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Critique de Nicolas9


J'ai emprunté cet ouvrage à cause de son titre correspondant à une nécessité passagère éponyme au début de l'été.
Dire que je n'y ai pas trouvé ce que j'étais venu y chercher est un euphémisme.

Toutefois, qu'on me comprenne bien : la responsabilité de Frédéric Lenoir n'est absolument pas engagée. Ce philosophe-sociologue est un érudit, il ne viendrait à l'idée de personne de le contester.

Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir les 50 premières pages : elles sont truffées de belles citations.

Indubitablement, F. Lenoir maîtrise son sujet... Mais alors, où est le problème me direz-vous ? Eh bien, celui-ci est d'ordre structurel, voire civilisationnel. En effet, je me suis rendu compte que le postulat de la philosophie occidentale, aussi profonde soit-elle, est une escroquerie intellectuelle.

J'en vois déjà certains qui deviennent tout rouges... Attendez la suite et laissez-moi m'expliquer.
Depuis les philosophes grecs de l'Antiquité, des centaines de milliers de pages ont été noircies, bourrées de concepts éthiques, très stimulants intellectuellement.

Est-ce que ces perles d'intelligence et de bon sens ont empêché l'Europe de coloniser violemment la planète entière ces 500 dernières années ? Est-ce qu'elles lui ont évité d'être le continent le plus militarisé et le plus violent de la Terre-mère ? Ont-elles fait reculer la misère, l'exploitation et un manque crasse d'empathie, hier comme aujourd'hui ? Je vous laisse répondre à cette épineuse question...

Et si cet échec patent trouvait son origine dans une explication apparemment simple, voire simpliste ? Allez, je me lance à l'eau.

En se contentant de s'adresser exclusivement à l'intellect et à la raison de l'individu, la philosophie ignore notamment la dimension corporelle et spirituelle de l'humain. Autrement dit, elle ne parle qu'à une partie superficielle de notre être et n'a de ce fait pas d'influence autre qu'intellectuelle, donc passagère.

Je peux tout à fait trouver la phrase suivante de Lenoir bellissime aujourd'hui et ne plus en tenir compte demain lorsque je croiserai peut-être un réfugié qui mendie au coin de la rue :

« Bien sûr, aucun humain ne peut porter toute la souffrance du monde sur ses épaules. Mais le fait d'être attentifs à ceux qui souffrent et que le destin met sur notre route, d'accomplir ce qu'on peut à notre niveau pour participer au recul de la souffrance et à l'avènement d'un monde meilleur ouvre notre coeur et ne cesse de l'agrandir. C'est finalement une des conditions fondamentales d'un bonheur vrai. » Comment ne pas être d'accord ? Et pourtant...

Alors, pour en revenir à ce "petit traité", c'est peut-être son apport purement intellectuel qui fait qu'il ne m'a pas vraiment aidé à reprendre le fil de ma vie intérieure et à trouver la paix que je cherchais...

Mais, ne perdons pas espoir. Il existe le yoga, la sophrologie, le tai-chi-chuan et bien d'autres disciplines d'origine asiatique qui, elles, s'adressent à l'entier de l'Homme : corps, âme et cervelle, le tout indissociablement lié.

Pour paraphraser le regretté Georges Haldas, pratiquer ces disciplines permet de s'ancrer dans "le maintenant de toujours" et réussir à réaliser la communion de nos aspects physique, psychique et spirituel.
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