Tu as donc décidé de devenir une martyre? Que c'est beau! On te couvrira d'éloges. Nous, les juifs, nous aimons les martyrs.
Plus c’est absurde, plus ils s’en souviennent. Ils se souviennent qu’avant Pessah nous égorgeons des petits enfants et faisons cuire leur sang dans la pâte des "Matze". Cela n’est jamais arrivé, mais 500 ans plus tard, ils sont capables de raconter la scène comme s’ils l’avaient vue de leurs propres yeux. Comment nous avons attiré le petit garçon loin de ses parents en lui promettant des cadeaux ou bien du chocolat, bien longtemps avant l’existence du chocolat. Ils le savent dans les moindres détails.
Ses sentiments avaient été enfermés dans des bocaux en verre, le couvercle vissé et scellé. Mais à présent l'un d'eux s'était ouvert. Le bocal où Monsieur Grün conservait ses larmes.
Un individu peut porter un jugement, la masse ne connait que des préjugés.
Personne ne se plaît sauf les imbéciles, ceux-ci en revanchent se plaisent beaucoup.
Dieu nous a punis de nos péchés, nous autres Juifs, en nous affligeant d'une bonne mémoire. Lorsque quelqu'un nous a fait quelque chose de par trop terrible, nous disons : ´Que son nom soit effacé.` Et nous nous
en souvenons pour l'éternité.
C’est la fin du monde, en tous les cas d’un monde. Le monde juif européen tel qu’il existait meurt à ce moment. Notre histoire est ce que nous avons de spécifique. Mais en même temps, nous avons trop de mémoire pour un si petit peuple. Pour être optimiste, il faut oublier l’histoire. La mémoire est assassine.
Qui ne veut pas penser en est réduit à croire
Ici, à Zurich, il était un étranger et pourtant chez lui, comme il était chez lui dans tous les lieux d'où on l'avait chassé.
Dieu nous a puni de nos péchés, nous autres juifs, en nous affligeant d'une bonne mémoire. Lorsque quelqu'un nous a fait quelque chose de par trop terrible, nous disons : "Que son nom soit effacé." Et nous nous en souvenons pour l'éternité