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Critique de Edwige94


Une belle déception que ce dernier livre de Marc Lévy ! Et cela m'agace car cet auteur m'est sympathique mais je voudrais tant qu'il m'étonne et me charme comme au temps de « Et si c'était vrai ? ».
Suzie Walker fut une petite fille élevée par sa mère alcoolique dans le souvenir de sa grand-mère accusée de haute trahison envers les USA en 1966. Ce drame familial nourrira Suzie dans sa volonté de réhabiliter son aïeule. Andrew Stilman est journaliste d'investigation au New York Times, il a un penchant pour l'alcool qui l'aide à supporter l'échec de son mariage ainsi que les conséquences physiques et morales d'une agression où il fut poignardé par la fille d'un trafiquant révélé lors de sa dernière enquête.
Deux personnages aux caractères bien trempés, marqués au fer rouge par la vie, des secrets d'état, on se dit qu'il y a matière à nous embarquer dans une belle aventure. Et bien, je suis restée sur le quai ! Je ne suis pas entrée dans cet univers d'espionnage qui n'est qu'une cacophonie stéréotypée, n'est pas John le Carré qui veut. Seule la vérité dévoilée, comme il se doit à la fin, est digne d'intérêt et crédible.
Il faut attendre les pages 399 et 400 (sur 420 !!) pour lire quelques réflexions qui interpellent : « L'or noir, nous en sommes devenus esclaves. », « Et il nous en faut encore plus, toujours plus. L'énergie est devenue le ciment de la cohésion sociale, et sa maîtrise le plus puissant des pouvoirs. », «Sur quelles terres sommes-nous allés guerroyer ces dernières années au nom de la démocratie ? Là où le pétrole coule à flots, là où doivent passer les oléoducs pour l'acheminer, là où se trouvent les terminaux pétroliers. », «Les grands argentiers financent les campagnes électorales et les politiciens qu'ils font élire leur doivent allégeance. Les postes clés sont distribués à leurs hommes. Banques centrales, Trésor, Cour suprême, Sénat, Parlement, commissions, tous obéissent à une même chose : le pouvoir qui leur est confié et qu'ils veulent conserver. Ils ont tout corrompu. », « Quoi de mieux qu'une bonne crise économique pour mettre peuples et gouvernements à genoux. », « le plus libre des entrepreneurs n'est jamais que l'obligé de son banquier quand il lui doit de l'argent et nos belle démocraties sont endettées jusqu'au cou alors que les multinationales accumulent plus de liquidités que nos Etats n'en auront jamais. », « Les populations se serrent la ceinture, sont soumises à des politiques de plus en plus rigoristes, tandis que les multinationales échappent à toutes règles. ».
Suzie et Andrew, les héros de ce roman, ne sont pas crédibles parce qu'ils sont creux. Marc Lévy les a drapés d'un vécu comme on fixe des autocollants sur sa valise pour montrer qu'on voyage. Mais il ne nous livre pas leur ressenti, le moi profond… et il y aurait de quoi faire ! Pas d'histoire d'amour non plus, des actes plaqués sur des attitudes arrêtées, pas de sentiments et d'émotions qui font évoluer les relations à l'autre : c'est un comble pour du Marc Lévy ! Pour moi, c'est raté et je suis en colère car il y avait matière à nous faire vivre une belle aventure. A vouloir faire compliqué, on rate l'essentiel… Même le titre ne convient pas : dans la lignée des titres à rallonge, j'aurais bien vu « Dans les poches de la belle Demoiselle des Neiges ».
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