Une dystopie haletante, intrigante, bien méchante et menaçante. le rythme est soutenu, l'écriture rapide et facile à lire, sans fioriture ni prétention.
Pour moi il a quelques faiblesses. D'abord j'ai trouvé un peu dommage que l'auteur nous donne toutes les pistes, trop vite, dès le début de roman, en quelques phrases, dans un dialogue naïf , trop rapidement sans nous laisser le temps d'apprécier ce nouveau monde. Ensuite les évènements sont très prévisibles, les actions et les personnages sont facilement décelables, pour la majorité des personnages ont détecte leur rôle à plein nez, dès leur apparition. Enfin, les actions s'enchainent trop vite et ce manque de transition entache parfois la crédibilité de l'action.
Malgré cela, on est vite embarqué dans l'histoire dramatique de Liza et Anna, enfants livrées à elles-mêmes, seules survivantes en dehors de la Société. Sous le joug d'un président dictateur, sadique, voyeur et cruel qui manipule très bien la manipulation psychologique, soutenu par ses Corbeaux, soldats préservant la « sécurité » de la ville.
Les jeunes filles, malgré leur lien familial et leurs iris oranges, sont très différentes l'une de l'autre, Liza est calme, manuelle, sauvage, elle s'occupe de la ferme, des animaux, des champs. Anna, 8 ans, l'enfant génie et tant désirée par ses parents, est plus intelligente mais plus fragile et dispose d'un mystérieux don : ses présages deviennent toujours réalité. Elles ont une relation de parfaite osmose, complices et solidaires elles ont toujours su se débrouiller toutes seules surtout grâce à Liza, qui a su s'occuper de sa petite-soeur handicapée, Liza qui a toujours mis de côté son propre bonheur pour celui de sa soeur.
Anna est très intrigante, malgré sa faiblesse physique c'est une enfant remarquablement intelligente qui va éveiller la curiosité du Président. Beaucoup de mystère l'entoure, autour de ce don qu'elle possède mais également sur sa faculté à survivre. On sait dès le début que toute l'histoire tourne autour d'elle, elle est un élément clef non seulement pour ce premier tome mais on le devine pour le suite de l'histoire. Liza passe, selon moi, plus au second plan, elle a un rôle de sauveur et de protectrice mais se rend bien compte que malgré sa force physique n'est pas aussi importante que Anna.
Le personnage de Calim est très attachant, tel un « Aladin Prince des Égouts », on s'attache à ce garçon abandonné par la société, livré à lui-même qui a su apprendre à survivre par ses propres moyens. J'ai bien aimé ce côté « meilleur ennemi », cette relation difficilement qualifiable qu'il entretien avec Jake, le Corbeau, toujours à se poursuivre, à se battre mais soucieux l'un de l'autre.
Cette dystopie est le moyen de louer les bienfaits de la lecture pour développer son sens critique et de la réflexion. C'est aussi un roman prônant les libertés individuelles, les libertés de pensée et d'agir, contre des sociétés trop autorités et dirigistes, assouvissant son peuple et réglementant les mariages, les naissances ou le choix d'un métier.
C'est un roman qui porte également sur les dérives des guerres, des conflits géopolitiques et leurs conséquences dévastatrices sur les populations, sur des éléments destructeurs de l'Histoire qui nous rappelle beaucoup notre histoire à nous.
Il y aussi un message écologie, sur les effets du nucléaire et de la pollution : la Terre actuelle ayant subi des dommages graves et irréversibles.
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