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Olivier Mannoni (Traducteur)
EAN : 9782330179649
304 pages
Actes Sud (03/05/2023)
3.9/5   61 notes
Résumé :
Michael Hartung, qui tient un des derniers vidéo-clubs de Berlin, reçoit la visite d'un journaliste. Des dossiers exhumés de la Stasi montreraient qu'un jour de juillet 1983 Hartung, à l'époque aiguilleur, aurait organisé l'évasion de 127 personnes vers l'Ouest dans un train de banlieue. L'intéressé nie d'abord catégoriquement mais la tentation d'être un héros est trop belle... Les médias s'emparent de l'histoire, un livre et un film sont en préparation, Hartung est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Michael Hartung est propriétaire d'un vidéo club. Tant bien que mal, il tente de faire face à la crise financière qui malmène son entreprise. Un jour, Landmann, un journaliste, vient lui rendre visite. Après avoir étudié les dossiers de la Stasi, il est convaincu qu'Hartung, alors qu'il travaillait pour les chemins de fer, est un héros qui a aidé plusieurs allemands du côté est à passer du côté ouest, grâce à une déviation du train qui les transportait. Hartung a beau expliquer à Landmann qu'il y a une erreur, ce dernier insiste pour faire ce reportage. Hartung va quant à lui finalement accepter de jouer le jeu, appâté par les gains financiers que cette supercherie peut engendrer.

En voilà un roman original, qui mêle plusieurs thématiques telles que le courage et le mensonge, le tout sous fond historique présent tout au fil des pages. J'ai beaucoup apprécié cette lecture différente.

L'auteur va montrer à quel point Hartung va finir par s'embourber dans un mensonge, qui si au début lui apporte l'admiration des siens, va finalement terminer par terriblement lui peser.

D'emblée, j'ai eu beaucoup d'empathie pour Hartung, qui est un personnage qui va évoluer tout au fil des pages et se remettre plus d'une fois en question. J'ai été touchée de voir à quel point ce mensonge sur son acte héroïque finit par lui peser.

Beaucoup de personnages vont constituer cette histoire qui va crescendo dans le suspense. Je n'ai pas cessé de me demander comment Hartung allait bien pouvoir rectifier tout cela.

La plume de l'auteur est d'une grande fluidité. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, épuré, allant droit au but, et véloce. J'ai tourné les pages avec beaucoup de curiosité et je n'ai pas ressenti de longueurs.

Un roman dans lequel le personnage principal va devoir faire preuve de courage afin de ne pas laisser un mensonge prendre de trop grandes proportions. C'est très intéressant. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Quoi de plus fascinant que les faux héros, à l'image de L'Imposteur de Javier Cercas ou de Un héros très discret, le film de Jacques Audiard. Replacé dans le contexte de l'Allemagne de l'Est, le roman de Maxim Leo promet d'être palpitant, et il l'est, avec une grande maîtrise dans sa progression et son suspense narratifs. Cela passe par la psychologie tourmentée du personnage principal, le héros de Berlin, qui devient malgré lui et en dépit d'un acte qui était involontaire, à l"époque de la guerre froide, une figure idéale de la résistance à la dictature, dans une Allemagne désormais réunifiée qui réécrit sans scrupules le récit national. L'auteur réussit parfaitement à montrer que les clichés concernant l'ex RDA ont toujours la vie dure et que les préjugés et le mépris perdurent, à l'égard des présumés sous-citoyens de l'Est. Agencé avec habileté, le roman intègre à dose homéopathique de nouveaux protagonistes, la plupart du temps épinglés avec un humour décapant. Il y a même Katarina Witt et Mikhaïl Gotbatchev qui viennent faire de la figuration tandis que le livre s'en donne à coeur joie pour dénoncer la communication politique, la récupération idéologique et les petits arrangements avec la vérité des médias. Rondement mené, écrit avec agilité, le héros de Berlin se lit avec une certaine délectation, malgré un dénouement un peu trop prévisible et précipité.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Alors que l'Allemagne va commémorer la “réunification”, Landmann, un journaliste du Fakt cherche un sujet plus excitant que les habituelles cérémonies officielles. Il va en trouver un en la personne de Michael Hartung, grâce à des archives de la Stasie. Celui-ci a fait passer à l'Ouest 127 personnes alors qu'il était en charge d'un aiguillage à la fameuse station Fridrichstrasse en juillet 1983.

Lors de sa visite, Hartung nie en bloc. Et pour cause, si le train est bien passé à l'Ouest, ce n'est que par négligence. Après trois bières et quelques billets de banque, il accepte finalement de livrer son histoire. Malheureusement, celle-ci ne plait pas du tout au journaliste qui en invente une plus palpitante pour son journal. L'affaire s'emballe et les mensonges deviennent affaire d'État jusqu'à la chancellerie qui veut faire du gérant d'un minable vidéoclub, le héros de Berlin. Même Lidl s'en fait des choux gras avec le slogan : « il y a trente ans tombait le Mur, chez nous ce sont les prix ». Mais rien ne va se passer comme sur des rails, jusqu'à la rencontre avec une femme passagère du train. Que faire, continuer à mentir ou dire la vérité au risque de tout perdre ? Sa nouvelle fiancée et la carrière du journaliste.
Au-delà de l'affaire, de ses péripéties et de son côté burlesque, Maxim Leo, qui a vécu à l'Est jusqu'à ses 19 ans, met le doigt sur le roman national et ses arrangements avec l'histoire. La fabrique d'un récit, celui de la guerre froide et celui de l'après. Une vérité absolue, parfois travestie et sans équivoque possible. Car dans cette Allemagne réunie, il demeure toujours aujourd'hui des Allemands de l'Ouest et des Allemands de l'Est.
Le héros de Berlin est un véritable témoignage des affres idéologiques de la guerre froide qui demeurent encore et toujours entre les deux Allemagnes “réunies”. Drôle, sarcastique et instructif. A découvrir !
Lien : https://blog.l-opuscule.com/..
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Ce roman qui démonte le mécanisme d'une imposture "imposée" à l'imposteur pour des raisons politiques est très intéressant, et il m'a passionné. Il se lit très facilement, le personnage de l'imposteur est très attachant, déchiré entre appât du gain et de la célébrité et désir de rétablir la vérité pour pouvoir affronter le regard de sa fille et de la femme qu'il aime.
Le sujet de la vie en RDA est bien évoqué, le ressenti de ses habitants aussi, j'ai retrouvé l'ambiance que j'avais connue en allant à Rostock à la fin des années 60, où j'avais passé deux fois un mois d'été au contact de jeunes qui m'ont parlé en toute franchise de leur vie et de leurs aspirations.
Quant aux relations entre Allemands de l'Ouest et de l'Est après la chute du mur, elles sont décrites telles que j'en avais entendu parler ou évoquer dans d'autres écrits, n'ayant plus eu l'occasion par la suite de me rendre en Allemagne.
J'avais lu une très bonne critique de ce roman dans "Le Canard Enchaîné", et comme souvent dans ce cas, je n'ai pas été déçu, ce fut un très bon moment de lecture.
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Réflexion intéressante sur l'Allemagne, sur le fossé entre l'est et l'ouest, sur la réécriture du passé, sur la volonté de créer un récit national qui recompose l'histoire afin de la rendre commune et admissible. Héros malgré lui, Hartung se débat dans le monde moderne dont il ignore les codes et qui veut l'instrumentaliser afin qu'il corresponde à ce qu'il n'est pas et n'a jamais été. Un homme tout simple, avec ses limites, ses faiblesses, ses plaisirs. Un homme ordinaire qui devient imposteur malgré lui, qui en jouit un temps mais qui ne peut à ce point divorcer de ce qu'il est et qui, surpris, mesure qu'il peut être aimé précisément pour ce qu'il est : un être simplement ordinaire. Métaphore de l'Allemagne d'aujourd'hui ? Peut-être ! Une manière pour l'auteur d'indiquer que l voie la plus sage et a plus noble est celle de l'humilité et de la vérité
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critiques presse (3)
LaCroix
16 juin 2023
Dans un roman captivant et drôle, l’écrivain allemand Maxim Leo débusque les mécanismes contemporains de la célébrité.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LesInrocks
14 juin 2023
Le journaliste et écrivain allemand Maxim Leo compose un récit autour d’un imbroglio et de la réunification de son pays. Et se moque au passage des clichés sur la RDA.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeMonde
15 mai 2023
L’œuvre de Maxim Leo tourne autour de l’empreinte laissée par la République démocratique allemande (RDA), qu’il a connue enfant et adolescent. La question de l’incompréhension entre Allemands de l’Est et de l’Ouest demeure étonnamment lancinante outre-Rhin. Hartung, qui fut cheminot de la Reichsbahn à Berlin-Est, semble, par son destin de raté, personnifier les échecs de la réunification.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il ne viendrait à l'idée d'aucune personne raisonnable de faire une révolution en été, se dit Wischnewsky. L'été était trop chaud, trop flegmatique. L'hiver aussi était tout sauf idéal du point de vue de la Révolution, les journées étaient trop courtes et les gens préféraient se retirer chez eux. Au printemps, on voulait aller sentir les fleurs de pommier et tomber amoureux. Les hormones de toute espèce gâchent le sérieux révolutionnaire, Lénine le disait déjà. À moins que ça n'ait été Trotsky? Peu importe. En tout cas au bout du compte il ne restait que l'automne.
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Landmann avait vu un jour un documentaire sur Niki Lauda qui, lorsqu’on lui demandait le secret de son succès, répondait : Il faut décider d’être un grand. Parce que, autrement, on reste toujours petit. (page 56)
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Avec ce texte brillant, Alexander Landmann nous emmène vers les grandes questions de l’existence humaine. Il nous montre quelle force réside dans la liberté, et à quel point celle-ci laisse impuissants même les plus puissants des dictateurs. (page 230)
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Cette damnée méfiance contre les déceptions, parce que lorsque quelque chose ne marchait pas, c’était moins grave si de toute façon l’on n’y avait pas cru. (page 230)
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