Citations sur Montres enchantées (25)
C’est sur les ruines de mon cœur que repose le cimetière des heures perdues…
(Le cimetière des heures perdues - Pascaline Nolot)
Quelques cris d’effrois étouffés accompagnaient invariablement son entrée en scène. Car il y avait à chaque fois des passagers pour coller leur nez contre la vitre, perdus dans la contemplation de l’horizon, et se retrouver soudain « face à face » avec le monstre Gontran. Et même si nul n’ignorait désormais son inévitable venue, la rencontre restait aussi impressionnante que subite pour les non-initiés.
(La mécamonstruosité de Monsieur Helpiquet - Adeline Tosello)
Une larme perle entre ses cils, glisse le long de sa joue pour mourir sur son col en dentelle. Il se laisse aller contre le dossier de son fauteuil, oubliant de reprendre son récit. Derrière ses paupières closes, le film de sa vie se déroule implacablement…
(Pacte mécanique - Esther Brassac)
Chante pour moi ton sang que je bois…ton temps que je broie.
(Malvina Moonlore - Vincent Tassy)
Pas un son, pas une voix. Ces mots susurrés du bout des lèvres furent aussitôt happés par l’obscurité, cédant la place à ce bruit de fond étouffé que de légères vibrations accompagnaient. Où avaient donc disparu ses sœurs, son frère? Une vague d’effroi la submergea sans prévenir.
(Da Sidaniya Rossiia - Marianne Stern)
Elle relut ses documents et son discours. Elle adorait ces joutes verbales, où elle se dressait devant une assemblée indécise et devait convaincre, conquérir, susciter une émotion et une adhésion. Ses armes? Une intonation soudaine basse, une allitération, une envolée, une scansion précise des mots. Jamais encore elle n’avait manœuvré sur un tel champ de bataille, pourtant elle sut, avec une certitude absolue, que sa stratégie serait la bonne. Que ses paroles feraient germer les graines du doute chez son auditoire.
(L'agonie des aiguilles - Marine Sivan)
Nous courons vers notre déshumanisation, chantons, dansons, cabriolons vers notre propre destruction.
(Allergène - Hélène Duc)
Les commandes centrales d’un automate – ce qu’on appelle communément son cerveau – pourraient tout aussi bien marcher avec une pile ou une batterie, expliqua-t-il en reposant le toquant sur le bureau. D’ailleurs, les premiers automates de quatrième génération étaient à piles. Seulement les ingénieurs n’arrivaient pas à développer leurs réactions de façon satisfaisante ; ils obéissaient et reproduisaient les tâches qu’on leur demandait, mais ils étaient incapables de prendre des décisions seuls, de réfléchir, de reconnaître les individus ou même de s’attacher à leurs maîtres.
(Le Toquant - Clémence Godefroy)
La jeune fille titilla un nouveau cran, avide de faire cesser le supplice sans pour autant s’y résoudre. A quoi servait de fuir une heure ou deux de cette vie artificielle et inutile? Tôt ou tard, elle serait bien contrainte d’y revenir, de gré ou de force, alors autant essayer d’influer un tant soit peu sur les éléments qu’elle pouvait contrôler, avant qu’ils ne lui échappent.
(Comment meurent les fantômes - Sophie Dabat)
Laetitia s'enthousiasmait pour la moindre table d'argile, les débris d'une statue ou d'une amulette. Elle traînait littéralement Mullane qui affichait un ennui manifeste sitôt que la demoiselle avait le dos tourné. Il n'appréciait guère les musées, c'était un euphémisme, leur préférant de loin les courses d'autogires qui se tenaient tous les ans entre Londres et Brighton. Il y a néanmoins des sacrifices qu'il est de bon ton d'endurer.
(Et depuis, je compte les heures - Geoffrey Legrand)