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Critique de Alfr


Alfr
23 février 2023
Une biographie de Camus, entre souvenirs d'enfance et rétablissement des vérités.

Cette BD est assez originale, mêlant des extraits du discours de Camus à Stockholm lors de la réception du prix Nobel, des souvenirs d'enfances et des articles de journaux.

En fonction des moments évoqués le lecteur trouve des vignettes aux couleurs claires rappelant le soleil d'Alger, des extraits plus conséquents d'articles de journaux mais agréablement mis en forme et des représentations de Camus sur l'estrade prononçant son discours.

José Lenzini, « spécialiste de Camus malgré lui » comme il aime à le dire veut sans doute rétablir trop de vérités dans cet ouvrage. Il manque un réel fil conducteur, même si celui de l'Algérie, sa terre natale, est somme toute assez présent. La narration à la 2ème personne du singulier est pour moi déroutante, donnant à tort l'impression d'une familiarité entre Camus et Lenzini.

Néanmoins c'est une manière d'entrer simplement et efficacement dans cette vie d'écrivain et journaliste trop souvent décriée. Et c'est bien là la force de cette oeuvre. On a longtemps reproché à Camus d'être trop timoré au sujet de la guerre d'Algérie (Sartre est largement en cause), comme si ce pied noir portait d'ailleurs toute la responsabilité des écrivains français au sujet de l'Algérie. José Lenzini a le mérite de rétablir les actions discrètes mais efficaces de Camus pour l'Algérie et de remettre ses propos dans leur contexte, en particulier ceux-ci « J'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. ».

Et pour ceux qui pensent encore que la discrétion de Camus faisait office de consentement, rappelez-vous qu'il a été le seul, le 8 août 1945, après l'explosion d'Hiroshima à dénoncer cette « civilisation mécanique qui vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie » en clamant : « devant les perspectives qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'ordre et la raison ».

Lien : https://litteralfr.webnode.f..
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