« Maman pense que tu as froid, tu as forcément froid là-bas dans ta forêt. »
«
Felis Silvestris » au préalable la douceur tactile d'une couverture verdoyante prête à s'abandonner dans vos mains.
Lire Felis Sylvestris c'est pénétrer dans une forêt où les arbres sont des entrelacs. L'écriture clairière, les rais de lumière dans les feuillages salvateurs. L'époustouflant récit d'
Anouk Lejczyk qui va éclore subrepticement.
Couchez-vous secrètement sur la mousse et écoutez la narratrice, la soeur de l'héroïne de ce livre sous-bois conter Felis, sa vie, l'intimité de son expérience, l'initiation robe domaniale.
Felis qui s'en va. Dans le sombre des bois vivre en communauté avec des semblables. L'espace-monde, frondaison, les quêtes prêtent au signal.
La croisée des chemins de deux soeurs siamoises et pourtant si différentes.
Une jeune femme parle à sa soeur, à nous, au choc des dualités, à la fragilité de Felis qu'elle interpelle, biche aux abois.
Elle nomme la famille, cherche à comprendre les fêlures de Felis, repliée dans la forêt émancipatrice, rude, à l'aura collective et de concorde.
« Pendant longtemps les forêts étaient loin, loin de nos plaines jaunes et de nos vacances bleues ; sans l'ombre d'un bois sinon ceux des histoires du soir, avec des enfants perdus et des animaux qui parlent… L'air de la forêt se répandra dans notre sang commun. »
Felis meurtrissures, lichen et vide abyssal. Sa soeur, fil d'Ariane, magnétique et constante pourvoit à la guérison. La dignité d'une famille, un père soucieux de Felis, une mère inquiète et déroutée. Malgré les angoisses rebelles, la maisonnée est socle. Tous les chemins mènent à Felis, un caillou dans la chaussure.
Felis laisse la traîne de la forêt rédemptrice. Repli chez l'amie qui laisse son antre, la virginité d'un espace à modeler.
Combativités et confrontations, les clairières veillent aux nouvelles essences à découvrir.
La soeur guide, gémellaire, omniprésente, la parole enfouie. L'écho assigné aux rusticités.
« Dis Felis, dis-moi à quoi tu penses quand ta pensée s'en va . »
Ce premier roman qui dépasse largement ses grands frères est une ode à la renaissance.
« Prends ton arc et tes flèches, montre-lui qui tu es ! Manqué-. »
Les choix sont des chapelles. le macrocosme des métamorphoses. Les combats à la vie, à soi-même et la somme d'un texte renom résolument magistral et essentialiste.
Des myriades de pages à apprendre par coeur de la 157 à la 162.
Ce grand livre est un hiver fédérateur. Une apothéose. Publié par les majeures éditions du Panseur.