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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Afghanistan : janvier 2013 :
Une embuscade :
Vincent Castillo caporal-chef et Willy son pote sous les rafales des tireurs et d'un canon Famas...
L'armée française se retire et rapatrie ses soldats en France, mais Willy est grièvement blessé, il est hospitalisé à Marseille, Vincent est sous neuroleptiques !
Les 2 amis avaient rêvé d'acheter un food-truck pour sillonner la Réunion pour Willy avec sa femme Marion et à la belle saison, Vincent aurait fait de même sur la Côte d'Azur ! Mais Willy est sur un fauteuil roulant et pourra peut-être utiliser à titre expérimental un exosquelette...
Vincent, faute de mieux décide de retourner chez son père mais il ne va pas reconnaître les lieux de son enfance ! En effet, Gilbert, son père a transformé son hôtel en foyer loué par l'Etat pour les migrants, son jeune frère Jordan achète des produits volés à Marseille, Denis tient en gérance une brasserie à la Grande Motte et son ami et interprète afghan Hamid les aide tout en faisant des petits trafics pour lui et pour les 2 frères ! Denis lui propose de travailler avec lui et sa copine Samira à la brasserie mais rapidement Vincent découvre que derrière ces trafics, ils ont organisé un commerce de ventes d'organes et que Leïla, afghane et son jeune fils sont séquestrés pour vendre le coeur du garçon à un homme riche ! Vincent va les faire échapper en Allemagne et, même si Leïla lui propose de rester avec eux, il repart !
Il avait espéré une nouvelle vie, loin de l'enfer de la guerre mais il en a rencontré un autre qui le dégoute !
Un polar noir, réaliste qui aborde les thèmes de la réinsertion difficile des traumatisés de guerre, celui de la crise des migrants et celui des trafics en tous genres pour faire du fric !
Deux balles pour décider avec une pièce de monnaie du sens d'une vie, ou 2 balles de kalach pour briser la vie d'un homme et le pousser au suicide !
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La collection de polars de l'éditeur Jigal recèle de nombreuses surprises. Ce récit fiévreux d'une rare noirceur en fait partie.

Vincent caporal-chef de l'armée française rentre à Marseille après dix ans de service. Son meilleur pote et frère d'arme, Willy, atteint par des tirs lors d'une embuscade, se bat désormais dans un hôpital militaire de la région contre la paralysie de ses membres inférieurs. Tous deux avaient rêvé d'ouvrir un food-truck. Projet compromis, même si Vincent s'accroche. Maintenant, le dernier espoir de Willy est un prototype d'exosquelette.
Ce retour est aussi l'occasion de revoir son père, gérant d'un hôtel miteux, qu'il loue à l'État pour y loger des migrants. Plus il y en a, plus l'argent rentre. Qu'importent les conditions de logement... Jordan, son jeune frère, achète des produits volés dans des containers du port de Marseille pour les revendre aux migrants, qui s'improvisent vendeurs ambulants. Denis, son aîné, semble avoir trouvé sa voie en dirigeant un restaurant à La Grande Motte. Plus Vincent redécouvre son univers – un passé qu'il avait enterré au fond de lui - plus il enchaîne les désillusions. Jusqu'à Hamid, son ami traducteur de l'armée française en Afghanistan, parvenu on se sait comment dans l'hôtel du paternel, et qui semble tremper dans tous les trafics...

Ce polar se fait de plus en plus glauque à chaque page. le retour du soldat, le destin fracassé de Willy, le paternel qui n'a jamais réussi quoique ce soit, même pas à élever ses gosses, les frérots qui magouillent… L'auteur reste assez froid dans la forme, mais son héros, malgré toute sa bonne volonté, empile les déconvenues. Gérard Lecas présente la face sombre d'un monde de profiteurs. Malheureusement, ce qu'il décrit existe certainement au moins en partie.
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Avec ce livre, j'ai découvert un nouvel auteur, Gérard Lecas à la plume fluide et vive.
Après une brève introduction sur l'horreur connue en Afghanistan par le personnage principal, Vincent Castillo, nous assistons à son retour, chez lui, à Marseille.
S'il est revenu en un seul morceau, contrairement à son frère d'armes, Willy, en chaise roulante, il est sous neuroleptiques, pour tenter de mettre fin à ses nombreux cauchemars, qui le laissent pas mal traumatisé.

Il retourne donc chez son père, gérant d'un hôtel, qui, entre deux, s'est transformé en foyer pour migrants et qui tombe en décrépitude.
S'il y retrouve une ancienne connaissance, Hamid, ami interprète en Afghanistan, il y retrouvent aussi ses frères qui trempent dans des affaires plus ou moins louches et qui ont bien changé.

Pris dans un brumeux engrenage dont il ne sait comment en sortir, Vincent connaîtra la dure réalité du traitement des anciens combattants et leur dure réinsertion, la crise des migrants, les trafics en tout genre et même d'organes...

Deux balles est un roman qui fait difficilement écho à notre société actuelle. Un malaise m'a accompagné pendant toute ma lecture où l'être humain était sans cesse monnayé au détriment de l'humanité en elle-même (l'homme soldat, la misère humaine utilisée pour faire le moindre profit, des gens prêts à vendre le peu qu'ils ont pour un boulot, des papiers, une reconnaissance, ...).

Un roman coup de poing dans le sens où Vincent quitte un cauchemar, déjà bien abîmé, pour plonger dans un autre dans un univers qui devait le réconforter.

Deux balles est un court roman noir qui vous percutera par la réalité de son propos actuel, vous plongera dans le sordide et vous essorera par son inhumanité. L'horreur n'étant pas où on s'attendrait à la trouver.

Une courte lecture, efficace et qui fait réfléchir et une belle découverte d'auteur que je vous recommande.
Lien : http://aufildesevasionslivre..
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Ce roman d'actualité relate le retour à la vie civile de Vincent, jeune soldat engagé en Afghanistan. Après une proposition de renouvellement de son contrat, il décide d'abandonner l'armée pour rejoindre sa famille, à Marseille. Et fonder une entreprise avec Willy, son frère d'armes, qui est grièvement mutilé au retour de la guerre.
A Marseille, Vincent va retrouver l'hôtel de son père rempli de migrants. Dont Hamid, un ancien frère d'armes afghan. Vincent va se trouver mêlé, malgré lui, à la crise des migrants et à divers trafics.
J'ai dévoré ce roman, passionnant et très réaliste. Très profond et juste, il nous apprend également des choses ignorées sur la condition des migrants clandestins.
Je remercie les éditions Jigal de cette enrichissante découverte lors d'une opération Masse critique.



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Deux balles de Gérard Lucas

Chronique de Bruno Delaroque

Ce roman commence brutalement avec une plongée au coeur du conflit afghan en 2013, et il se poursuit avec un bruit lancinant et strident comme une clé ou une pointe acérée qui raye une carrosserie de voiture sur toute sa longueur.

C'est la vie de deux frères d'armes français, Vincent et Willy, envoyés en Afghanistan pour faire la sale boulot. Horreurs de la guerre, crues et brutales ; on part en mission, on arrive sur place, et puis d'un seul coup, on est mort ou handicapé !

Deux balles de kalachs pour cueillir ou détruire une vie, une pièce de deux balles lancée pour jouer à pile ou face, et décider du sens d'une vie. Mauvais Karma ou mauvaise pioche, la vie ou ce qu'il va en rester tout simplement.

Idiotie d'un conflit qui n'est pas le nôtre : « Tout ça pour en arriver là » peut-on lire page 13, et perte des repères une fois rentrés à la maison. Pour certains le martyre continue et entre anxiolytiques ou rééducations, Willy et Vincent ne sont plus que des ombres et des morts en sursis.

Le retour dans la famille peut être compliqué, surtout pour Vincent qui découvre que ses frères ont grandi et pas forcément pris le bon chemin avec la bénédiction d'un père, tenancier d'un hôtel miteux, plus borgne que trois étoiles, et qui héberge maintenant des migrants.

Enfin héberger est un bien grand mot, entassement serait plus adéquat.

Vincent et Willy avait pour projet d'acheter un food-truck et sillonner la côte pendant l'été. Ils en sont loin pour l'instant, et surtout loin de se douter qu'une nouvelle vie ne s'achète pas comme ça.

Syndrome post-traumatique profond, et fuite en avant, c'est surtout ça qui les attend. Retrouver Hamid, l'interprète afghan logé à l'hôtel du père, n'offrira que bien peu de réconfort. Parce que le mal est là, au coeur des esprits et de la douleur, au coeur de ces hommes qui prospèrent sur les crises migratoires. Partout où la misère s'installe, il y a toujours des prédateurs et des gens prêts à se faire du fric les uns sur les autres.

Humanité puante et dégradante, Gérard Lecas démonte et démontre bien les rouages putrides des laissés pour compte, exilés en errance croyant fuir l'enfer pour l'eldorado. Quelques traces de réconfort quand même avec les beaux yeux de Leila ou les courbes voluptueuses de Samira ; et un soleil de plomb marseillais, comme pour rappeler que l'Afghanistan est toujours là.

Les vrais frères ne sont pas forcément les frères de sang et Vincent agit surtout en réactions aux événements plus que par choix mûrement réfléchi. C'est une dérobade en avant permanente à l'issue plus qu'incertaine qui laisse bien peu d'espoir.

Quel magnifique récit, court et crispant pour nos héros, mais écrit avec force, détermination et des mots qui sonnent justes.

Ce n'est pas un énième récit sur le retour d'Afghanistan, c'est une histoire sombre d'hommes, de frères, et de vies qui filent et se défilent pour les uns comme pour les autres.



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