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Critique de Myriam3


Ce livre est surtout celui de l'attente.
James, un jeune anglais introverti et un peu perdu, est enrôlé comme tous les jeunes de son âge dans l'armée. La deuxième Guerre Mondiale vient de commencer. Mais au lieu de se retrouver au front, il attend. Il finit par partir avec son régiment pour l'Inde, qui réclame l'indépendance.
Commence un long voyage cauchemardesque en bateau, suivi d'une escale au Cap. C'est là la clé, le point culminant du récit. Tout va très vite. Deux femmes les accueillent, les soignent, organisent une fête en leur honneur. Visions du paradis: la beauté fulgurante de Daphne, jeune mariée, sa gentillesse, son trouble, leur amour. Puis, le régiment repart, cette fois-ci pour s'arrêter en Inde où l'attente recommence.

Doris Lessing raconte à merveille l'ennui profond, terrible, à rendre fou, de ces jeunes trop nombreux qui attendent qu'on décide de les envoyer se battre, qui attendent pour certains jusqu'à ce que la guerre finisse et qu'ils puissent rentrer chez eux sans avoir même combattu. Dans cet ennui, ces quelques nuits d'amour jouent bien sûr un rôle essentiel pour la survie et la santé mentale d'un jeune homme tel que James, qui se raccroche à l'impérieuse nécessité de revoir Daphne et leur fils né de cette brève union et dont il a appris l'existence.

La parenthèse enchantée de ce voyage est décrit avec beaucoup de clarté et de délicatesse; ça m'a rappelé la sobriété et l'éclat que l'on retrouve dans les films d'Antonioni ou certaines nouvelles de Moravia.

Le temps est traité de manière particulière, des minutes peuvent durer des pages et des pages, puis soudain on se retrouve des mois plus tard; c'est assez dérangeant. Et enfin, cette longue attente devient pesante, désagréable à lire, tout en étant si réaliste.

En refermant ce livre, je suis donc restée sur un sentiment de malaise et d'inachèvement, mais je pense que c'était exactement ce que Doris Lessing a voulu.
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