AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Chemin oublié de Compostelle (12)

L'après-midi est triste, comme le temps. Je croise quelques personnes que je salue ; là, encore, comme à l'auberge de midi, sans écho. Triste contrée que la Cantabrie. Ma morosité m'entraîne soudain à broyer du noir. J'ai le moral dans les chaussures, sans explication, tout d'un coup.
Commenter  J’apprécie          60
Ces chemins de Monsieur Jacques, empruntés dès le IXe siècle, le furent de moins en moins à partir du XVIIe siècle, pour tomber dans l'oubli quasi total au XIXe siècle, sauf peut-être en Espagne où Jacques le Majeur reste le saint patron du pays. Il y est toujours très honoré et vénéré. Beaucoup s'accordent à considérer que l'apogée du Chemin de Compostelle se situe entre le XIIe et le XVIe siècle.
Commenter  J’apprécie          40
Qu'est-ce que je fais sur cette route du bout du monde, triste et sans attrait, perdu au milieu des odeurs d'épandage. Ce voyage n'a plus de sens ; n'a aucun sens. Cet après-midi encore, j'ai tenté une fois de plus de quitter le littoral, de m'enfoncer dans les terres ; chaque fois, je suis venu buter sur un obstacle infranchissable. Quand ce n'était pas l'autoroute, c'était une zone industrielle ou l'absence de chemin.
Commenter  J’apprécie          30
De nos jours, quelles motivations président au départ du pèlerin ? (...) C'est, me semble-t-il, une recherche de spiritualité, corollaire d'une certaine forme de rejet de notre société moderne, qui devient la quête de nombreux pèlerins contemporains. Ce besoin se concrétisant souvent par une rupture. Le pèlerin en partance est en rupture. Tous ceux que j'ai rencontrés, consciemment ou non, étaient des êtres en rupture, avouée ou non ; moi le premier, sans doute.
Commenter  J’apprécie          30
Pour la première (et seule) fois, j'ai envie, d'abord, que le voyage se termine, vite. Puis, bientôt, de tout plaquer, ici et maintenant. De rentrer à Paris par le prochain train que je pourrais attraper et de me plonger dans une salle obscure de cinéma, dès mon arrivée après m'être offert une bonne côte de bœuf en agréable compagnie. Mille idées noires, accompagnées d'envies, tournent dans ma tête.
Commenter  J’apprécie          20
Plus tard, aux XVIIe et XVIIIe siècles, tantôt les autorités religieuses, tantôt les autorités civiles, et tantôt les deux en accord, de manière plus ou moins rigoureuse selon les époques, déconseilleront, voire interdiront, les pèlerinages, principalement celui de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le clergé préférait alors encourager les candidats à louer plutôt les saints locaux, implicitement, à consacrer leurs deniers au culte du lieu. Quant aux pouvoirs publics, notamment sous Louis XIV, au prétexte de la sûreté du royaume, ils interdirent, ou tout au moins limitèrent fortement les déplacements des voyageurs, en général, et des pèlerins, en particulier.
Commenter  J’apprécie          00
Je voyage depuis de nombreuses années, à pied, à cheval et en canoë ; trois modes de déplacement qui ne sont pas sans poser, parfois, des problèmes avec les populations autochtones, notamment avec certains propriétaires. Or, hormis une fois, en Ardèche, où le propriétaire belliqueux d'un moulin entendait nous empêcher de traverser le gué à cheval, des amis et moi, à l'aide d'un fusil braqué sur nous, rarement, voire jamais, je ne me suis trouvé confronté à une véritable impasse. En général, avec un peu de tact et de respect de part et d'autre, un terrain d'entente est rapidement trouvé.
Commenter  J’apprécie          00
Mais, aujourd'hui, de plus en plus de communes acceptent, contre monnaie sonnante et trébuchante, de vendre et, par conséquent, de privatiser des chemins ; et pas seulement des chemins qu'avec beaucoup d'imagination on arriverait encore à définir comme impasses. Non ! De vrais, de grands, de beaux chemins ; des chemins ancestraux et majeurs qui, compte tenu de la disposition des lieux et du relief, avaient toute leur raison d'être.
Commenter  J’apprécie          00
De nos jours, même les gens de la terre se déplacent en voiture. Tout cela fait du voyageur à pied un indésirable, quand ce n'est pas un otage, obligé à emprunter, non sans danger, le bitume, celui des véhicules motorisés, au prix parfois d'un immense détour. Je m'élève contre cette pratique dont certains organismes, et associations soi-disant au service du marcheur, sont complices. La situation sera longue et difficile à inverser car la tendance s'accentue d'année en année. À cela, il faut ajouter les chemins communaux réquisitionnés par certains s'en prétendant illicitement propriétaires, notamment par la simple pose de panneaux « Chemin privé ». À n'y prendre garde, le marcheur ne pourra bientôt plus se déplacer, et encore moins voyager au long cours.
Commenter  J’apprécie          00
Tout devient prétexte pour interdire le déplacement à pied, les feux, les avalanches, la protection de site, etc. ; quand ce ne sont pas des motifs dénués de causes réelles et sérieuses. Ontologiquement l'être humain est un voyageur pédestre, qualifié d'Homo viator. C'est la substance même de notre être que l'on aliène en empêchant la libre circulation de l'homme.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (15) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1741 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}