AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Belle et la Bête - Riquet à la Houppe (48)

La Belle s’habilla, et pendant ce temps on fit avertir ses sœurs qui accoururent avec leurs maris. Elles étaient toutes deux fort malheureuses. L’aînée avait épousé un gentilhomme, beau comme l’Amour ; mais il était si amoureux de sa propre figure qu’il n’était occupé que de cela depuis le matin jusqu’au soir, et méprisait la beauté de sa femme. La seconde avait épousé un homme qui avait beaucoup d’esprit ; mais il ne s’en servait que pour faire enrager tout le monde, et sa femme toute la première.
Commenter  J’apprécie          10
Elle dit un jour : « Vous me chagrinez, la Bête ; je voudrais pouvoir vous épouser, mais je suis trop sincère pour vous faire croire que cela arrivera jamais. Je serai toujours votre amie ; tâchez de vous contenter de cela. – Il le faut bien, reprit la Bête ; je me rends justice, je sais que je suis bien horrible, mais je vous aime beaucoup ; cependant je suis trop heureux de ce que vous voulez bien rester ici ; promettez-moi que vous ne me quitterez jamais. »
Commenter  J’apprécie          10
Chaque jour la Belle découvrait de nouvelles bontés dans ce monstre. L’habitude de le voir l’avait accoutumée à sa laideur ; loin de craindre le moment de sa visite, elle regardait à sa montre pour voir s’il était bientôt neuf heures, car la Bête ne manquait jamais de venir à cette heure-là. Il n’y avait qu’une chose qui faisait de la peine à la Belle, c’est que le monstre, avant de se coucher, lui demandait toujours si elle voulait être sa femme, et paraissait pénétré de douleur lorsqu’elle lui disait que non.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne m’appelle point monseigneur, répondit le monstre, mais la Bête. Je n’aime pas les compliments, moi ; je veux qu’on dise ce que l’on pense ; ainsi ne croyez pas me toucher par vos flatteries. Mais vous m’avez dit que vous aviez des filles, je veux bien vous pardonner, à condition qu’une de vos filles vienne volontairement pour mourir à votre place : ne me raisonnez pas, partez ; et si vos filles refusent de mourir pour vous, jurez que vous reviendrez dans trois mois. »
Commenter  J’apprécie          10
« Vous êtes bien ingrat, lui dit la bête d’une voix terrible ; je vous ai sauvé la vie en vous recevant dans mon château, et pour ma peine vous me volez mes roses, que j’aime mieux que toutes choses au monde. Il faut mourir pour réparer cette faute ; je ne vous donne qu’un quart d’heure pour demander pardon à Dieu. »
Commenter  J’apprécie          10
Comme on savait que ces filles étaient fort riches, plusieurs gros marchands les demandèrent en mariage. Mais les deux aînées répondirent qu’elles ne se marieraient jamais, à moins qu’elles ne trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle (car je vous ai dit que c’était le nom de la plus jeune), la Belle, dis-je, remercia bien honnêtement ceux qui voulaient l’épouser, mais elle leur dit qu’elle était trop jeune, et qu’elle souhaitait de tenir compagnie à son père pendant quelques années.
Commenter  J’apprécie          10
La jeune fille deviendra la femme de la Bête sans savoir qu’un prince et son royaume se cachent en celle-ci. Cette confiance aveugle dans un amour désintéressé est l’exemple vertueux que devraient suivre – selon le conte – les jeunes filles.

Préface
Commenter  J’apprécie          10
Se savoir bête, c’est déjà faire preuve d’esprit, même si la Belle concède ne pas savoir qu’on a de l’esprit en reconnaissant ne pas en avoir. Le cogito de Descartes n’est pas loin : savoir que l’on pense, indépendamment du contenu de sa pensée, manifeste une capacité du sujet à être pensant.

Préface
Commenter  J’apprécie          10
Une Bête pas si bête

Soixante ans plus tôt, en 1697, Charles Perrault avait publié un autre conte, le fameux Riquet à la Houppe, que Mme Leprince de Beaumont adapta sous le titre du Prince Spirituel et qui semble être une version inversée de La Belle et la Bête : « Il était une fois une reine qui accoucha d’un fils si laid et si mal fait qu’on douta longtemps s’il avait forme humaine. Une fée qui se trouva à sa naissance assura qu’il ne laisserait pas d’être aimable, parce qu’il aurait beaucoup d’esprit ; elle ajouta même qu’il pourrait, en vertu du don qu’elle venait de lui faire, donner autant d’esprit qu’il en aurait à celle qu’il aimerait le mieux. » Ainsi, là où la Belle a une beauté pleine d’esprit, la laideur, si inhumaine, du fils de la reine ne le relègue pas au rang de la Bête. Son esprit et sa gentillesse lui servent de fétiches pour pallier cette laideur envahissante.

Préface
Commenter  J’apprécie          10
C’est l’histoire d’une métamorphose. Un père commerçant ruiné, est pris en otage par une Bête ; si l’une de ses trois filles ne vient pas prendre sa place, le père sera dévoré ; sa fille cadette, la Belle, s’offre alors en sacrifice pour le sauver ; elle découvrira, sous l’apparence monstrueuse de la Bête, un être bon et qu’elle aimera. Inspiré de L’Âne d’or d’Apulée, le conte de La Belle et la Bête a paru une première fois en France sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, en 1740, dans un recueil intitulé La Jeune Américaine et les contes marins, publié anonymement. La version que nous allons lire en est une adaptation, demeurée plus célèbre que l’original, et dont l’auteure est Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, née Vaimboult le 26 avril 1711 à Rouen et morte le 8 septembre 1780 à Chavanod. Mme Leprince de Beaumont était pédagogue et publia son conte en 1757 dans un recueil intitulé Le Magasin des enfants, qui rencontra aussitôt un vaste succès. Sans altérer la signification du conte, elle n’a pas retenu dans sa version les pages où Mme de Villeneuve expliquait que la Belle était d’origine royale. Ici, à l’instar de Cendrillon, la Belle est fille du peuple et son histoire, le symbole d’une ascension sociale jalonnée d’épreuves : un rapt et le risque de mourir.

Préface
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (3) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La Belle et la Bête de Madame Leprince de Baumont

    Combien d'enfants a le marchand ?

    8
    6
    2
    3
    Elle est fille unique

    6 questions
    183 lecteurs ont répondu
    Thème : La Belle et la Bête de Jeanne-Marie Leprince de BeaumontCréer un quiz sur ce livre

    {* *}