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Critique de Carolivra


Il y a quelques années, j'avais lu et adoré Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur, chef-d'oeuvre de la littérature américaine. Une bonne fée, m'a offert la suite à Noël et autant dire que j'ai passé un excellent moment.

L'histoire prend place vingt ans après le premier roman. Jean-Louise dite « Scout » a bien grandi. Elle vit et étudie à New-York. Elle décide de rentrer une quinzaine de jours dans sa famille, en Alabama. Là-bas, elle retrouve son cher père et modèle Atticus, sa tante casse-pied Alexandra et son prétendant Henry dit « Hank ». Les retrouvailles se passent à merveille et Scout, au gré des jours, se souvient d'épisodes plus ou moins marquants de sa jeunesse. En point de mire, elle s'interroge quand même sur son possible mariage avec Hank qu'Atticus considère comme son fils. Mais un jour, Scout tombe sur une brochure anti-noirs chez son père. Elle comprend que beaucoup de choses ont changé et qu'elle va devoir s'affirmer.

Harper Lee ne m'a pas une seule fois déçue avec ce roman. J'ai d'abord adoré retrouver le personnage de Scout tellement attachant. C'est une jeune femme surprenante qui s'affirme et qui a des idées sur tout. Elle sort du lot dans sa petite ville natale. Là où toutes ses anciennes « amies » se sont mariées et se complaisent dans une existence morne, Scout a vécu. Elle étudie à New-York et ses études lui ont fait une tête bien pleine mais bien faite! C'est un plaisir de la voir juger ses contemporaines et de la voir si indépendante d'esprit et de corps! Ses réparties font mouche et j'ai vraiment adoré ce petit bout de femme qui affirme son caractère dans ses années 50 américaines.

Scout, à travers différentes anecdotes, nous fait revivre également ses souvenirs de gamine du temps où Jem, son frère, était encore en vie. J'ai adoré ces moments où elle évoque ses souvenirs d'enfant que ce soit lorsqu'elle jouait près de l'étang ou encore quand elle raconte son bal de promo pendant lequel elle perd son rembourrage de soutien-gorge!

Harper Lee décrit avec finesse la vie au milieu des années 50 dans cette petite ville perdue d'Alabama. Scout apparaît à la fois comme une habituée mais aussi une étrangère à la ville, elle qui vit si loin et qui s'est forgée de nouvelles idées. Mais le roman prend une dimension plus profonde alors que Scout se pose des questions sur sa vie sentimentale: elle va faire une découverte qui va bouleverser son existence et remettre en cause tout ce à quoi elle croyait jusque là!

Avec Va et Poste une sentinelle, Harper Lee fait naître la conscience de Scout. Ce roman est en réalité un roman d'apprentissage dans lequel Scout va devoir faire des choix. En toile de fond, Harper Lee développe l'épisode de la déségrégation des USA. Au Nord, les choses se sont fait plus rapidement, alors qu'au Sud, les États revendiquent encore la faiblesse de l'homme noir par rapport à l'homme blanc. Certains propos tenus par les personnages sont durs voire choquants mais hélas, bien réels pour l'époque. Pour Scout, c'est une désillusion. Elle va quitter définitivement le monde de l'enfance pour entrer dans celui des adultes. Scout découvre que dans sa ville (presque) rien n'a changé! Les Noirs sont toujours considérés comme des voleurs ou des fainéants. Scout va devoir abandonner son innocence et s'affirmer une nouvelle fois. Elle doit tuer l'enfant qui est en elle pour évoluer et grandir enfin!

Avec Va et poste une sentinelle, Harper Lee signe un grand roman d'apprentissage. A lire absolument!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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