Et la question que je me pose donc, que je vous pose à vous puisque c'est là qu'est tout le problème, c'est : comment savent-ils tout ça? A la base, j'entends. Parce que, soyons honnêtes : la Bible, on ne l'a pas écrite. Pas plus que tous les autres traités annexes, les manuels d'exorcisme et tout le tralala, les saisons additionnelles et les spin-off, non monsieur, non ! Mais il a bien fallu que quelqu'un vende la mèche, pas vrai ? Alors je pose la question : qui c'est, ce sale petit cafard, que je l'écrase à grands coups de pompe dans le derche ?
Tous ces gens accaparés par leurs lecteurs mp3 ou leurs téléphones, leurs journaux ou leur itinéraire sur le plan de métro affiché au mur, n'étaient finalement que des pantins à la recherche d'une échappatoire visuelle ou auditive, en tout cas émotionnelle. Et voilà qu'il était l'un d'entre eux, dévoré sans en avoir vraiment conscience par ce besoin de s'évader de la misère de ce monde si terne. Quelle fatalité.
Juste avant l'impact, Anthony pensa à un cornet de glace à trois boules, vanille-fraise-chocolat. A manger obligatoirement dans cet ordre.
Alors, pourquoi profitent-ils de la vie? reprit-elle. Parce qu'ils ne sont pas nous. Parce qu'ils n'auront jamais à se préoccuper d'autre chose que de leur propre sort. Parce que leur soi-disant médiocrité leur donne le droit d'être égoïstes. Le droit de voir ce monde tel qu'il est et non tel qu'ils voudraient qu'il soit. Et en fin de compte, c'est leur absence de pouvoir qui leur permet d'attendre tranquillement la fin du monde, alors que nous sommes assis là pour en débattre.
- L'archange de la Connaissance au secours de l'archange de la Mort ? Dit l'intéressé d'un air ravi. Voilà une situation que je ne manquerais pour rien au monde, Michel. Merci infiniment de m'offrir cette opportunité.
Falgen sourit. Uriel avait beaucoup de points communs avec D., par certains côtés.