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Critique de ClaireG


A un moment ou l'autre, la colonisation devient insupportable à ceux qui ont été spoliés. La Rhodésie, pays d'Afrique australe, n'y échappe pas. A la fin du XIXe siècle, le puissant colon de la British South Africa Company, Cecil John Rhodes, certain de s'enrichir grâce à l'or du sous-sol, prend les rênes du Mashonaland et lui donne son nom. L'or s'avéra peu abondant mais les colons s'enrichirent grâce à l'agriculture, du tabac notamment.

Après la Deuxième Guerre mondiale, à laquelle prirent part les Rhodésiens blancs et noirs, ils décidèrent de s'affranchir de l'Angleterre à l'instigation du sénateur Ian Smith qui devint Premier ministre entre 1964 et 1979 et déclara unilatéralement l'indépendance de la Rhodésie en 1965.

Peuplée d'une majorité noire, elle reste malgré tout aux mains des Blancs qui créent des écoles et des dispensaires, des routes et des infrastructures solides, fournissent du travail à plus d'un million d'Africains et rapportent des millions de dollars au trésor national. L'indépendance totale à l'avantage des Africains se gagne au prix d'une guerre civile dans les années 1970.

La famille Roberts exploite une plantation de tabac renommé. le père et le fils aîné sont profondément attachés à cette terre où ils sont nés et ont tissé des liens puissants avec certains ouvriers. Puissants mais non inaltérables. le père est assassiné, les champs dévastés. le fils aîné, désespéré, entre comme volontaire dans la Rhodesian Light Infantery bien décidé à venger son père et à récupérer la ferme familiale. L'écolage est rude, sans pitié, déshumanisant mais Wayne tient bon. Mieux, il en redemande et part chaque fois au combat avec hargne contre les rebelles de Robert Mugabe.

Son jeune frère est aussi attaché à son pays mais estime depuis toujours qu'il faut rendre les terres volées. La discorde entre les deux frères est profonde même si, chacun de son côté, se soucie de l'autre. S'ajoutent à cela une querelle de collège entre l'aîné et un étudiant noir, qui vire à la haine implacable, ainsi qu'une trahison fraternelle ahurissante.

La guerre civile aboutit en 1979 à la prise de pouvoir par Mugabe (toujours président tyrannique à ce jour et à 93 ans). La Rhodésie devient le Zimbabwé. le nouveau gouvernement promet une réforme agraire et la redistribution des terres mais, comme souvent, des affrontements interethniques divisent le pays, la guerre n'est pas finie pour tout le monde et le président, fasciné par le pouvoir, fait régner la terreur et la misère.

Alexander Lester est né à Londres en 1967 et a vécu une grande partie de sa vie au Zimbabwé. A part des études d'histoire, il m'a été impossible d'en savoir plus sur son parcours littéraire. Est-ce un premier roman ?

Je n'avais encore rien lu sur le Zimbabwé mais ce roman est loin d'avoir la puissance de ceux d'André Brink (Une saison blanche et sèche) et d'Alan Paton (Pleure, ô pays bien-aimé) sur l'Afrique du Sud, ni même la force du Carnaval des dieux de Robert Ruark sur l'indépendance du Kenya. Dans le Pays des Hommes blessés la fin du roman atteint un pathos fort peu convaincant.

Je remercie la Masse Critique de Babelio et les Editions Denoël qui m'ont permis d'approcher la condition du Zimbabwé sans pour autant m'en rendre la lecture passionnante.
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