AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nineentreleslignes


Le territoire sauvage des âmes de Jean François Létourneau
Editions De l'Aube


Kuujjuap sur le bord de la rivière Koksoak, c'est là que Guillaume fera ses premiers pas en tant que professeur, « massif laurentien, le gardien de l'arrière-pays, ce que les gens de Montréal appellent le Nord. »
Heureusement, ils ne sont que douze, douze ados Inuits à le fixer en silence. Il va falloir relever la gageure, celle de se faire accepter, de parvenir à communiquer, à transmettre. Gagner la confiance de la classe, c'est gagner celle du village.
C'est lors d'un match de Hockey que cela va se produire, puis sur une partie de chasse aux caribous qui se terminera avinée, comme il se doit.
Guillaume se souvient de ces trois années dans cette terre sauvage, froide, âpre et authentique. Une leçon de vie venue du froid qui marquera à jamais l'existence de cet instituteur un peu maladroit, inexpérimenté.
Depuis, il est devenu père de famille et parfois il ressent le manque de cette vie, il pense aux ados, leurs rires, leurs gentilles moqueries et le sentiment d'abandon qu'a engendré son départ.
Avec les souvenirs, l'évocation naturaliste et poétique d'un monde en survie, se profile.
« Il a lui-même bûché une partie de la prucheraie pour y installer sa famille. Il a milité pour l'Action boréale, vu une dizaine de fois le documentaire Desjardins, planté des arbres dans le nord de l'Ontario pour payer ses études. Il sait exactement à quoi ressemble le silence d'une coupe à blanc. Et s'il donne une partie de sa paie à Greenpeace, il a sacrifié une pruche immense pour construire une maison.
Caroline lui répète qu'il s'en fait trop, qu'il ne doit pas être si dur envers lui-même. Rien à faire. Un jour, la banlieue sera dans sa cour. Et ce sera de la faute des familles comme la sienne. Des amoureux de la nature et des grands espaces. »
Un très joli premier roman à la langue poétique (et imagé, Quebec oblige) qui invite à la réflexion et à la rêverie.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}