Quoi de plus fascinant que les faux héros, à l'image de
L'Imposteur de
Javier Cercas ou de Un héros très discret, le film de
Jacques Audiard. Replacé dans le contexte de l'Allemagne de l'Est, le roman de Maxim Leo promet d'être palpitant, et il l'est, avec une grande maîtrise dans sa progression et son suspense narratifs. Cela passe par la psychologie tourmentée du personnage principal,
le héros de Berlin, qui devient malgré lui et en dépit d'un acte qui était involontaire, à l"époque de la guerre froide, une figure idéale de la résistance à la dictature, dans une Allemagne désormais réunifiée qui réécrit sans scrupules le récit national. L'auteur réussit parfaitement à montrer que les clichés concernant l'ex RDA ont toujours la vie dure et que les préjugés et le mépris perdurent, à l'égard des présumés sous-citoyens de l'Est. Agencé avec habileté, le roman intègre à dose homéopathique de nouveaux protagonistes, la plupart du temps épinglés avec un humour décapant. Il y a même Katarina Witt et Mikhaïl Gotbatchev qui viennent faire de la figuration tandis que le livre s'en donne à coeur joie pour dénoncer la communication politique, la récupération idéologique et les petits arrangements avec la vérité des médias. Rondement mené, écrit avec agilité,
le héros de Berlin se lit avec une certaine délectation, malgré un dénouement un peu trop prévisible et précipité.
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