« Connaissez-vous la pluie intérieure ? »
« Pour moi elle va durer, et j'ai évoqué le vieil homme, toi et l'hôtel des Embruns. »
Je pourrais résumer ce livre avec ces deux citations. En tout cas c'est comme ceci que je l'ai perçu. Un très beau roman d'amour, sur l'attente et les non-dits, pour finir sur un constat : est-ce qu'on se connait ?
Ça fait des années qu'on se retrouve entre deux gares, à mi-chemin, au bord de l'eau. le vague à l'âme ? Oui bien sûr tu le connais mais est-ce que tu me fais partager ton rythme ? Tes instantanés sont réussis car ils disent plus sur toi que toi tu ne le feras jamais. J'aime toujours tes photos, même si j'avoue avoir un faible pour cette balançoire immobile dans le brouillard de
Claude Batho.
C'est vrai je devais te rejoindre à la mer ce week-end, et puis ce vieil homme a interrompu le cours de mon temps et je suis plongée depuis dans le brouillard. Je revois son sourire lorsqu'il a sauté dans le vide. Cet « homme qui est entré dans ma vie en perdant la sienne. » Nous aussi nous étions « au bord d'un quai et en danger ». Et je déambule, perdue dans ce Paris que j'aime.
« L'apesanteur d'un corps abandonné au vide est d'une étrange et inquiétante beauté, il apparaît soudain mobilisé et offert, tout entier pris dans un élan dont on ne veut croire qu'il s'enfonce dans la nuit. »
Un très beau roman et une écriture fine, émouvante, incroyablement sensible.
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