Il me faudrait désormais chercher le contrepoison, le moindre mal, la peste qui fait aimer le choléra. Je devrais non plus vivre mais durer, assurer ma pérennité, essayer de persévérer dans le vivant, parmi les vivants, dans cette vie palliative pleine de cognées et de saignées, de larmes grosses et de coups de dés, de meurtrissures, de séquelles et de tuméfactions, de stérilités et d’impuissances.
Avec le sentiment, ou plus exactement la sensation, d’abriter de la douleur, mais aussi de l’étrangeté. D’avoir un corps étranger. Un corps étranger dont j’avais involontairement la jouissance usufruitière.
Il n’y a plus de secondes, de semaines ni de mois, il n’y a plus d’instants, mais des laps de temps, des « périodes », comme disent les physiciens, des plages avec ou sans douleur. Il n’y a plus de durées, mais des fréquences et des intervalles, épouvantablement récidivants .