'originel Charles Antoni (13/03/2023)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Notre peur ainsi que maints autres troubles psychiques s’enracineraient dans la violence subie à notre naissance et refoulée dans l’inconscient. Par son approche de la naissance sans violence, Frédérick Leboyer, obstétricien hors pair, a milité pour une véritable prise de conscience au sujet de ce moment fondateur de notre vie.
En quête inlassable de spiritualité, de poésie et d’aventures, l’auteur a cheminé auprès de grands maîtres tels que Swami Prajnanpad ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Reçue grâce à l'opération Masse Critique (merci Babelio et les Editions l'Originel !), cette autobiographie de Frédérick Leboyer m'a tout de suite attirée : d'une part pour le côté autobiographique que je trouve toujours d'une grande richesse ; d'autre part pour la personne, le nom de Frédérick Leboyer étant pour moi lié à une révolution dans la façon de pratiquer les accouchements et de considérer le bébé comme une personne, sans que j'en sache beaucoup à son sujet.

La préface de Matthieu Ricard m'a rendue très curieuse de commencer ma lecture et je dois dire que je n'ai pas été déçue. J'ai vécu cette lecture comme une aventure à part entière, passant par des émotions variées, parfois diamétralement opposée : la magie des mots et de leur puissance d'évocation, lorsqu'ils sont habilement employés !

La première chose qui me vient à l'esprit, alors que j'achève ma lecture, c'est la finesse du style, les qualités littéraires de Frédérick Leboyer, ce qui rend la lecture plaisante. Parfois, certaines formules un peu relâchées m'ont paru un peu dénoter avec le reste du texte, mais c'est aussi ce qui fait l'humanité du récit, ce n'est pas trop "parfait".

J'ai parfois aussi un peu décroché lorsque l'auteur partait dans des "envolées lyriques", comme vers la fin lorsqu'ils disserte sur les religions. J'ai été, à certains moments, un peu choquée ou en désaccord avec le point de vue de l'homme, essentiellement quand il énonçait des généralités et "vérités" qui n'étaient que son avis mais un peu trop péremptoires (au sujet de la psychanalyse, par exemple).

J'ai été assez choquée par la virulence des propos dans le chapitre consacré à Michel Odent. Si j'ai trouvé les propos étayés et donc compréhensibles en me plaçant du point de vue de Frédérick Leboyer, j'ai trouvé l'ensemble très (trop) virulent. Cela me donnerait envie d'avoir la version des faits de Michel Odent.

Bien souvent, j'ai eu l'impression de lire un homme assez imbu de sa personne, bien qu'il s'en défende et se considère humble. Néanmoins, avec toutes les aventures qu'il a vécues, la renommée qu'il a connue (mais peut-être un manque de reconnaissance de ses pairs tant il était en décalage avec ce qui se pratiquait à l'époque), je peux concevoir que cela donne une haute estime de soi-même.

J'ai été transportée en lisant les récits incroyables des voyages notamment en Inde, en découvrant toutes les personnes célèbres qu'il a pu côtoyer. J'ai lu avec grand intérêt les passages évoquant sa rencontre et ses relations avec Arnaud Desjardins, le désintérêt initial puis la révélation d'un chemin spirituel, avec des maîtres renommés et en particulier Swami Prajnanpad. J'ai trouvé particulièrement intéressant l'explication des moments de prises de conscience personnels amenant des changements professionnels (le moment où, au contact de son maître spirituel et du fait de ses échanges avec lui, il change sa façon d'aborder les accouchements, arrête d'endormir les femmes au chloroforme... Ou bien après encore, quand il découvre les vertus du chant et s'intéresse aux moyens d'accompagner les femmes dans leur accouchement pour qu'elles puissent vivre pleinement leur accouchement dans la joie - et non pour qu'elles ne sentent rien, comme il pensait que c'était le mieux auparavant).

J'ai du mal à mettre en mots toute la puissance de ce que j'ai lu et l'effet que cela m'a fait. Car si j'ai évoqué plus hauts quelques bémols (autosatisfaction un peu trop prononcée, tendance à la critique un peu virulente), j'ai été enchantée de ma lecture tant j'ai été captivée et grandement émue.

Alors que j'avais commencé à me faire une image de Frédérick Leboyer relativement peu sympathique, les vingt dernières pages ont complètement modifié ma façon de le voir en apportant des éclairages fondamentaux. Sans dévoiler ce que contiennent ces pages, leur lecture a suscité chez moi beaucoup d'empathie, de compassion et peut-être des clés pour comprendre le côté un peu vaniteux que je trouvais chez cet homme en lisant ses mots. Certains comportements excessifs cachent bien souvent de grandes souffrances, et en lisant les dernières pages, j'ai revu mon jugement un peu sévère...

Une autobiographie très intéressante, dont je recommande la lecture et que je vais m'empresser de prêter à une amie qui l'attend avec impatience !
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Instructrice en massage pour bébé, Frédérick Leboyer est un nom que j'ai souvent entendu et que j'entends encore beaucoup notamment pour tout ce qu'il a fait autour de la naissance sans violence, du bain, du massage… J'étais donc très curieuse de découvrir son autobiographie.
Dès les premières pages, j'ai été très surprise par le ton adopté par l'auteur qui semble très imbu de sa personne mais aussi par les jugements et les certitudes qu'il émet. J'ai d'ailleurs trouvé qu'il était dur avec les sages-femmes et Michel Odent qui en prend pour son grade.
A côté de çà, il est très intéressant de comprendre comment il a opéré un changement total dans sa manière de pratiquer, ainsi que son ouverture progressive à la spiritualité qui l'a accompagné sur la « deuxième » partie de sa vie.
Intéressant mais pas indispensable.
A mon sens, son livre et son film Shantala ainsi que son ouvrage sur la naissance sans violence sont, eux, nécessaires.
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Le livre est en soi bien écrit, fluide et agréable à lire.
Cependant, je l'ai trouvé un peu ésotérique pour moi.
Je remercie Babelio et les éditeurs de L'Originel de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de Masse Critique

Je trouvais novateur de lire quelque chose sur un tel sujet que la naissance, d'un point de hue on ke peut plus près et détaillé. Cependant, ce livre restant une autobiographie, on s'éloigne parfois de cet univers pour aller dans la quête de soi de l'auteur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À Paris, au 50 de la rue Vaneau, j’étais l’élève zélé de Mahesh
(Shri Mahalingappa Ghatradyal Mahesh), un Hindou originaire de la région de Mysore. J’allais chez lui deux fois par semaine pendant trois ans, à sept heures du matin. Autant dire aux aurores pour moi. Le yoga prenait le relais de ma psychanalyse terminée depuis quelque temps, bien que celle-ci ne se termine jamais puisque c’est un cheminement intérieur sans fin.
Mahesh et moi nous étions liés d’amitié à l’occasion de la
projection de mon premier film, déjà abondamment diffusé, dans la salle parisienne Adyar, du nom d’un faubourg de Madras qui était le lieu de résidence de personnalités influentes comme Jiddu Krishnamurti et Rukmini Devi à l’époque où la ville se posait en capitale des études spirituelles et des arts traditionnels. Notre soirée cinématographique connut une forte affluence. Très jeune, il s’était voué à répandre le yoga dans un Occident qui en ignorait presque tout. Il l’enseignait avec assiduité, rigueur
et un désintéressement forçant l’admiration. Mon estime lui
est acquis, mon affection de même, et je suis aujourd’hui navré de l’avoir involontairement peiné, peut-être blessé, en publiant un livre sur le yoga non pas à ses côtés mais en compagnie d’un compatriote à lui : B.K.S. Iyengar, de Poona, que j’avais rencontré lors de mon troisième séjour en Inde. Non que j’estimais l’un supérieur à l’autre. C’était un simple concours de circonstances.
À l’instar de la danse bharata natyam de Savitry, les disciplines enseignées étaient finalement des exercices visant à faire de nous des êtres de mieux en mieux intégrés, autrement dit réaliser en soi-même l’unification de ces pièces détachées dont nous sommes à notre insu composés. Transformer peu à peu notre désordre inné
en harmonie.
Cet ordre désirable je l’ai mieux perçu chez Mahesh, avec
une acuité particulière. Peut-être parce que dans sa manière
d’inculquer son art on percevait à quel point, en raison d’une
logique ou d’une nécessité interne, chacune des postures découlait obligatoirement de la précédente et commandait l’arrivée de la suivante. Faute de la perception de cet ordre tout n’aurait été qu’acrobaties. Leur enchaînement correspondait aux « perles d’un collier », expression récurrente en Inde. Un même fil secret les relie.
Le merveilleux dans l’enseignement de Mahesh était justement sa façon d’élaborer une succession de poses d’après un rythme d’une extrême précision, et parallèlement, très secret. Sa respiration – autre élément capital de cette filière – différait entièrement de celle préconisée par Iyengar. Nul autre que lui ne m’a inculqué une si admirable technique du souffle.
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Un matin de printemps à Channa, avant mon entretien habituel, je me promène dans les champs autour de l’ashram, la brise est douce, le riz éclate de verdeur, quand j’aperçois à quelque distance une chèvre apparemment mal en point, blessée par un chien ou avec une patte cassée. M’approchant, je constate l’abdomen énorme de l’animal en passe de mettre bas et c’est de toute évidence une rude
besogne. Mon sang de médecin ne fait qu’un tour et je m’empresse de lui porter secours :
– Permettez-moi de me présenter : Docteur Leboyer, de la
Faculté de médecine de Paris. C’est le ciel qui m’envoie pour ...
La vérité me saute à la figure car la chèvre n’a absolument pas besoin de docteur. Pour ne pas l’apeurer je m’éloigne. Son instinct lui avait dicté de se choisir un coin à l’écart afin d’affronter l’épreuve de la naissance, semée d’embûches pour les bêtes comme pour les humains. J’ai tiré ce jour-là une première grande leçon : éviter de me mêler de ce qui ne me regarde pas : not to meddle, comme on dit en anglais. Ne pas interférer, ne pas déranger, ni être indiscret.
La chèvre me donna une deuxième leçon. À la regarder j’en ai plus appris sur le pranayama, la discipline du souffle en yoga, qu’avec le plus doué des yogis. Je restais fasciné à suivre les mouvements de la tête dont elle accompagnait chaque respiration. Chose essentielle : le caprin était si évidemment capable d’accoucher sans moi que j’ai dû reconnaître que j’avais pendant toutes ces années volé aux
femmes leur accouchement.
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Le plus grand des bonheurs, la plus intense des jouissances dans l’amour, la sexualité, devient le pire des supplices si au lieu d’être reçu et accepté, si au lieu que la femme s’ouvre, s’offre à lui, il lui est imposé, arraché de force avec toute la violence, la férocité ... d’un viol.
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Naissance sans violence - Frédérick Leboyer
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