L'esprit du 11 janvier : Une enquête mythologique

Ce livre a été conçu au printemps 2015 pour garder une trace de l'esprit du 11 janvier, come on enregistre un phénomène atmosphérique très rare. Il a été écrit pendant l'été et dessiné dans la foulée ; Gess a rendu sa dernière planche le 12 novembre.

Le lendemain, le Stade de France, les terrasses des 10e et 11e arrondissements, le Bataclan étaient attaqués.

Les morts de novembre ne sont pas différents de ceux de janvier : ils incarnaient une même idée de la société et c'est pourquoi ils ont été pris pour cibles. Ils ont aussi suscité le même deuil collectif, les mêmes gestes d'entraide pouvant aller jusqu'au sacrifice, le même besoin de racheter le mal par l'humour et la beauté?.

Le même esprit.

En ce sens, ce livre est pour eux.

Été 2015. Six mois après les attentats contre Charlie hebdo et l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, il ne reste rien de l'Esprit du 11 janvier. À vrai dire, j'hésite même à employer l'expression tant elle est aujourd'hui perçue comme un slogan gouvernemental. On aurait pu croire que les politiques feraient un effort pour rester à la hauteur de l'événement (rien ne sera plus jamais comme avant, etc.). Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tout est comme avant. Tout est pire qu'avant. Le 11 janvier est mort. Sa vie posthume peut commencer.

Eté 2015.

Six mois après les attentats contre Charlie Hebdo et l'hyper Cacher de la porte de Vincennes, il ne reste rien de l'Esprit du 11 janvier. A vrai dire, j'hésite même à employer l'expression tant elle est aujourd'hui perçue comme un slogan gouvernemental. On aurait pu croire que les politiques feraient un effort pour rester à la hauteur de l'évènement ("Rien ne sera plus jamais comme avant", etc.) Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tout est comme avant. Tout est pire qu'avant. Le 11 janvier est mort.

Sa vie posthume peut commencer.

Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur.

Le besoin de certitude rationnelle est plus fort que tout.

Je sais bien que tout le monde n'était pas Charlie.

S'il y a vraiment une beauté à trouver derrière toute cette horreur, ce n'est pas le moment d'être postmoderne. Tu dois aller jusqu'au bout et dire ce que c'est.

Mais l'image d'un homme qui pleure et qui pardonne, c'est trop dangereux. Seul l'art peut révéler ainsi l'hypocrisie d'une époque et l'inversion de ses valeurs.

Une marche ne peut pas protéger la société contre des attentats, mais elle peut l'aider à faire corps et tenir bon. Elle peut consoler et donner du courage. - Michael Deacon

Je n'ai pas sauvé des juifs. J'ai sauvé des êtres humains. - Lassana Bathily