Avant d'entamer l'étude des diverses formes et transformations de la propriété dans les sociétés animales et humaines, il ne sera pas inutile de remonter à l'origine même de l'instinct de la propriété. C'est bien un instinct, un penchant inné et dominateur. Dans l'humanité, il a été le grand facteur de l'histoire; devant lui, se sont docilement inclinées les religions; autour de lui, se sont organisées les sociétés; c'est lui qui a dicté la plupart des codes ; par lui, les empires ont été édifiés et détruits.
Or, comme on le verra en parcourant, ce livre, il semble y avoir une sorte de contradiction morale entre la mar che en avant des civilisations et la métamorphose graduelle du droit de propriété, puisque ce droit part toujours du collectivisme pour tendre ou aboutir à l'individualisme.