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Citations sur Flingue sur fond musical (4)

– Je m’appelle Orton Angwine.
C’était un gros gosse penaud, avec une voix fluette – qui ne m’aurait sûrement pas réveillé. Il aurait été obligé de venir me secouer les puces derrière mon bureau. Mais le dentiste lui avait épargné cette peine, et j’étais déjà en train de frotter mes yeux chassieux avec mes pouces et de faire provision de salive pour tchatcher. Debout devant moi, la bouche pendante, il attendait bêtement que j’aie fini de rassembler mes esprits. Je lui fis signe de s’asseoir, voyant qu’il ne le ferait pas sans invitation. Puis je l’observai.
J’essaie souvent de deviner le degré de karma des gens avant qu’ils ne parlent. En ce qui le concernait, mon évaluation était extrêmement pessimiste. Il avait l’œil morne, le cheveu filasse et collé sur le front par la sueur, la lèvre inférieure pincée. Il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans, mais avait visiblement vécu assez longtemps pour avoir des choses à regretter. Il donnait l’impression de sortir d’une longue éclipse. Les morceaux de l’homme qu’il avait été semblaient rafistolés avec des bouts de ficelle pour lui redonner une apparence humaine, en forme de pauvre type. À vue de nez, sa seconde nature n’avait pas plus de deux semaines d’existence.
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Elle était là quand je me suis réveillé, je le jure. L'intuition.
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Delia Limetree et moi avions subi une de ces opérations théoriquement temporaires qui consistent à échanger les terminaisons nerveuses entre deux personnes, histoire de voir ce que ca fait d'être une femme si vous êtes un homme, et vice versa. C'etait censé être marrant. Et ca l'a été, sauf qu'elle a disparu avons que nous n'ayons pu procéder à l'opération inverse. Je n'ai jamais pu savoir si la sensation d'avoir un pénis l'avait écoeurée au point de se tirer au couvent ou dans un asile, ou si ca lui a tellement plu qu'elle ne voulait plus y renoncer. Tout ce que je savais, c'était qu'elle avait toujours l'appareillage masculin et moi... enfin, vous m'avez compris.
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Elle était là quand je me suis réveillé, je le jure. L’intuition.
C’était deux semaines après que j’eus laissé tomber ma dernière affaire, un boulot pour Maynard Stanhunt. L’intuition était là avant que je ne branche ma radio de chevet sur l’interprétation musicale des nouvelles, mais les nouvelles musicales la confirmèrent : j’allais reprendre du service. Il y aurait bientôt une affaire pour moi. Les violons zigzaguaient entre les choeurs en une cohorte d’accords ascendants qui ne se résolvaient jamais, ne culminaient jamais, s’estompaient simplement pour être remplacés par d’autres accords semblables. La mélodie des coups durs, mais un coup dur privé, tragique, quelque chose comme un suicide ou un meurtre, pas un événement politique.
Ce genre de musique me fait toujours dresser l’oreille. Le meurtre n’est plus une information, de nos jours. C’est un truc qui se murmure dans les bars, la nuit, entre deux verres – ou qu’on rencontre par hasard dans le cadre d’une enquête et qu’on raconte sur un coin de comptoir à des gens qui ont peur de vous croire.
Mais ces violons-là me turlupinaient. Ils me disaient de me lever et de foncer à mon bureau. Ils me disaient qu’il y avait du boulot dans l’air, et ça me démangeait au niveau du portefeuille.
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