Felis Sylvestris – Anouk Leijczyk
Editions du panseur
« Etre la même chaque jour : tu ne pouvais pas. Etre celle qu'on attendait que tu sois : tu ne voulais pas. Te satisfaire de cette vie-là : impossible ! Plus rien ne te guidait hormis tes voix, trop nombreuses pour être d'accord, trop imprévisibles pour être domptées. Alors tu suivais celle qui parlait le plus fort, à tort ou à raison. Ton corps devenait une maison ambulante, des pilotis à la place des pieds.
Tu n'as pas chuté, tu ne t'es pas brisée. Tu as simplement bifurqué sur le chemin d'à côté. »
Felis c'est le nom qu'elle a choisi, Felis Sylvestris, à l'image du chat sauvage, habitant de la nature, méfiant à l'égard des hommes.
Le repli en forêt n'est pas absurde, petite déjà, grand-père lui avait appris l'amour des arbres, du bouleau aux fines bandelettes qui se déroulent de son tronc.
Felis plus fragile, choyée par sa mère toujours inquiète, une mère s'inquiète toujours plus pour l'enfant fragile, une mère ne sait pas que la fragilité devient un jour une force.
Felis la frileuse, réchauffée dans les bras de sa soeur, une protection que l'on offre à celle que l'on connait presque mieux que soi...
Felis a trouvé dans la forêt son équilibre, la confiance, la chaleur et un sens plus profond à sa vie.
Felis a choisi son nouveau nom, sa voie de secours, une échappée.
L'histoire de Felis est l'histoire singulière d'une émancipation, celui qui vous échappe vous entraine dans son tumulte, qui brise les lignes trop établies.
Une ode à la liberté retrouvée, à la forêt refuge loin des codes lugubres des contes de fées.
Felis sylvestris c'est un peu
le chat qui s'en va tout seul de
Kipling...
« Pendant qu'elle me chuchotait ce récit, je regardais ton morceau de pain à peine entamé, les légumes encore tièdes dans ton assiette. Je me demandais qui était l'inconnue qui avait pris possession de ton corps et ce qu'elle avait fait de ma vraie soeur. Je me demandais aussi quel vent contraire pouvait me souffler si loin de toi et démolir impunément les ponts qui nous reliaient.
Je me demandais bien ce qu'il pourrait rester de nous.
Merci au @68premieresfois.