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Critique de kedrik


kedrik
08 septembre 2011
Oui, j'ai un peu honte de n'avoir découvert le cycle des épées qu'à 30 ans. C'est un peu comme aller à l'église sans avoir lu la bible, j'en conviens. Mais je me méfie toujours un peu des classiques (même en fantasy. Surtout en fantasy). Et puis de mon temps, une belle édition de ce cycle, ça n'existait pas. Parce que l'édition Press Pocket de ce style avec un fond argent, une illustration grande comme un timbre, la première phrase du livre sur la couverture écrite en rose... c'était tout sauf une invitation au rêve.
Heureusement, Bragelonne a sorti une nouvelle traduction avec de superbes couvertures de Sarry Long (dont le site regorge de magnifiques illustrations) et Philippe a fait pression sur moi pour que je lise l'oeuvre de Fritz Leiber. Les astres étaient alignés, j'allais pouvoir plonger mon regard sur Lankhmar.

Or donc, Fafhrd (le barbare roux) et le Souricier gris (le brunet) forme un insépar... euh un duo de choc basé sur une amitié souvent mise à rude épreuve. Ils écument Lankhmar, une cité où suinte une magie bien sombre, et louent leurs épées ou courent la gueuse selon que leur bourse est vide ou pleine. Ils ont grand coeur, mais ils n'hésitent pas à faire main basse sur un butin. Ils tombent amoureux aussi vite qu'ils dégainent, se retrouvent fréquemment à ne pas travailler dans le même camp mais finissent invariablement par tout résoudre dans une bonne vieille baston où ils combattent dos à dos comme des frères (sans oublier toutefois de s'envoyer quelques répliques cinglantes pour titiller leur amitié).
C'est un peu Les 3 mousquetaires sans Milady, sans Richelieu, sans les valets, sans les gascons... mouais, ça n'a finalement rien à voir avec le bouquin de Dumas.

Pourquoi est-ce si intéressant ? Toute simplement parce que Fritz Leiber pose içi les bases de la sword & sorcery à papa. Ça a l'air de rien, mais cet écrivain met en scène des voleurs, des guildes, des magiciens retors, des monstres effroyables, une ville séduisante de pêchers... et le tout écrit dès les années 40. Il puise directement dans l'imagerie de Lovecraft, reprend un peu ce que faisait Howard dans ses nouvelles, mais avec un style bien à lui et un univers très sombre.
Bon, forcément, 60 ans plus tard, toutes les nouvelles (car à l'exception du volume 5, tous les livres sont des recueils de nouvelles) ne sont pas géniales, mais ce sont des textes fondateurs qui imposent le respect.
J'avoue que certains passages m'ont prodigieusement gonflé (des voyages interminables, tout ça pour finir immanquablement par revenir à Lankhmar), que je trouve certains artifices de narration aussi horripilants que chez Conan (comme le niveau de language qui est constant chez tous les personnages), que certaines idées ont l'air d'avoir été accouchées sous LSD, mais punaise, c'est fort. On retrouve une certaine malice chez les héros (le Souricier gris me fait penser à Cugel), Lankhmar est comme une sorte de trou noir qui attire à elle tout ce qui gravite autour de ses murs, les sorciers sont plus vicelards que Donald Rumsfled... Y'a bon.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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