Georg Reuter Fischer, aidé d'Albert Wilmarth, expert de
Lovecraft, découvre de nombreux liens entre son histoire personnelle et celle de l'écrivain de Providence. Il comprend aussi les liens existants entre ses rêves et les abominations cosmiques décrites par
Lovecraft, quitte à sombrer à son tour dans les abimes.
Fritz Leiber a connu
Lovecraft qui l'avait encouragé à poursuivre dans l'écriture après avoir lu ses premiers essais. En 1976, il décide de rendre hommage au maitre à travers un court roman,
CEUX DES PROFONDEURS, dans lequel apparait
Lovecraftlui-même. Comme plusieurs continuateurs du Mythe de Cthulhu,
Leiber adopte en effet le point de vue voulant que
Lovecraft ait été un initié dont les écrits, authentiques, étaient trop terrifiants pour se voir révélés autrement que sous la forme d'histoires de fiction.
Précédemment édité dans un gros recueil de nouvelles (accompagnées d'une autobiographie) chez Lefrancq, le texte réapparait chez Mnemos ce qui le rend, forcément, plus facile d'accès. Malheureusement l'éditeur n'a pas jugé opportun de revoir la traduction or celle de CEUX DES PRONFONDEURS aurait grandement gagné à une bonne révision tant elle parait pesante, voire boiteuse. La lecture s'avère donc peu aisée car les phrases ne « coulent » pas…Evidemment,
Leiber adopte ici un style ampoulé et alambiqué, riche en épithètes, dans l'esprit de
Lovecraft et la traduction se doit d'être irréprochable. Comme c'est loin d'être le cas, cela rend la lecture particulièrement difficile et gâche une bonne partie du plaisir.
L'intrigue en elle-même ne s'avère pas spécialement originale mais fonctionne plaisamment, à la manière de certains pastiches de
Robert Bloch qui brodent sur les thématiques lovecraftienne avec un certain talent teinté de roublardise. le récit suit ainsi la destinée d'un personnage non seulement complètement lovecraftien (il répond à tous les clichés en vigueur de l'érudit solitaire à la généalogie tortueuse) mais en outre fort proche du réel
Lovecraft. de nombreuses situations semblent provenir des nouvelles antérieures de HPL et bien des protagonistes de ses fictions reviennent effectuer un petit tour de piste dans des lieux eux aussi coutumiers aux lecteurs de
Lovecraft. L'ensemble se révèle donc agréable et bien mené mais sans dépasser l'aspect hommage prononcé. CEUX DES PRONFONDEURS ressemble donc souvent à une fan-fiction pour initiés qui se délecteront des références et autres clins d'oeil disséminés par
Leiber. Amusant mais un peu vain.
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