Citations sur Contes des royaumes oubliés, tome 1 : Le prince au bois.. (6)
—Pour l’amour des fées, Éric, tais-toi ! râla Nyl. Ça fait trois nuits que nous sommes sortis de la forêt, trois nuits que tu chantes sans interruption et, étrange coïncidence, trois nuits que je résiste à la tentation de t’étrangler !
Éric, essoufflé, parvint à la dernière marche de l’escalier.
Il fit une pause pour reprendre son souffle, maudissant silencieusement les sagouins ayant estimé que c’était une bonne idée de faire dormir le prince dans la plus haute tour, en haut du plus haut escalier.
Le mal ne demande rien d'autre qu'on le laisse faire...
Les villageois considéraient la muraille d'épines comme un monstre, une chose infâme, insatiable, qui recrachait sans pitié les restes à moitié digérés de ses infortunées victimes.
” Eric lui sourit et, sans hésitation, détacha la petite bourse qui pendait auteur de son cou pour la lui tendre. Il me fait confiance, réalisa le magicien avec une pointe de fierté involontaire.”
Un éclat argenté accrocha son regard, le faisant sursauter. Son bras effleura une épine, tranchant sa peau d’une ligne rouge, nette, parfaitement dessinée.
Une goutte de sang perla.
Il vit un filament pourpre glisser le long de son bras, se déliter et heurter la terre… pour disparaître instantanément. Au même instant, une branche poussa jusqu’à la hauteur de son visage et il dut tourner la tête pour esquiver l’épine qui faillit l’éborgner.
Puis tout se figea de nouveau.
Haletant, le cœur battant à tout rompre, Éric prit garde à ne plus faire le moindre mouvement, la main crispée sur sa blessure.
La forêt d’épines se nourrissait du sang de ses victimes.