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Critique de Erik_


Malheureusement, j'avais effectué cette lecture au plus mauvais moment car un troisième attentat particulièrement meurtrier avait encore secoué notre pays. le débat actuel est que reste-t-il de l'esprit du 11 janvier ? Pour rappel, après le premier attentat qui avait touché Charlie Hebdo ainsi que l'hyper cacher de la porte de Vincennes, il y a eu un rassemblement populaire regroupant 4 millions de personnes dans les rues pour dire non au terrorisme.

Il est vrai que lorsque l'auteur a commencé son oeuvre, cet esprit avait déjà quasiment disparu. Il était intéressant d'avoir une analyse sociologique voire psychologique de ce qu'a été ce phénomène qualifié d'oeuvre d'art par certains hommes politiques de droite. Il est vrai que dans mon esprit, je n'avais pas eu la même lecture de cet esprit du 11 janvier. Pour moi, cela signifiait l'union pour un temps de tous les partis politiques pour une cause commune. Visiblement, c'était plus que cela.

Je me rappelle avoir été le tout premier à venir intervenir exceptionnellement sur le forum pour annoncer la mort de Cabu avant que la nouvelle ne soit reprise dans un autre forum où les hommages des bédéphiles avaient alors afflués. J'avais été beaucoup marqué par cette disparition tragique parmi tant d'autres. Puis, il y a eu l'attentat manqué du Thalys en août 2015 et celui terrible du Bataclan du 13 Novembre 2015. Or, chacun semble avoir une lecture différente des événements.

Notre auteur nous explique dans ce qui semble être sa théorie que l'esprit du 11 janvier est né des fruits d'une coïncidence entre différents événements comme la sortie du livre de Michel Houellebecq le 7 janvier, la présence de cette policière qui s'est fait descendre aux abords de l'école juive ou de ce policier musulman ayant essayé d'arrêter les frères Kouachi.

Cet esprit consiste à ne pas céder à la peur et également à ne pas faire d'amalgame. Jusqu'à présent, on avait toujours respecté la minute de silence. Maintenant, même les syndicats perturbent au bruit des casseroles ce respect pour les morts. A Nice, un habitant s'est est pris à une dame de couleur en lui demandant de repartir là où elle était née ce à quoi, elle a répliqué qu'elle était née en France.

C'est l'esprit de la haine et de la vengeance qui a pris la place de l'esprit du 11 janvier. Je me rappelle de ces beaux discours qui sont d'ailleurs mise en avant dans la bd et qui consistaient à ne pas céder à la violence et à pardonner. Ce fut d'ailleurs la première une du journal satirique Charlie avec un prophète qui pleurait avec cette fameuse pancarte. Oui, comme le dit aussi justement l'auteur, c'est désormais pire qu'avant. le 11 janvier est mort.

Bon, il y a aussi un gros passage sur ce pigeon qui ne choisit pas le bon moment pour salir notre président bienaimé de la République. Je trouve que l'explication donnée est vraiment exagérée mais bon. Pour le reste, ce fut un exercice plutôt convaincant car cela m'a permis de connaître plus en profondeur ce qui faisait ce bel état d'esprit qui a aujourd'hui disparu et que j'aimerais bien qu'on retrouve.

Plus rien ne sera comme avant, c'est certain. Ces gens que nous avons accueilli ou qui sont nés sur notre territoire nous détestent réellement et n'hésitent pas à tuer des enfants ou égorger nos prêtres pour le prouver. Je peux comprendre que la colère gronde. Faut-il pour autant terroriser les terroristes ? Est-ce seulement possible dans une démocratie respectant les droits de l'homme ? Autant de réflexions qui sont posés par l'esprit du 11 janvier. le constat est sans appel : la paix est désormais menacée.

Alors, oui il faut lire cette oeuvre qui reste malheureusement d'actualité. Cela ne sera pas la joie que d'explorer les traumatismes profonds que les français ont subi. Il s'agit de donner un sens à tout cela. C'est parfois difficile. Serge Lehman y est arrivé avec brio en collectant certains faits au coeur de la tragédie nationale et en les transfigurant dans une dimension presque mythologique voire métaphysique. Cependant, je souligne également que cette bd garde une empreinte assez personnel ce qui la rend unique.
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