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Citations sur Verglas (9)

Transcription d’une déclaration enregistrée le 29 octobre 1938

Je m’appelle Anthony Gibbs, je suis citoyen américain et j’ai travaillé pendant une bonne partie de ma vie comme électricien dans la ville de Québec. Je suis originaire du New Hampshire, où j’ai épousé une Canadienne française. Nous sommes revenus nous installer à Québec afin que ma femme puisse s’occuper de ses deux parents âgés qui étaient rentrés au Québec après s’être établis aux États-Unis. Je travaillais régulièrement pour le consulat américain dans cette ville.

Un jour, le consul, monsieur James Bennett, m’a demandé d’accompagner un riche Américain qui possédait une propriété au Québec afin d’effectuer pour lui des travaux d’électricité. Il m’a fait jurer de ne jamais parler à quiconque de ce que j’allais voir.

C’était à la fin de l’été 1928, monsieur Bennett m’a expliqué que le major Henry Sanford, du War Department, venait au Québec avec des amis pour une partie de chasse et de pêche dans son domaine. Le major était l’héritier d’une riche famille de la Nouvelle-Angleterre qui avait fait fortune dans le textile. De nombreux Canadiens français travaillaient dans les usines de la famille, à Worchester et à Fall River. Sanford avait une formation d’ingénieur militaire et faisait partie d’une section du War Department qui s’intéressait à l’amélioration des transmissions. J’ai découvert que les parties de pêche n’étaient que des prétextes pour couvrir la véritable raison des séjours de Sanford au Québec.

Cette fois-là, il était accompagné d’un homme qu’il me présenta comme son meilleur ami, Nikola Tesla. J’ai appris par la suite qu’il s’agissait d’un célèbre inventeur. C’était un curieux petit homme, de tempérament plutôt solitaire, malhabile, mais somme toute sympathique.

La propriété que le major avait acquise était située dans la région du lac Édouard, le long du chemin de fer entre Québec et le lac Saint-Jean. Sanford était arrivé à Québec de New York à bord de son train privé en compagnie de Tesla. Il a été rejoint ici par deux hommes. J’ai découvert plus tard qu’il s’agissait de l’attaché militaire américain à Ottawa et de son adjoint.

Le train du major était constitué de trois wagons dont l’un destiné aux bagages. Ce dernier était rempli d’équipement électrique comprenant un générateur de soixante-quinze kilowatts actionné par un moteur à essence.

Nous avons quitté Québec vers huit heures du matin. Nous sommes arrivés au lac Édouard au début de l’après-midi. Le train a été placé sur une voie de garage et déchargé par une douzaine d’Indiens. J’ai appris que ces hommes avaient déjà travaillé pour le major lors de séjours précédents au lac Édouard et ailleurs au Québec. Notre groupe comprenait le major Sanford, madame Sanford, une femme sèche et renfrognée, miss Jones, l’infirmière, Nikola Tesla et sept autres hommes, des amis du major. Même s’ils n’ont jamais dévoilé devant moi leur profession, il m’a semblé qu’ils étaient tous militaires ou ingénieurs, ou peut-être les deux.

La propriété du major Sanford étant située à plusieurs milles de la gare de chemin de fer, la seule façon de l’atteindre était d’utiliser des embarcations sur une partie du trajet, puis d’emprunter un sentier à travers la forêt. Tout devait donc être transporté à dos d’homme. L’équipement lourd comme le générateur a dû être démonté et transporté en pièces détachées.

Nous sommes arrivés à la propriété du major au cours de la soirée. La noirceur n’arrive que vers dix heures, en été, sous cette latitude. C’est là que j’ai compris pourquoi on avait besoin d’un électricien. Le générateur servait en partie à alimenter en électricité l’imposante maison en bois rond du major, mais il devait surtout servir à des expériences auxquelles devait se livrer le professeur Tesla.

Ma première mission, une fois arrivé au camp, a donc été d’assembler le générateur. Avec l’aide de Tesla et de deux autres hommes, on a ensuite monté le transformateur. L’appareil devait être utilisé pour transmettre de l’énergie à travers le sol sans utiliser de fils. Pour une raison qu’il ne m’a jamais expliquée, mais qui avait à voir avec la position particulière de cette région par rapport au géomagnétisme terrestre, Tesla croyait pouvoir utiliser les lignes magnétiques terrestres pour transmettre de l’énergie à travers la Terre.

Sur les indications de Tesla, un récepteur avait déjà été installé dans un petit village nommé Sainte-Hedwidge, dans la région du Lac-Saint-Jean. Un autre récepteur avait été installé beaucoup plus au nord, dans un campement indien sur le lac Mistassini.
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Comme tant d’autres savants qui avaient fait défection, la nostalgie l’envahissait souvent et il se demandait parfois s’il pourrait revoir sa datcha de Kachira, en banlieue de Moscou. Il ne pouvait pas deviner que la guerre froide s’achèverait sous les coups de masse des Berlinois, en novembre de la même année.
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... Il y a des types comme nous qui préparent l’avenir et qui veulent que le prochain siècle soit un nouveau siècle d’or pour l’Amérique. Qui travaillent pour les valeurs morales qui ont permis à l’Amérique de devenir le pays le plus libre, le plus prospère, le plus démocratique de la planète, et qui cherchent à répandre sa philosophie l’ensemble du monde.
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Éliminer un citoyen d’un pays ami sur son propre territoire, et sans attirer l’attention des autorités, c’est jouer avec le feu.
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Un personnage fascinant, un intuitif. On ne se rend pas compte de l’intuition dans le développement de la science. On parle des expériences, des labos, des mathématiques, maintenant des ordinateurs, mais ce qui est fondamental, c’est l’intuition.
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Ils ont tous des petits quelque chose à se reprocher. Travailleurs au noir, petits trafiquants, immigrants illégaux, prostituées… On voit rien, on dit rien, on entend rien. Comme les trois singes !
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– Il regardait beaucoup la télévision, votre frère…
– Bon, il rêvait un peu en couleurs, Bill, mais rêver, ça n’a jamais fait de mal à personne…
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Mon frère n’était pas un alcoolique. C’était pas non plus un malade mental. C’était un gars avec une tête sur les épaules. Il était électricien de son métier.
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Elle jonglait avec la vérité. Elle avait envie de tout raconter, mais en même temps, elle avait peur. Dumont afficha son plus beau sourire, ses grands yeux se firent plus doux. Comme d’habitude avec les femmes qui croisaient sa route, il essayait de jouer de son charme, ce qui fonctionnait, le plus souvent.
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