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La collection de polars de l'éditeur Jigal recèle de nombreuses surprises. Ce récit fiévreux d'une rare noirceur en fait partie.

Vincent caporal-chef de l'armée française rentre à Marseille après dix ans de service. Son meilleur pote et frère d'arme, Willy, atteint par des tirs lors d'une embuscade, se bat désormais dans un hôpital militaire de la région contre la paralysie de ses membres inférieurs. Tous deux avaient rêvé d'ouvrir un food-truck. Projet compromis, même si Vincent s'accroche. Maintenant, le dernier espoir de Willy est un prototype d'exosquelette.
Ce retour est aussi l'occasion de revoir son père, gérant d'un hôtel miteux, qu'il loue à l'État pour y loger des migrants. Plus il y en a, plus l'argent rentre. Qu'importent les conditions de logement... Jordan, son jeune frère, achète des produits volés dans des containers du port de Marseille pour les revendre aux migrants, qui s'improvisent vendeurs ambulants. Denis, son aîné, semble avoir trouvé sa voie en dirigeant un restaurant à La Grande Motte. Plus Vincent redécouvre son univers – un passé qu'il avait enterré au fond de lui - plus il enchaîne les désillusions. Jusqu'à Hamid, son ami traducteur de l'armée française en Afghanistan, parvenu on se sait comment dans l'hôtel du paternel, et qui semble tremper dans tous les trafics...

Ce polar se fait de plus en plus glauque à chaque page. le retour du soldat, le destin fracassé de Willy, le paternel qui n'a jamais réussi quoique ce soit, même pas à élever ses gosses, les frérots qui magouillent… L'auteur reste assez froid dans la forme, mais son héros, malgré toute sa bonne volonté, empile les déconvenues. Gérard Lecas présente la face sombre d'un monde de profiteurs. Malheureusement, ce qu'il décrit existe certainement au moins en partie.
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Afghanistan : janvier 2013 :
Une embuscade :
Vincent Castillo caporal-chef et Willy son pote sous les rafales des tireurs et d'un canon Famas...
L'armée française se retire et rapatrie ses soldats en France, mais Willy est grièvement blessé, il est hospitalisé à Marseille, Vincent est sous neuroleptiques !
Les 2 amis avaient rêvé d'acheter un food-truck pour sillonner la Réunion pour Willy avec sa femme Marion et à la belle saison, Vincent aurait fait de même sur la Côte d'Azur ! Mais Willy est sur un fauteuil roulant et pourra peut-être utiliser à titre expérimental un exosquelette...
Vincent, faute de mieux décide de retourner chez son père mais il ne va pas reconnaître les lieux de son enfance ! En effet, Gilbert, son père a transformé son hôtel en foyer loué par l'Etat pour les migrants, son jeune frère Jordan achète des produits volés à Marseille, Denis tient en gérance une brasserie à la Grande Motte et son ami et interprète afghan Hamid les aide tout en faisant des petits trafics pour lui et pour les 2 frères ! Denis lui propose de travailler avec lui et sa copine Samira à la brasserie mais rapidement Vincent découvre que derrière ces trafics, ils ont organisé un commerce de ventes d'organes et que Leïla, afghane et son jeune fils sont séquestrés pour vendre le coeur du garçon à un homme riche ! Vincent va les faire échapper en Allemagne et, même si Leïla lui propose de rester avec eux, il repart !
Il avait espéré une nouvelle vie, loin de l'enfer de la guerre mais il en a rencontré un autre qui le dégoute !
Un polar noir, réaliste qui aborde les thèmes de la réinsertion difficile des traumatisés de guerre, celui de la crise des migrants et celui des trafics en tous genres pour faire du fric !
Deux balles pour décider avec une pièce de monnaie du sens d'une vie, ou 2 balles de kalach pour briser la vie d'un homme et le pousser au suicide !
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Tout commence en Afghanistan où notre héros, Vincent est engagé dans l'armée française. Il participe à une attaque qui va mal se terminer puisque son ami Willy est grièvement blessé. Celui-ci est rapatrié à Marseille où Vincent, lui, reprend contact avec sa famille où il va être projeté dans une réalité presque aussi dure et absurde que la guerre. Son père est propriétaire d'un hôtel minable transformé en lieu d'accueil de migrants. Il y vit cloîtré dans sa loge complètement replié sur lui-même , fuyant depuis longtemps toute responsabilité.Quant à ses frères, propriétaires d'un café/restaurant, ils complètent leurs revenus grâce à divers trafics . Ils vont vouloir l'associer à leurs malversations.Le traumatisme de la guerre ne va pas faciliter le retour à la vie civile de nos deux combattants.Sous prétexte de parler d'un sujet à la mode, les réfugiés, l'auteur nous livre un roman noir dans lequel on peut regretter certains clichés . le livre peut manquer d'intérêt et les intrigues ne sont pas toujours crédibles. le livre peut se lire rapidement mais il ne mérite pas forcément le détour.
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Vincent et Willy sont frères d'armes et ont combattu en Afghanistan. Ils en sont revenus mais ont été touchés différemment. Tous les 2 ont été marqués psychologiquement mais Willy physiquement aussi. Ce dernier n'a plus l'usage de ses jambes, tandis que Vincent est sous anxiolytiques.
De retour à Marseille, ville natale de Vincent et où Willy fait sa rééducation proche de là, Vincent va revoir sa famille : ses frères Jordan et Denis et son père, propriétaire d'un hôtel accueillant des migrants. Là-bas il va retrouver Hamid, qu'il a rencontré en Afghanistan.

Deux balles, c'est ce qui a coûté les jambes à Willy. C'est aussi cette pièce de monnaie avec laquelle on joue à pile ou face et qui parfois anéanti certains destins.
Ce roman très noir et très actuel traite de différents thèmes : la trahison, les magouilles mais aussi de la fratrie au sens large du terme. Celle du sang comme Vincent avec Jordan et Denis mais aussi celle que l'on se choisit, celle du coeur, comme Vincent avec Willy.
Ce roman traite aussi du syndrome du stress post-traumatique. Gérard Lecas nous parle de ces jeunes gens qui partent au front, parfois peu préparés, qui voient, vivent et subissent les pires horreurs et qui en reviennent marqués physiquement et/ou psychologiquement. Comment reprendre une vie « normale » après tout ça ? Est-ce vraiment possible ?
L'auteur revient aussi sur un thème actuel : la crise des migrants. Il parle de ces personnes qui fuient la guerre en espérant un avenir meilleur en Europe mais qui sont aussi parfois confrontés à tout aussi pire ici que chez eux. On se rend compte qu'ici la liberté a un prix, un coût certain et parfois celui de la vie.
Et puis l'argent, ce nerf de des guerres. L'argent que l'on veut facile quitte à transgresser la loi, celui qui veut promettre un avenir meilleur, celui qui peut amener à trahir aussi.

Un écrit tout en force et en puissance où l'on suit le destin de Vincent. Je ne peux que vous conseillez de vous plonger dans ce roman très juste et très réaliste
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Il est question de retour à la vie normale pour le Caporal-chef Castillo. Après plusieurs années passées dans l'armée, Vincent est de retour d'Afghanistan, nous sommes en juin 2013. Il ne rentre pas seul et son frère d'armes, Willy gravement blessé au combat est déjà à Marseille. Ils avaient pour projet de monter une petite affaire ensemble mais plus rien n'est sur. Vincent retrouve son père et ses deux frères, il ne les reconnait plus. Ils ont tellement changé et sont partis dans des combines et des trafics pas nets du tout. Un roman noir qui prend pied dans l'actualité avec la crise des migrants et des soldats français, pour qui revenir n'est pas aussi facile que ce qu'ils avaient imaginé. Entre misères humaines et trafics humains de tous genres, on ne perçoit que le côté sombre d'ne triste réalité. Vincent gère grâce aux antidépresseurs son SSPT, non diagnostiqué. Willy se résout à passer le reste de sa vie sur chaise roulante et Hamid leur traducteur n'est peut-être pas celui qu'il semble être. On sombre encore plus profond dans le sordide quand on rencontre le personnage de Leila afghane réfugiée et son fils Ashmat. Un roman comme un coup de poing en pleine face, un roman percutant qui avec seulement 215 pages nous donne un condensé de la terrible réalité de cette crise des migrants qui ne fait que commencer. C'est fort bien écrit avec justesse et sans sombrer dans le pathos, une écriture qui tranche au plus près de l'os. L'auteur arrive à aborder des sujets rudes qui font partis des faits divers que l'on peut lire dans les quotidiens, sans compromission, sans exagération, lorsque la réalité dépasse la fiction. C'est douloureux et nous confronte aux aberrations des hommes en temps de guerre. Une lecture poignante et enrichissante qui ne peut qu'interpeller et faire réfléchir, un coup de coeur. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Avec ce livre, j'ai découvert un nouvel auteur, Gérard Lecas à la plume fluide et vive.
Après une brève introduction sur l'horreur connue en Afghanistan par le personnage principal, Vincent Castillo, nous assistons à son retour, chez lui, à Marseille.
S'il est revenu en un seul morceau, contrairement à son frère d'armes, Willy, en chaise roulante, il est sous neuroleptiques, pour tenter de mettre fin à ses nombreux cauchemars, qui le laissent pas mal traumatisé.

Il retourne donc chez son père, gérant d'un hôtel, qui, entre deux, s'est transformé en foyer pour migrants et qui tombe en décrépitude.
S'il y retrouve une ancienne connaissance, Hamid, ami interprète en Afghanistan, il y retrouvent aussi ses frères qui trempent dans des affaires plus ou moins louches et qui ont bien changé.

Pris dans un brumeux engrenage dont il ne sait comment en sortir, Vincent connaîtra la dure réalité du traitement des anciens combattants et leur dure réinsertion, la crise des migrants, les trafics en tout genre et même d'organes...

Deux balles est un roman qui fait difficilement écho à notre société actuelle. Un malaise m'a accompagné pendant toute ma lecture où l'être humain était sans cesse monnayé au détriment de l'humanité en elle-même (l'homme soldat, la misère humaine utilisée pour faire le moindre profit, des gens prêts à vendre le peu qu'ils ont pour un boulot, des papiers, une reconnaissance, ...).

Un roman coup de poing dans le sens où Vincent quitte un cauchemar, déjà bien abîmé, pour plonger dans un autre dans un univers qui devait le réconforter.

Deux balles est un court roman noir qui vous percutera par la réalité de son propos actuel, vous plongera dans le sordide et vous essorera par son inhumanité. L'horreur n'étant pas où on s'attendrait à la trouver.

Une courte lecture, efficace et qui fait réfléchir et une belle découverte d'auteur que je vous recommande.
Lien : http://aufildesevasionslivre..
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Ce roman d'actualité relate le retour à la vie civile de Vincent, jeune soldat engagé en Afghanistan. Après une proposition de renouvellement de son contrat, il décide d'abandonner l'armée pour rejoindre sa famille, à Marseille. Et fonder une entreprise avec Willy, son frère d'armes, qui est grièvement mutilé au retour de la guerre.
A Marseille, Vincent va retrouver l'hôtel de son père rempli de migrants. Dont Hamid, un ancien frère d'armes afghan. Vincent va se trouver mêlé, malgré lui, à la crise des migrants et à divers trafics.
J'ai dévoré ce roman, passionnant et très réaliste. Très profond et juste, il nous apprend également des choses ignorées sur la condition des migrants clandestins.
Je remercie les éditions Jigal de cette enrichissante découverte lors d'une opération Masse critique.



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Voilà un roman noir bien noir comme je les aime. Ancré dans la réalité et dans l'actualité. Syndrome post-traumatique, dur retour à la vie civile pour des hommes qui ont vécu l'horreur et dur retour particulièrement pour Vincent qui ne reconnaît plus ses frères devenus trafiquants ni son père, qui n'a certes jamais été une flèche mais qui a totalement baissé les bras.

Ce roman assez court, ramassé et dense se lit d'une traite. Il dit bien comment les soldats ont du mal à revenir à une vie normale après avoir vu et vécu des horreurs, même s'ils y sont préparés. Il dit aussi le malheur et la peur que vivent les migrants lorsqu'ils arrivent en France. Ils quittent tout pour ne pas perdre la vie et se retrouvent à vivre dans des conditions effroyables : conditions de vie sordides, trafics, rixes entre nationalités, prostitution, etc...

Un roman noir à lire et faire lire, un de ceux qui marquent tant dans les contextes que dans les personnages décrits. le premier chapitre débute ainsi :

"Il est presque midi quant il quitte l'Hôtel des Trois Continents. Pourquoi trois seulement, Vincent ne l'a jamais su et le gérant des lieux l'ignore également. Par contre, l'hôtelier se souvient de lui." (p.9)

Excellent de bout en bout.
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Deux balles de Gérard Lucas

Chronique de Bruno Delaroque

Ce roman commence brutalement avec une plongée au coeur du conflit afghan en 2013, et il se poursuit avec un bruit lancinant et strident comme une clé ou une pointe acérée qui raye une carrosserie de voiture sur toute sa longueur.

C'est la vie de deux frères d'armes français, Vincent et Willy, envoyés en Afghanistan pour faire la sale boulot. Horreurs de la guerre, crues et brutales ; on part en mission, on arrive sur place, et puis d'un seul coup, on est mort ou handicapé !

Deux balles de kalachs pour cueillir ou détruire une vie, une pièce de deux balles lancée pour jouer à pile ou face, et décider du sens d'une vie. Mauvais Karma ou mauvaise pioche, la vie ou ce qu'il va en rester tout simplement.

Idiotie d'un conflit qui n'est pas le nôtre : « Tout ça pour en arriver là » peut-on lire page 13, et perte des repères une fois rentrés à la maison. Pour certains le martyre continue et entre anxiolytiques ou rééducations, Willy et Vincent ne sont plus que des ombres et des morts en sursis.

Le retour dans la famille peut être compliqué, surtout pour Vincent qui découvre que ses frères ont grandi et pas forcément pris le bon chemin avec la bénédiction d'un père, tenancier d'un hôtel miteux, plus borgne que trois étoiles, et qui héberge maintenant des migrants.

Enfin héberger est un bien grand mot, entassement serait plus adéquat.

Vincent et Willy avait pour projet d'acheter un food-truck et sillonner la côte pendant l'été. Ils en sont loin pour l'instant, et surtout loin de se douter qu'une nouvelle vie ne s'achète pas comme ça.

Syndrome post-traumatique profond, et fuite en avant, c'est surtout ça qui les attend. Retrouver Hamid, l'interprète afghan logé à l'hôtel du père, n'offrira que bien peu de réconfort. Parce que le mal est là, au coeur des esprits et de la douleur, au coeur de ces hommes qui prospèrent sur les crises migratoires. Partout où la misère s'installe, il y a toujours des prédateurs et des gens prêts à se faire du fric les uns sur les autres.

Humanité puante et dégradante, Gérard Lecas démonte et démontre bien les rouages putrides des laissés pour compte, exilés en errance croyant fuir l'enfer pour l'eldorado. Quelques traces de réconfort quand même avec les beaux yeux de Leila ou les courbes voluptueuses de Samira ; et un soleil de plomb marseillais, comme pour rappeler que l'Afghanistan est toujours là.

Les vrais frères ne sont pas forcément les frères de sang et Vincent agit surtout en réactions aux événements plus que par choix mûrement réfléchi. C'est une dérobade en avant permanente à l'issue plus qu'incertaine qui laisse bien peu d'espoir.

Quel magnifique récit, court et crispant pour nos héros, mais écrit avec force, détermination et des mots qui sonnent justes.

Ce n'est pas un énième récit sur le retour d'Afghanistan, c'est une histoire sombre d'hommes, de frères, et de vies qui filent et se défilent pour les uns comme pour les autres.



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