AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Haut Mal - Autres lancers (28)

Mon livre doré sur tranches que je veux lire de bout en bout.
Mon gâteau d’anniversaire qui n’a pas besoin de bougies pour être illuminé.
Mon alcool qui enivre sans nausée ni mal de tête.
Mon établi pour une espèce immatérielle de menuiserie.
Mon bateau de plaisance toujours prête à prendre la mer.
Mon violon qui se fait mélodie dès que ma main effleure ses cordes.
Mon arme de précision que ne salit aucune piqûre de rouille.
Mon aube sur les jardins verts et sur les tas de charbon.
Mon sentier de forêt tout jalonné de cailloux blancs.
Ma fable trop merveilleuse pour comporter le post-scriptum d’une moralité.
Mon château à multiples tourelles, évanoui alors que son pont-levis vient à peine de s’abaisser.
Mon unité, dans la présence et dans l’absence.
Mon alphabet – d’arc-en-ciel à zodiaque – aux vignettes peintes des tons les plus acides et, aussi bien , les plus doux.
Ma déchirure et ce qui la recoud.
ma preuve par neuf.
Ma partie et mon tout.
Ma panacée..
Ma chance.
Ma raison et ma déraison.
Ma fraîcheur et ma fièvre.
Commenter  J’apprécie          00

M'alléger
me dépouiller
réduire mon bagage à l'essentiel
Abandonnant ma longue traîne
de plumes
de plumage
de plumetis et de plumets
devenir oiseau avare
ivre du seul vol de ses ailes

Commenter  J’apprécie          130
L'amoureux des crachats


Hors de l'antre à demi clos d'une bouche
j'ai vu jaillir l'oracle trouble des crachats

Venin d'azur
tu transformes mes yeux en deux crapauds cloués
sur le roc de ma face
au sommet de la montagne de mes années

Plusieurs rues s'étiraient jusqu'à l'extrémité des mares
des lacs à fond de bourbe que l'on nomme horizons
les trompettes y criaient comme crient les amarres
et secouaient leurs échos pareils à des regrets inoubliés

Ce n'était que fracas multiplié de boucliers
hennissements de chevaux enveloppés de longues
housses métalliques
crissements d'amour des lances frémissantes
Les horloges sonnaient les balances frissonnaient les
enseignes dansaient

mais les femmes qui passaient ne voyaient pas cet
homme
dont les pieds livraient une guerre sans pitié au trottoir
et qui allait
sa tête fanée emprisonnée dans ses idées
comme celle des guerriers du passé derrière la grille
de leur heaume
ou bien les cloches en haut des tours de cathédrale

Les femmes passaient et ne le voyaient pas
cet homme
vêtu d'un grand manteau taché de craie
Elles ne s'arrêtaient pas
lorsqu'elles croisaient cette silhouette dérisoire
ce lumignon funeste et pâle

Il aurait aimé être étendu tout nu sur la chaussée
foulé par les pieds des passants
ceux des femmes surtout charmants talons d'or fin
Il aurait aimé que les immeubles s'écartassent
pour laisser place à son désir d'une rupture violente

Elles ne le voyaient pas ces femmes qui passaient
elles ne le voyaient pas
parce qu'elles avaient oublié SON NOM
son nom à lui qu'un jour l'une d'elles avait nommé
l'Amoureux-des-crachats

Passez femmes passez votre chemin si tendre
On ne peut pas toujours se rappeler n'est-ce pas
le nom de celui dont le fantôme vous frôla
Ombre d'ennui Deuil de l'ombre
Vampire triste Inquiétante larve quotidienne

On ne peut pas toujours se rappeler n'est-ce pas
puisque pareille aux mousses des menhirs
la mémoire sombre dans la nuit des temps parfois
Commenter  J’apprécie          10
Écumes de la havane
...
II

J'aimerais dire que la pluie
nous ligotait de ses cordes,
qu'elle dressait autour de nous
les murs de son château d'eau.
Mais je,
ce n’est pas tu,
ce n’est pas il,
ce n’est pas vous,
ce n’est pas nous.

Mais seul je songe
à ces torrents subis dans la clarté d’un même instant
et crée
sur le papier—
le lieu où nous serait chez lui.


p239
Commenter  J’apprécie          10
Âge des cœurs

Le bel âge des vacances
L'âge des croisées ouvertes
des pores illuminés par le bain
L'âge des cœurs sans lest
autre que le sable mouillé
à chaque battement de marée
sculpté en château-fort

Le bel âge de sable
à chaque seconde illuminé par la marée
allégé par le bain
L'âge des cœurs ouverts
que ne grave ni ne mouille
l'eau-forte d'aucun remords

L'âge du sable répandu
à profusion
par les créneaux du château-fort

L'âge des cœurs
que la mer sculpte grain par grain

p166
Commenter  J’apprécie          10

Poésie

Cette chose sans nom
d’entre rire et sanglot
qui bouge en nous,
qu’il faut tirer de nous
et qui,
diamant de nos années
après le sommeil de bois mort,
constellera le blanc du papier.

p218
Commenter  J’apprécie          40
un gentleman avec une barbe de quinze jours
est ce encore un gentleman ?
Commenter  J’apprécie          10
Ressac des misères aimées à la merci des mers,
en germe
ressuscitent les algues
aux bouches des rameurs couchés entre les lames ;
la débauche des écueils coupe l’ancre charnelle
malgré les alluvions d'îlots sanglants et de sanglots
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (19) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1231 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}