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Critique de JIEMDE


Nathalie s'en va.

Élue présidente de la République en remportant un de ces concours de circonstances qui animent parfois la vie politique française, usée par quatre premières années de mandat marquées du sceau de la pandémie et des décrets restrictifs, Nathalie Séchard ne rempilera pas pour un second quinquennat.

La surprise passée, le microcosme des prétendants entre en ébullition. de Bauséant, le ministre de l'Intérieur opportunément rallié qui entrevoit le moment tant attendu d'engranger les bénéfices de ses contradictions-compromissions, à Manerville le ministre de l'environnement, autre prise de guerre soufflée aux écolos, un peu mou du genou pour tenter l'aventure mais trop faible pour y renoncer, les écuries se préparent. Et les coups bas sont de sortie.

Ça vous rappelle quelque chose ? Toute ressemblance nananinanère… Vous connaissez le refrain. Avec Les derniers jours des fauves, Jérôme Leroy poursuit son exploration des coulisses peu reluisantes de la real politique française, livrant comme une mise à jour de le Bloc sorti il y a plus de dix ans.

Si son livre est toujours aussi bien documenté sur la face cachée de nos élus – et notamment les arcanes de l'ultra droite - il y gagne en puissance et en profondeur. Doublant sa trame romanesque d'une belle étude de personnages, Leroy s'attarde sur ces derniers rugissements de grands fauves politiques évoluant dans un monde qui a changé. Sans eux.

Parallèlement, il porte un regard attendri sur les familles ou seconds couteaux de ces grands fauves, mari de présidente, fille de ministre ou sbires dont la servilité aveugle fait office de cerveau, victimes collatérales d'un système qu'ils n'ont pas choisi, pas compris ou, pire, qu'ils ont déjà renié pour un autre.

Comme dans Vivonne ou Un peu tard dans la saison, la possibilité du changement et de l'espoir retrouvé continue à guider l'oeuvre de Leroy, pour suppléer ce grand cirque politique que les spectateurs ont quasi-déserté, abandonnant leurs grands fauves à l'indifférence.

Enfin, Leroy sait comme toujours nous surprendre avec ses fulgurances poétiques, surgies sans prévenir au détour d'une phrase : « Il pleuvait comme il sait pleuvoir dans ces régions de mélancolie froide, de pierres grises, de toits de lauzes… ». Perso, je suis fan !

Sans oublier Rouen, dont les réminiscences de jeunesse continuent à ponctuer ses pages et font mon bonheur, au point – c'est vous dire - de lui pardonner d'appeler « avenue », la rue Jeanne d'Arc, qui le guida naguère tant de fois vers le Métro. Faut revenir Jérôme, tu oublies…

Bref le Leroy de cette rentrée est un bon cru et on peut se précipiter !
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