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EAN : 9782756076317
88 pages
Delcourt (06/01/2016)
3.36/5   21 notes
Résumé :
C'est à une rêverie que nous convient Serge Lehman et Gess dans ce retour sur les attentats qui ont frappé la France. Mais aussi une enquête sur les petits faits étranges qui ont scandé la tragédie : coïncidences, thèmes qui se répondent, personnages dédoublés, signes du ciel, etc. Les auteurs explorent, par jeu autant que par refus de céder au désespoir, la possibilité d'un miracle que personne n'aurait vu.
Que lire après L'esprit du 11 janvier : Une enquête mythologiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il est initialement paru en janvier 2016, soit un an après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Casher de la Porte de Vincennes. Il a été réalisé par Serge Lehman (scénario) et Gess (dessins). Cet ouvrage est en noir & blanc.

Serge Lehman est en train de passer ses vacances en Espagne, en août 2015, avec sa femme et sa fille. Il est installé face à la terrasse et il commence à écrire le livre que le lecteur est en train de lire. Il fait le constat de la disparition (ou de la mort) de l'Esprit du 11 janvier, estimant que cette circonstance permet d'en faire l'autopsie. Il précise d'entrée de jeu qu'il sait bien que tout le monde n'était pas Charlie. Il évoque ensuite l'expression de catholiques zombies utilisés par Emmanuel Todd (1951, historien et essayiste français), le sous-titre de son livre (sociologie d'une crise religieuse), et la fois précédente où l'Esprit a été invoqué de manière publique précédemment, par François Mitterrand (1916-1996). Il cite ensuite Jean-Marie Rouart (académicien, romancier, essayiste et chroniqueur français) parlant de la France comme principe, qui reste intacte, vierge inviolée. Viennent ensuite des formulations à connotation spirituelle prononcées par Jean-Pierre Raffarin (ex-Premier Ministre), Pierre Nora (historien), et également Bernad-Henri Lévy. Il décide alors de prendre l'expression de l'Esprit du 11 janvier au pied de la lettre, et de l'envisager sous l'angle d'un phénomène surnaturel, d'une manifestation relevant de la spiritualité.

Serge Lehman développe donc son propos dans l'axe religieux, avec d'autres déclarations allant dans ce sens, avec en plus la Une du numéro 1178 de Charlie Hebdo du 15 janvier 2015 et son message de pardon. Il cherche alors la période de vie de cet Esprit (du 11 janvier), situant le début de sa vie au 07 janvier 2015, la date de l'attentat commis contre la rédaction de Charlie Hebdo mais aussi la date de sortie du roman Soumission de Michel Houellebecq. le lecteur découvre alors les 9 chapitres de l'exposé : (1) le mage Houellebecq, (2) Ahmed Merabet (policier, brigade VTT du 11ème arrondissement, abattu à bout portant par les frères Kouachi), (3) Chapitre 3 : Clarissa Jean-Philippe (abattue par Amedy Coulibaly à Montrouge), (4) Lassana Bathily (le musulman fournissant une aide providentielle lors de l'attentat de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes), (5) le signe (une chiure de pigeon), (6) la beauté (la marche du 11 janvier assimilée à une oeuvre d'art), (7) la lumière (La Une de Luz, un acte bravoure qui touche au sacrifice), (8) le mage Houellebecq (deuxième partie), (9) insoumission (faut-il croire ?). L'auteur termine son exposé avec un épilogue et sa relation émotionnelle avec une belle maghrébine de 40 ans lors de la marche du 11 janvier.

Quelle étrange démarche, aussi indispensable et pertinente, que biaisée et sujette à caution. Serge Lehman est un auteur réputé de romans et bandes dessines. Il a déjà collaboré à plusieurs reprises avec Gess, par exemple pour les séries La Brigade Chimérique avec Fabrice Colin, et l'Oeil de la nuit. le lecteur éprouve donc un a priori favorable pour ce projet inhabituel et osé, porté par un éditeur sérieux, selon toute probabilité à l'opposé d'une suite d'élucubrations et de divagations. L'auteur établit clairement son hypothèse de départ : considérer l'Esprit comme une réalité spirituelle. du coup, le lecteur n'est pas trop surpris de découvrir que Lehman choisit les citations qui vont dans son sens et qu'il s'en sert pour tisser des liens nourrissant cette hypothèse de naissance d'une mythologie, même si sa durée de vie aura été des plus brèves. Gess se met au service d'un exercice de style très contraint. Il dessine avec un degré de finition entre l'esquisse et les traits de contours travaillés et lissés. Il doit représenter à de nombreuses reprises les bustes des individus réels cités, qu'il reproduit avec un degré de ressemblance variable, aidé par le fait qu'ils sont nommés explicitement dans les cellules de texte. En fonction des pages, il peut n'y avoir que des têtes en train de parler, avec de copieux phylactères contenant des citations dont les références sont données en fin d'ouvrage. Lorsque l'exposé s'éloigne de ces citations, Gess a parfois l'occasion de dessiner des choses plus variées. Dans une poignée de pages, l'artiste revient à une forme de bande dessinée plus classique, avec une séquence qui fait l'objet de plusieurs cases.

Cette bande dessinée comprend 80 pages. le lecteur se rend compte que la narration est assez dense, que Serge Lehman développe de nombreux points pour peindre sa vision spirituelle de l'Esprit du 11 janvier. Arrivé en page 69, l'exposé touche à sa fin et Serge Lehman appelle son éditeur chez Delcourt pour lui indiquer que son étude ne l'a mené à rien de probant, confirmant l'impression du lecteur. Ce dernier voit bien que l'auteur choisit ses citations avec soin, de telle sorte qu'elles viennent toutes étayer l'hypothèse de départ. Alors que l'auteur donne l'impression de jeter l'éponge, il se fait admonester par son éditeur qui lui dit que ce n'est pas le moment d'être postmoderne et que l'auteur doit aller au bout et dire ce que c'est que la beauté dont il a parlé. L'auteur s'exécute, et l'avis du lecteur change du tout au tout sur son exposé, y compris sur la partie graphique.

Lehman semble avoir cantonné Gess à un rôle des plus ingrats. L'artiste est juste bon à dessiner des visages pas si ressemblants, des images reprises dans des reportages, des dessins rapides mettant l'auteur en scène. À l'évidence, Gess sert à montrer tout ce que l'auteur Lehman n'a pas voulu écrire, toutes les descriptions laborieuses difficiles à rendre vivantes, toutes les présentations d'individus réels fastidieuses à rédiger, très faciles à représenter. Mais en page 9, le lecteur a la surprise de voir qu'un dessin de Gess va au-delà de son simple rôle de faire-valoir, en montrant l'esprit de tonton (F. Mitterrand) planant au-dessus de la foule, une séquence plus visuelle. Il est certain aussi que la copie de la couverture de Luz pour le numéro 1178 de Charlie Hebdo est plus parlante qu'une simple évocation en mots. le chapitre 6 ne fonctionne que grâce aux images, celui qui assimile la marche du 11 janvier à une oeuvre d'art. L'évocation du passage de Soumission (le roman d'Houellebecq) se déroulant à Rocamadour face à la Vierge Noire ne parle également que grâce aux dessins. Sous réserve d'être patient, le lecteur peut mieux prendre la mesure de l'apport de Gess à cet exposé, malgré une apparence qui peut paraître un peu négligée.

Mais qu'en est-il du point de vue développé par Serge Lehman ? Après avoir été rasséréné par la discussion entre Lehman et son éditeur, le lecteur se détend un peu et accepte d'entendre ce que lui l'auteur. Il admet facilement que sa présentation des faits rend honneur aux victimes que sont Ahmed Merabet, Clarissa Jean-Philippe. Il sourit quand la femme de Lehman lui fait observer que c'est un peu facile de dresser le portrait de Lassana Bathily en héros tellement cet homme s'est montré parfait. Mais Lehman pousse sa réflexion au-delà. À nouveau sa femme lui fait prendre conscience d'une autre évidence : Luz (Renald Luzier) est le vrai héros du récit. Lehman acquiesce mais sans diminuer en rien la valeur des autres, et la réaction de leurs proches, à commencer par Malek Merabet, le frère d'Ahmed. Il finit par mettre en avant l'une des qualités de l'Esprit du 11 janvier : le pardon. Mais il ne s'en tient pas là. le lecteur peut rester dubitatif de la référence à Cyril Lucas, maître de conférence en probabilités à l'université Paris-Diderot, consulté par le Petit Journal de Yann Barthès. Les observations mathématiques de Serge Lehman laissent à désirer car elles restent superficielles et ne sont pas convaincantes. Cependant cela lui permet de placer une remarque avec efficacité : le besoin de certitude rationnelle est plus fort que tout. le lecteur pense alors à la phrase attribuée à André Malraux : le vingt-et-unième siècle sera spirituel ou ne sera pas.

À plusieurs reprises, Serge Lehman emporte la conviction du lecteur avec des observations simples et d'une évidence lumineuse, pourtant rarement formulées avec une telle clarté. La synthèse des forces de la Une de Luz : à la fois défi et pardon, refus de céder et ouverture. L'impossibilité du pardon si Amedy Coulibaly avait pu appliquer son plan initial de tuer les enfants d'une école juive. Toujours sur la couverture de Luz : l'image d'un homme qui pleure et qui pardonne, c'est trop dangereux ; seul l'art peut révéler ainsi l'hypocrisie d'une époque et l'inversion de ses valeurs. Même s'il éprouve encore quelques réticences sur le déroulé de la réflexion de Lehman, il est touché par la générosité de son propos, par son regard lucide et par la justesse de sa sensibilité. du coup, il accepte d'entendre ce que l'auteur dit de l'accumulation de circonstances favorables face aux intentions des terroristes, face à leurs tueries ignobles, face à leur impact sur la conscience collective des français, le traumatisme psychique. le lecteur le plus cartésien aura bien du mal à réfuter la théorie de Serge Lehman, sans possibilité de la tourner en dérision.

Serge Lehman & Gess tiennent la promesse du titre de leur ouvrage : mener une enquête sur l'Esprit du 11 janvier, du point de vue mythologique. le lecteur grimace un peu en découvrant l'exposé très orienté dès le départ. Il nuance un peu son jugement de valeur du fait des observations perspicaces de Lehman qui ne reste pas en surface de son sujet, qui n'hésite pas à interroger la croyance que les français placent en leur république. Il découvre petit à petit que les dessins de Gess ne servent pas qu'à permettre au scénariste de s'économiser en n'écrivant pas les descriptions fastidieuses. Puis, aux trois quarts de l'exposé, il change complètement de point de vue en découvrant l'honnêteté intellectuelle de Lehman et l'effet cumulatif de ses arguments. Lehman parvient même à montrer en quoi sa mise en avant de Miche Houellebecq est pertinente et que la parution de son roman Soumission participe de cet Esprit, lui donne une perspective plus ouverte. On peut ne pas partager l'avis de Serge Lehman & Gess, mais arrivé à la fin il n'est plus possible de faire preuve de dédain ou de condescendance.
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Malheureusement, j'avais effectué cette lecture au plus mauvais moment car un troisième attentat particulièrement meurtrier avait encore secoué notre pays. le débat actuel est que reste-t-il de l'esprit du 11 janvier ? Pour rappel, après le premier attentat qui avait touché Charlie Hebdo ainsi que l'hyper cacher de la porte de Vincennes, il y a eu un rassemblement populaire regroupant 4 millions de personnes dans les rues pour dire non au terrorisme.

Il est vrai que lorsque l'auteur a commencé son oeuvre, cet esprit avait déjà quasiment disparu. Il était intéressant d'avoir une analyse sociologique voire psychologique de ce qu'a été ce phénomène qualifié d'oeuvre d'art par certains hommes politiques de droite. Il est vrai que dans mon esprit, je n'avais pas eu la même lecture de cet esprit du 11 janvier. Pour moi, cela signifiait l'union pour un temps de tous les partis politiques pour une cause commune. Visiblement, c'était plus que cela.

Je me rappelle avoir été le tout premier à venir intervenir exceptionnellement sur le forum pour annoncer la mort de Cabu avant que la nouvelle ne soit reprise dans un autre forum où les hommages des bédéphiles avaient alors afflués. J'avais été beaucoup marqué par cette disparition tragique parmi tant d'autres. Puis, il y a eu l'attentat manqué du Thalys en août 2015 et celui terrible du Bataclan du 13 Novembre 2015. Or, chacun semble avoir une lecture différente des événements.

Notre auteur nous explique dans ce qui semble être sa théorie que l'esprit du 11 janvier est né des fruits d'une coïncidence entre différents événements comme la sortie du livre de Michel Houellebecq le 7 janvier, la présence de cette policière qui s'est fait descendre aux abords de l'école juive ou de ce policier musulman ayant essayé d'arrêter les frères Kouachi.

Cet esprit consiste à ne pas céder à la peur et également à ne pas faire d'amalgame. Jusqu'à présent, on avait toujours respecté la minute de silence. Maintenant, même les syndicats perturbent au bruit des casseroles ce respect pour les morts. A Nice, un habitant s'est est pris à une dame de couleur en lui demandant de repartir là où elle était née ce à quoi, elle a répliqué qu'elle était née en France.

C'est l'esprit de la haine et de la vengeance qui a pris la place de l'esprit du 11 janvier. Je me rappelle de ces beaux discours qui sont d'ailleurs mise en avant dans la bd et qui consistaient à ne pas céder à la violence et à pardonner. Ce fut d'ailleurs la première une du journal satirique Charlie avec un prophète qui pleurait avec cette fameuse pancarte. Oui, comme le dit aussi justement l'auteur, c'est désormais pire qu'avant. le 11 janvier est mort.

Bon, il y a aussi un gros passage sur ce pigeon qui ne choisit pas le bon moment pour salir notre président bienaimé de la République. Je trouve que l'explication donnée est vraiment exagérée mais bon. Pour le reste, ce fut un exercice plutôt convaincant car cela m'a permis de connaître plus en profondeur ce qui faisait ce bel état d'esprit qui a aujourd'hui disparu et que j'aimerais bien qu'on retrouve.

Plus rien ne sera comme avant, c'est certain. Ces gens que nous avons accueilli ou qui sont nés sur notre territoire nous détestent réellement et n'hésitent pas à tuer des enfants ou égorger nos prêtres pour le prouver. Je peux comprendre que la colère gronde. Faut-il pour autant terroriser les terroristes ? Est-ce seulement possible dans une démocratie respectant les droits de l'homme ? Autant de réflexions qui sont posés par l'esprit du 11 janvier. le constat est sans appel : la paix est désormais menacée.

Alors, oui il faut lire cette oeuvre qui reste malheureusement d'actualité. Cela ne sera pas la joie que d'explorer les traumatismes profonds que les français ont subi. Il s'agit de donner un sens à tout cela. C'est parfois difficile. Serge Lehman y est arrivé avec brio en collectant certains faits au coeur de la tragédie nationale et en les transfigurant dans une dimension presque mythologique voire métaphysique. Cependant, je souligne également que cette bd garde une empreinte assez personnel ce qui la rend unique.
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Cette bande dessinée se déroule dans la pensée, la peau de Serge Lehman. A la suite des attentats de janvier 2015, un regroupement comme rarement la France en a connu s'est déroulé le 11 janvier. Un regroupement de tous les français, une manifestation pour la paix, des citoyens de toutes les religions, des toutes les catégories sociales, qui marchent ensemble. L'auteur revient sur cet événement et les signes avant-coureurs, ou plutôt les signes qui ont permis malgré et éviter encore pire, car le pire venait de se dérouler, mais l'auteur cherche et trouve que le pire aurait pu être pire.
Le récit est plutôt bien construit, et l'auteur revient régulièrement sur des événements, des déclarations, avec des explications claires parfois, honnêtes tout le temps, mais jamais sans apitoiement.
On y ressent beaucoup d'émotions dans ce récit, autant de la part de l'auteur, mais beaucoup dans les événements qui ont eu lieu et qui en nous reviennent en force. Ce livre est là comme un témoignage puissant de ce qui se déroula ces jours malheureux mais aussi lors de ces jours qui ont suivi et ont vu un peuple entier se lever et manifester, calme, sans heurt, pour une unique et même raison.
Personnellement, je retiens le sacrifice de cette policière mort pour les enfants de la France, et celui de cet employé étranger, qui avec une étrange et profonde abnégation aura sauvé lui aussi des citoyens français.
Un livre, une bande dessinée, bien réalisée, au graphisme en noir et blanc qui donne au récit encore plus de profondeur, pour s'éloigner de la couleur, et accentuer le noir de l'horreur et le blanc de la communauté et de la paix.
Un très bel hommage. 10/10.
Lien : https://lectureroman.wordpre..
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(NB971) A partir de la question de "l'Esprit", Serge Lehman revisite la semaine des attentats de janvier 2015 un par un y trouver les signes d'une dimension mythologique au-delà de toute suite de coïncidences (comme l'accident de voiture à Montrouge, le pigeon de la manif...). Cette BD en un sens cathartique, est précise et documentée, le trait de Gess fige les émotions. On peut la voir et la conserver comme un livre témoin dans les CDI. Pour le Prix, je suis partagée.
(IK971) Une tentative de mettre en album et de comprendre "un moment d'émotion" qui a saisit la France après les attentats. C'est un OVNI peu compréhensible par le néophyte, déjà les amateurs doivent s'accrocher à toutes leurs références. Oui en recommandation de lecture, non pour le Prix.
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En un peu moins de cent pages « l'esprit du 11 janvier » est un retour percutant sur ces attentats qui ont frappé la France en 2015. Dans un récit tout en finesse, en dégradés de gris, noir et blanc qui mêle l'enquête, la superstition, les hasards malheureux et pour le moins surprenants qui font, quand on les observe après coup, qu'on se dit que « peut-être… », les témoignages des acteurs, les auteurs reviennent sur les drames qui ont endeuillé le pays. Pour ne pas oublier, pour comprendre, pour honorer, bien tristement puisque quelques mois après, l'horreur frappait à nouveau en France et presque quotidiennement de par le monde.
Sous la forme d'un récit, le scénario de Serge Lehman et le graphisme de Gess font parler les personnages, rappelant au lecteur les faits, les mots, les engrenages et les hasards malheureux, de Houellebecq à Luz, des victimes aux témoins, des rescapés aux familles de victimes, des phrases prononcées par ceux qui ont vécu l'horreur, qui ont souffert ou par ceux qui l'ont commentée, les autres, qui tentent à leur tour d'expliquer. Juste équilibre entre la réalité et la fiction, entre les dessins fouillés et détaillés et ceux juste esquissés, à la fois enquête et témoignage, unissant rêverie et réalité, « L'esprit du 11 janvier » est comme une tentative d'explication de ce qui s'avère au final indicible et inacceptable. Un témoignage fort pour ne rien oublier.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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critiques presse (4)
Sceneario
15 février 2016
Une relecture intelligente de tout ce qui a entouré la tragédie, avec beaucoup de respect, de tristesse, cette évocation forte nous encourage à réfléchir sur ce qu’est devenu cet esprit du 11 janvier.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDZoom
14 janvier 2016
Avec leur album entre hommage et analyse, Serge Lehmann et Gess se distinguent de dizaines d’autres publications en évoquant tout simplement une journée hors-normes, car extraordinaire de sens.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BulledEncre
12 janvier 2016
Un témoignage illustré sur l’après 11 janvier et ce qu’il en reste. Une enquête approfondie et minutieuse.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
11 janvier 2016
L’Esprit du 11 janvier aborde des faits qui sont finalement assez peu connus, ce qui peut paraître incroyable vu leur surmédiatisation. Le livre rappelle surtout que la portée finale et historique de faits aussi tragiques tient à peu de choses : l’implication humaine d’une personne commune, quelques mots prononcés lors d’un moment de grande tristesse, et l’amour qui a pu se dégager lors de la marche du 11 janvier. Un esprit à cultiver, pour lutter et ne pas oublier.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Ce livre a été conçu au printemps 2015 pour garder une trace de l'esprit du 11 janvier, come on enregistre un phénomène atmosphérique très rare. Il a été écrit pendant l'été et dessiné dans la foulée ; Gess a rendu sa dernière planche le 12 novembre.

Le lendemain, le Stade de France, les terrasses des 10e et 11e arrondissements, le Bataclan étaient attaqués.

Les morts de novembre ne sont pas différents de ceux de janvier : ils incarnaient une même idée de la société et c'est pourquoi ils ont été pris pour cibles. Ils ont aussi suscité le même deuil collectif, les mêmes gestes d'entraide pouvant aller jusqu'au sacrifice, le même besoin de racheter le mal par l'humour et la beauté?.

Le même esprit.

En ce sens, ce livre est pour eux.
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Eté 2015.

Six mois après les attentats contre Charlie Hebdo et l'hyper Cacher de la porte de Vincennes, il ne reste rien de l'Esprit du 11 janvier. A vrai dire, j'hésite même à employer l'expression tant elle est aujourd'hui perçue comme un slogan gouvernemental. On aurait pu croire que les politiques feraient un effort pour rester à la hauteur de l'évènement ("Rien ne sera plus jamais comme avant", etc.) Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tout est comme avant. Tout est pire qu'avant. Le 11 janvier est mort.

Sa vie posthume peut commencer.
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Été 2015. Six mois après les attentats contre Charlie hebdo et l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, il ne reste rien de l'Esprit du 11 janvier. À vrai dire, j'hésite même à employer l'expression tant elle est aujourd'hui perçue comme un slogan gouvernemental. On aurait pu croire que les politiques feraient un effort pour rester à la hauteur de l'événement (rien ne sera plus jamais comme avant, etc.). Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Tout est comme avant. Tout est pire qu'avant. Le 11 janvier est mort. Sa vie posthume peut commencer.
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Même si on ne voit ici que hasard et malchance, cette mort a une signification. Il suffit d'imaginer ce qui se serait passé si Amedy Coulibaly avait pu appliquer son plan. Il n'y aurait pas eu de 11 janvier. Personne n'aurait vu de miracle et encore moins d'œuvre d'art. Pas après un massacre d'enfants. La tristesse aurait été trop forte et la colère aussi. Le pardon aurait peut-être été impossible. Ç'aurait été un moment de désespoir pur, sans issue.
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Belgin Akaltan, blogueuse turque - Nous les musulmans modernes, nous sommes comme ce policier français, Ahmed Merabet. Nous essayons de dire quelque chose au monde, même si c'est au prix de notre dernier souffle, nous en sommes sûrs ; nous sommes effrayés, nous sommes mourants, nous sommes blessés ; nous avons quelque chose à dire, nous voudrions le hurler. Mais ce n'est pas entendu.
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