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Citations sur Kafka (14)

Belle obstination que celle de Franz Kafka à défendre ses productions littéraires, car il est dès le début d'un pessimisme foncier à leur encontre. Rudolf Fuchs rapporte une anecdote particulièrement savoureuse et révélatrice sur la façon dont il affronte le problème, avec beaucoup de scepticisme, une certaine affliction et un humour irrésistible : " Lorsque son premier livre, "Betrachtung" ["Regard"] parut chez Kurt Wolff, il me dit : " Onze livres ont été vendus chez André. J'en ai acheté dix moi-même. Je me demande qui est le onzième. ".
L'humour – à ses dépens – reste son ultime recours.

[Gérard-Georges LEMAIRE, "Kafka", Chapitre "La vraie vie", page 248, éd. Gallimard (Paris), coll. "Folio biographies", 2005]
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A l'automne [1913], il se rend en Italie : Trieste, Venise, Vérone, Desenzano, sur le lac de Garde, périple qui le conduit au sanatorium de Riva. Là, il fait la connaissance d'une Russe peu farouche qui lui tire les cartes, puis d'une jeune Suissesse [Gerti Wasner dite "G.W."] qui réside près de Gênes et qui lui plaît sur le champ. Il veut la séduire. Cela prend l'allure d'un jeu de collégiens : la nuit, comme leurs chambres sont l'une au-dessus de l'autre, il communique avec elle en frappant au plafond ; le jour, ils canotent sur le lac en devisant légèrement. Cette rencontre lui apporte une révélation inespérée : "Mon séjour à Riva a été d'une grande importance à mes yeux. Pour la première fois, j'ai compris une jeune fille chrétienne et j'ai vécu presque entièrement dans sa sphère d'activité" [Journal, 15 octobre 1913].

[Gérard-Georges LEMAIRE, "Kafka", Chapitre "De la vie laborieuse et de la vie amoureuse", pages 203-204, éd. Gallimard (Paris), coll. "Folio biographies", 2005]
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On ne devrait lire que les livres qui vous mordent et qui vous piquent
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Mon désir de toi est si fort qu'il me pèse sur la poitrine comme des larmes qu'on ne peut pas pleurer...
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Quelque chose de spécial attire Kafka chez ce Yirzhac (puis Jizhak et enfin Isjak) Löwy. Il y a d’abord tout ce qui l’a bouleversé au plus haut point dans le théâtre yiddish et ensuite dans la lecture de son journal parisien : « Notre-Dame l’effraie, le tigre du jardin des Plantes l’émeut comme l’image même du désespéré espérant qui trouve dans la pâture l’assouvissement du désespoir et de l’espoir… » Il le rencontre souvent pour écouter ses histoires, s’initier aux rites et aux coutumes orientales et, parallèlement, il se met à lire L’Histoire du judaïsme de Graetz. Il s’intéresse aux auteurs juifs qu’il ignore et déploie une grande activité pour aider ces acteurs de son mieux. (…)
Löwy est né à Varsovie en 1887 dans une famille hassidim très orthodoxe. À dix-sept ans, il s’est enfui de ce monde étouffant et s’est rendu seul à Paris tenter sa chance. Il est parvenu à se faire embaucher comme ouvrier. Le soir, il fréquentait le petit milieu du théâtre yiddosh amateur et il a réussi à jouer dans plusieurs spectacles. En 1907, il est entré dans une vraie troupe et s’y est imposé. Il est parti avec elle dans une grande tournée à travers l’Europe qui l’a mené à Prague en 1911. Kafka est impressionné par cet homme passionné et bouillonnant, qui va jusqu’au bout de ses rêves sans se préoccuper des conventions et de l’argent. Il est tout ce que lui-même aurait aimé être et qu’il sait ne pouvoir jamais devenir : l’incarnation d’une judéité revendiquée haut et fort. Son talent immense de conteur lui en impose autant que l’univers qu’il lui dévoile et qu’il convoite avec gourmandise. Ses cahiers se remplissent de propos tenus par Löwy, qui lui raconte sans fin des fables tirées du Talmud ou des anecdotes de sa vie passée en Pologne. Kafka l’écoute avec admiration et prend note de ce qu’il veut bien lui dire sur cet univers si lointain et qui lui est tellement étranger. Il l’emmène au théâtre ou se promène avec lui jusqu’à forteresse de Seon ou sur l’île de Hetz. (…) En définitive, tout ce qui vient de Löwy le captive, l’émeut et le fait jubiler intérieurement.
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La longue et catastrophique relation avec Felice Bauer n'a été que la tentative insensée de se faire accepter comme écrivain par une femme amenée à partager ses jours. (p.232).
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Kafka vient de rencontrer la lectrice idéale, une lectrice qui, comme lui, préfère la "vraie vie" de la fiction à la vie réelle. (p.295).
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Kafka est impressionné par cet homme passionné et bouillonnant, qui va jusqu'au bout de ses rêves sans se préoccuper de conventions et de l'argent. Il est tout ce que lui-même aurait aimé être et qu'il sait ne pouvoir jamais devenir: l'incarnation d'une judéité revendiquée haut et fort. (p.179).
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Kafka est parfaitement capable de se placer à mi-chemin entre la plaisanterie ou le canular et la chose grave, se maintenant dans un équilibre précaire entre ces pôles. (p.156).
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A l'inverse de Platon, Kafka pense que l'art entretient un rapport étroit et dangereux avec la vérité, et semble croire que son sens se trouve dans le rapport personnel avec cette vérité, qui est effroi et douleur, donc dans sa représentation. (p.109).
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